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Épiglottite aiguë chez l’enfant : symptômes et traitements

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L’épiglottite est une infec­tion d’origine bac­té­rienne qui affecte géné­ra­le­ment les enfants. La prin­ci­pale cible de cette infec­tion est l’épiglotte. Cette der­nière est une petite struc­ture fibreuse qui bouche la tra­chée et qui empêche le pas­sage des ali­ments. En cas de mala­die, des inflam­ma­tions peuvent s’installer et occa­sion­ner des gon­fle­ments, sur­tout chez l’enfant dont les voies res­pi­ra­toires sont encore très jeunes. C’est donc une infec­tion dont les com­pli­ca­tions peuvent être vitales, si une prise en charge n’est pas faite le plus rapi­de­ment pos­sible. Com­ment se met en place l’infection de l’épiglotte ? Que peut-on dire des causes, des symp­tômes et des com­pli­ca­tions de l’épiglottite ? Quels sont les meilleurs moyens pour pré­ve­nir et trai­ter cette infection ?

L’épiglottite aiguë : qu’est-ce que c’est ?

L’épiglottite aiguë est aus­si connue sous le nom de laryn­gite aiguë sus-glot­tique. C’est comme son nom l’indique, une infec­tion qui touche l’épiglotte. En effet, l’épiglotte est une struc­ture en forme de car­ti­lage qui se situe au niveau du larynx. La bac­té­rie Hæmo­phi­lus influenzæ de type b est majo­ri­tai­re­ment res­pon­sable de l’épiglottite aiguë chez la plu­part des patients. Tou­te­fois, d’autres bac­té­ries peuvent aus­si être impli­quées dans l’infection.

Par ailleurs, l’épiglottite aiguë peut aus­si être défi­nie comme une inflam­ma­tion de l’épiglotte, au som­met du larynx. Cette infec­tion affecte prio­ri­tai­re­ment les enfants de moins de trois ans. Mais, sa fré­quence de sur­ve­nue dans le monde a for­te­ment dimi­nué depuis l’avènement du vac­cin anti-hémo­phi­lique.

L’infection com­mence géné­ra­le­ment par une obs­truc­tion de la tra­chée, consé­quence d’une inflam­ma­tion de l’épiglotte. Sur­vient ensuite une grave asphyxie qui peut conduire à la mort, si les secours d’urgence n’interviennent pas rapi­de­ment. La cible pré­fé­ren­tielle de l’infection, ce sont les enfants puisque les sys­tèmes immu­ni­taires de ces der­niers ne sont pas encore matures. Cepen­dant, les adultes peuvent éga­le­ment être tou­chés si leur sys­tème immu­ni­taire est affai­bli.

C’est pen­dant l’automne et l’hiver que les cas d’épiglottite sont les plus nom­breux. Aus­si, les gar­çons y sont plus expo­sés que les filles.

Épiglottite aiguë chez les enfants : quelle est la cause ?

La bac­té­rie Hæmo­phi­lus influenzæ de type B est la prin­ci­pale ori­gine de l’apparition de l’épiglottite chez les enfants. En effet, plus de 90 % des enfants qui sont atteints de cette mala­die portent cet agent patho­gène. Ce der­nier est une bac­té­rie immo­bile. Il a la forme d’un bâton­net et a la capa­ci­té de for­mer des colo­nies sur des milieux de culture qui contiennent du sang. C’est une bac­té­rie qui a été décou­verte pour la pre­mière fois en 1982 et iden­ti­fiée comme l’agent res­pon­sable de la grippe.

En dehors de cette bac­té­rie, de nom­breuses autres sont impli­quées dans le déclen­che­ment de l’épiglottite. Il s’agit notam­ment de :

  • Sta­phy­lo­coc­cus aureus ;
  • Pneu­mo­coque ;
  • Strep­to­coques hémo­ly­tiques.

Par ailleurs, la pré­sence de cer­taines mala­dies telles que les immu­no­dé­fi­ciences aug­mente for­te­ment le risque de sur­ve­nue de l’épiglottite.

