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Maladie de Gilbert : Causes, Symptômes et Traitement

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La mala­die ou le syn­drome de Gil­bert est une mala­die géné­tique du foie pro­vo­quée par un défi­cit par­tiel d’élimination de la bili­ru­bine. En effet, elle fait par­tie d’un groupe d’hyperbilirubinémie consti­tu­tion­nelle, c’est-à-dire une aug­men­ta­tion du taux de bili­ru­bine, la cou­leur pri­maire de la bile. Ce syn­drome est géné­tique et est trans­mis à la des­cen­dance. Afin de cer­ner les contours de cette mala­die, décou­vrez ici les fac­teurs fré­quem­ment en cause, les symp­tômes, le diag­nos­tic et le mode de trai­te­ment approprié.

Maladie de Gilbert : présentation

La mala­die de Gil­bert, éga­le­ment connue sous le nom de « syn­drome de Gil­bert », se carac­té­rise par un niveau anor­ma­le­ment éle­vé de bili­ru­bine chi­mique toxique dans le corps. De cou­leur jaune-orange, la bili­ru­bine est créée à la décom­po­si­tion des cel­lules sanguines.

Il faut noter que le taux de bili­ru­bine fluc­tue consi­dé­ra­ble­ment chez les patients atteints de la mala­die de Gil­bert. Dans quelques rares cas, ce taux peut aug­men­ter au point de pro­vo­quer une jau­nisse ou un rou­gis­se­ment de la peau et des yeux.

Cette mala­die est sou­vent diag­nos­ti­quée à l’adolescence. Cepen­dant, il est pos­sible qu’une per­sonne subisse des épi­sodes d’hyperbilirubinémie. Ces épi­sodes ont fré­quem­ment peu d’impact durable et sur­viennent lorsque l’organisme est en état de stress. Géné­ra­le­ment, ils sont dus à des périodes de stress, une déshy­dra­ta­tion pro­lon­gée, une mala­die ou un exer­cice phy­sique excessif.

En plus de la fatigue géné­ra­li­sée et chro­nique, les per­sonnes atteintes de la mala­die de Gil­bert peuvent éga­le­ment pré­sen­ter une gêne abdo­mi­nale (pro­blèmes de malab­sorp­tion, dou­leurs œso­pha­giennes, etc.).

Maladie de Gilbert : Processus métabolique de la bilirubine

Le prin­ci­pal sous-pro­duit de la dégra­da­tion cel­lu­laire du noyau hémi­nique est la bili­ru­bine, qui résulte prin­ci­pa­le­ment de la dégra­da­tion des glo­bules rouges sénescents.

Suite à l’ouverture du cycle de l’hème par l’hème oxy­gé­nase, la bili­ver­dine obte­nue est réduite par la bili­ver­dine réduc­tase en bili­ru­bine. La bili­ru­bine non conju­guée étant très lipo­phile, elle doit être conver­tie en une forme hydro­so­luble avant de pou­voir être éli­mi­née de l’organisme.

La bili­ru­bine, qui est liée à l’albumine, est trans­por­tée de son lieu de fabri­ca­tion au foie où elle est conju­guée. Ce trans­port est cru­cial, car lorsque les capa­ci­tés de liai­son bili­ru­bine-albu­mine sont dépas­sées, la bili­ru­bine non conju­guée est libé­rée dans la cir­cu­la­tion sanguine.

Il existe donc un risque impor­tant de lésions cel­lu­laires, notam­ment au niveau de la struc­ture cel­lu­laire des yeux gris cen­traux. La bili­ru­bine libre est capable de péné­trer toutes les mem­branes cel­lu­laires en rai­son de sa haute lipo­phi­lie. Cepen­dant, les cel­lules des centres gris sont plus sen­sibles à ses effets toxiques. Cela est pro­ba­ble­ment dû à un défaut de MRP1 qui n’est rien d’autre qu’un canal qui per­met l’efflux actif de la bili­ru­bine du cyto­sol vers le milieu extracellulaire.

Une fois dans la cir­cu­la­tion hépa­tique, la bili­ru­bine non conju­guée asso­ciée à l’albumine tra­verse la mem­brane hépa­to­cel­lu­laire, et ce par deux méca­nismes. Elle peut emprun­ter la voie pas­sive fai­sant inter­ve­nir la lipo­phi­lie et un gra­dient de concen­tra­tion, soit la voie active uti­li­sant par­tiel­le­ment le canal OATP2.

Maladie de Gilbert : les causes

Le syn­drome de Gil­bert résulte d’aberrations géné­tiques héré­di­taires trans­mises de géné­ra­tion en géné­ra­tion. Une carence en foie et la pré­sence de bili­ru­bine dans le sang sont les consé­quences d’une erreur dans le codage de cer­tains gènes.

En effet, lorsque les cel­lules san­guines atteignent leur matu­ri­té (après 120 jours), le pro­ces­sus bio­lo­gique natu­rel de sépa­ra­tion de l’hémoglobine de la bili­ru­bine a lieu. L’hémoglobine est le pig­ment san­guin rouge qui per­met à l’oxygène d’être dis­tri­bué dans tout le corps. De plus, le foie peut trans­for­mer ce pro­duit chi­mique en une forme soluble dans l’eau.

En outre, la forme soluble de la bili­ru­bine lui per­met de péné­trer dans la bile puis d’être éli­mi­née dans les urines ou les sécré­tions sexuelles. Le foie d’une per­sonne atteinte du syn­drome de Gil­bert ne peut plus rendre la bili­ru­bine soluble. Dès lors, son tran­sit par la bile n’est plus envi­sa­geable. Ain­si, ce médi­ca­ment, qui n’a pas été éli­mi­né, semble plus facile à trou­ver dans le sang.

Par ailleurs, il n’y a actuel­le­ment aucun fac­teur de risque connu pour la mala­die de Gil­bert au-delà du fac­teur géné­tique. Tou­te­fois, tout le monde est sus­cep­tible de déve­lop­per cette mala­die. Cette der­nière est trans­mise géné­ti­que­ment et il existe un risque crois­sant qu’elle se déve­loppe éga­le­ment dans la famille. De plus, les femmes seraient plus sus­cep­tibles de contrac­ter le mal.

Maladie de Gilbert : Symptômes

La mala­die de Gil­bert est sou­vent asymp­to­ma­tique. Bien que les symp­tômes soient per­cep­tibles, ils sont sur­tout repré­sen­tés par un ictère à la sur­face de la peau et des conjonc­tives (yeux pâles et visages internes plus pauvres). Les patients qui ont la mala­die de Gil­bert ont fré­quem­ment des symp­tômes d’identification ain­si que des épi­sodes de balade.

Les signes cli­niques sont le plus sou­vent asso­ciés à :

  • un état de déshydratation,
  • un manque d’appétit peut indi­quer une maladie,
  • une période pro­lon­gée de stress cou­plée à un entraî­ne­ment phy­sique rigoureux,
  • une absence de sommeil.

Cer­tains ado­les­cents et adultes se plaignent occa­sion­nel­le­ment de brû­lures d’estomac et de nau­sées. Néan­moins, on ignore si ces symp­tômes sont liés à la mala­die de Gil­bert ou en résultent.

Cepen­dant, les indi­vi­dus atteints de la mala­die de Gil­bert ont des capa­ci­tés limi­tées à éli­mi­ner la bili­ru­bine. Ils par­tagent la capa­ci­té de pro­duire des hor­mones (glu­ca­gon dans le cas des jeûnes, adré­na­line et nora­dré­na­line dans les autres cas) qui sti­mulent la for­ma­tion de bili­ru­bine. En consé­quence, la bili­ru­bine aug­mente dans le sang, ce qui entraîne une hyper­bi­li­ru­bi­né­mie.

Maladie de Gilbert : Diagnostic

Du fait du carac­tère bénin de la cho­lé­mie fami­liale, cette affec­tion n’est pas sys­té­ma­ti­que­ment recher­chée. Tou­te­fois, dans la grande majo­ri­té des cas, un diag­nos­tic appro­fon­di de la mala­die de Gil­bert est effec­tué par un exa­men sys­té­mique ou des tests san­guins.

Cepen­dant, des tests san­guins peuvent être pro­po­sés aux parents des nour­ris­sons pré­sen­tant un ictère sévère ain­si qu’aux patients subis­sant cer­tains trai­te­ments. En consé­quence, cer­tains médi­ca­ments sont dégra­dés par des méca­nismes simi­laires à ceux uti­li­sés pour éli­mi­ner la bili­ru­bine. De plus ces médi­ca­ments peuvent deve­nir toxiques s’ils sont mal ou insuf­fi­sam­ment dégradés.

Par ailleurs, la mala­die de Gil­bert est diag­nos­ti­quée à l’aide d’une dose de bili­ru­bine non conju­guée dans le sang pour mettre en évi­dence un cas iso­lé d’hyperbilirubinémie non conju­guée. Afin d’écarter le diag­nos­tic d’hémolyse, le méde­cin pres­cri­ra éga­le­ment une numé­ra­tion de for­mule san­guine. Cette mala­die du sang est plus grave et s’associe à une hyper-des­truc­tion des glo­bules rouges.

Maladie de Gilbert : Manifestation clinicobiologique

Le prin­ci­pal symp­tôme du syn­drome de Gil­bert est une hyper­bi­li­ru­bi­né­mie légère et fluc­tuante prin­ci­pa­le­ment non conju­guée. Le diag­nos­tic peut être posé lors de l’investigation d’un subic­tère ou à l’issue d’un exa­men régu­lier qui révèle une hyperbilirubinémie.

Cepen­dant, la sévé­ri­té de l’hyperbilirubinémie peut aug­men­ter au cours du mois ou lors d’épisodes infec­tieux. Le reste de l’examen cli­nique est nor­mal, sauf à par­tir de l’ictère. Cer­taines per­sonnes res­sentent de légères dou­leurs à l’estomac ou des nau­sées pen­dant les pous­sées d’ictus sans qu’un lien clair avec le défi­cit soit établi.

Par ailleurs, lorsqu’un patient souf­frant du syn­drome de Gil­bert subit des crises d’ictus, il peut être dif­fi­cile de faire la dis­tinc­tion entre un défi­cit enzy­ma­tique et une cir­cons­tance spé­ci­fique. Ce qui pro­voque une aug­men­ta­tion de la pro­duc­tion tran­si­toire de bili­ru­bine (hyper­hé­mo­lyse). Par consé­quent, aucun diag­nos­tic de syn­drome de Gil­bert, molé­cu­laire ou autre, ne doit exclure la pos­si­bi­li­té d’une patho­lo­gie glo­bu­laire.

En effet, plus de 100 enfants atteints d’ictère néo­na­tal sévère néces­sitent la mise en place d’une pho­to­thé­ra­pie. Ces enfants pré­sentent une pro­por­tion plus faible de l’anomalie molé­cu­laire res­pon­sable du syn­drome de Gil­bert que la popu­la­tion géné­rale. La mala­die de Gil­bert est com­plè­te­ment bénigne et n’a pas besoin d’être traitée.

Les pers­pec­tives sont bonnes, la mise en place d’un sui­vi médi­cal n’est donc pas néces­saire. Au contraire, cer­taines pré­cau­tions doivent être prises lors de l’administration de médi­ca­ments qui uti­lisent la même voie méta­bo­lique. Leur éli­mi­na­tion peut être dimi­nuée, ce qui aug­men­te­ra le risque de sur­do­sage. Ceci est par­ti­cu­liè­re­ment bien décrit pour le médi­ca­ment anti­mi­to­tique iri­no­té­can.

Maladie de Gilbert : Traitement

Cette patho­lo­gie n’est géné­ra­le­ment pas grave et ne requiert pas un trai­te­ment com­plexe. Avec les mêmes recom­man­da­tions pour tous, le patient est libre de pour­suivre le régime de son choix. Il est sou­vent néces­saire de revoir de son mode de vie au quo­ti­dien. De fait, il peut être cru­cial de :

  • pri­vi­lé­gier une ali­men­ta­tion équilibrée ;
  • limi­ter la consom­ma­tion d’alcool ;
  • pra­ti­quer une acti­vi­té phy­sique de façon régulière.

Néan­moins, le diag­nos­tic de la mala­die de Gil­bert com­mence par une ana­lyse de sang qui per­met de mesu­rer les niveaux de bili­ru­bine ain­si que la fonc­tion du foie.

Dans cer­taines cir­cons­tances, un test géné­tique peut appuyer un diag­nos­tic cli­nique. La mala­die de Gil­bert est un mal chro­nique qui affecte la per­sonne qui en souffre pour le reste de sa vie. De plus, il n’existe pas de trai­te­ment spé­ci­fique. Les pro­blèmes de san­té liés à la mala­die de Gil­bert sont peu fré­quents. Dans cer­tains cas, les effets secon­daires les plus impor­tants sont liés à l’apparition de mala­dies hépa­tiques (du foie). Quoi qu’il en soit, vous devez consul­ter un méde­cin le plus rapi­de­ment pos­sible dès que vous remar­quez les symp­tômes sus-cités. Le pro­fes­sion­nel sau­ra vous accom­pa­gner pour réduire au mieux les effets de la pathologie.

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