Le processus de déclenchement de l’épiglottite

L’infection de l’épiglottite se pro­duit après péné­tra­tion d’un agent patho­gène dans la mem­brane muqueuse des voies res­pi­ra­toires de l’enfant. Une pro­por­tion impor­tante des adultes sont des por­teurs sains de cette infec­tion. Les enfants, eux, portent la forme la plus dan­ge­reuse du virus, le type B.

Une fois à l’intérieur des voies res­pi­ra­toires, l’agent patho­gène va se pro­pa­ger par divers moyens : les bai­sers, les éter­nue­ments, la toux et même la pro­pul­sion de gout­te­lettes pen­dant les conver­sa­tions. Cette pro­pa­ga­tion per­met à la bac­té­rie d’atteindre la couche sous-muqueuse des voies res­pi­ra­toires à par­tir de laquelle elle va pro­vo­quer des signes d’inflammation et un œdème. En un temps rela­ti­ve­ment court, l’infection atteint l’épiglotte ain­si que les autres struc­tures envi­ron­nantes du larynx.

Dans les formes les plus sévères de la mala­die, une sté­nose des voies res­pi­ra­toires peut se déve­lop­per durant les heures qui suivent l’apparition des pre­miers symp­tômes. L’œdème, quant à lui conti­nue à croître de manière constante, ce qui a pour consé­quence de pous­ser l’épiglotte vers l’arrière. Il peut alors se pro­duire une asphyxie, entrai­nant la mort de l’enfant, si les bonnes dis­po­si­tions ne sont pas prises.

Lorsque l’infection de l’épiglotte se pro­duit de manière pro­gres­sive, elle affecte les tis­sus envi­ron­nants au nombre des­quels on peut citer :

  • Les fibres musculaires,
  • La graisse sous-cuta­née et le périchondre.

Il est aus­si pos­sible que des abcès se forment dans ces zones. L’agent patho­gène pour­ra ensuite se pro­pa­ger dans tout le corps, lorsqu’il se retrouve dans la cir­cu­la­tion san­guine. Il se pro­duit alors une inflam­ma­tion dans l’oreille moyenne, dans les arti­cu­la­tions et par­fois les pou­mons.

Les facteurs de risque de l’épiglottite

Tous les enfants qui portent l’agent patho­gène res­pon­sable de l’épiglottite ne déve­loppent pas tou­jours la mala­die. En effet, un cer­tain nombre de condi­tions doivent être rem­plies pour voir les mani­fes­ta­tions de l’infection apparaître.

Le pre­mier des fac­teurs qui aug­mentent les chances de déve­lop­per une épi­glot­tite est un trau­ma­tisme de l’épiglotte. Il s’agit notam­ment des brû­lures de la mem­brane muqueuse du laryn­go­pha­rynx. Ces brû­lures, quant à elles, sur­viennent lorsque l’enfant consomme des ali­ments trop chauds ou lorsqu’il est expo­sé à des pro­duits chi­miques. Ces ali­ments ou ces pro­duits faci­litent l’entrée des agents patho­gènes dans la muqueuse de l’épiglotte. Par ailleurs, on peut aus­si évo­quer les trau­ma­tismes méca­niques de la muqueuse de l’épiglotte ain­si que les infec­tions res­pi­ra­toires qui aug­mentent le risque de sur­ve­nue de l’infection.

Aus­si, les carac­té­ris­tiques du sys­tème immu­ni­taire de l’enfant en disent sou­vent long sur ses chances de déve­lop­per une épi­glot­tite. En effet, les enfants qui souffrent des mala­dies chro­niques telles que l’anémie et la lym­pho­gra­nu­lo­ma­tose ont de grandes chances de subir une infec­tion de l’épiglotte.

On peut éga­le­ment évo­quer la sen­si­bi­li­té cor­po­relle, qui est un impor­tant fac­teur de risque de l’épiglottite. En fait, de nom­breuses études ont révé­lé que ce sont des enfants ayant souf­fert de diverses formes d’allergie qui sont les plus expo­sées à cette infec­tion. Il peut s’agir des aller­gies médi­ca­men­teuses ou ali­men­taires.

Quelques symptômes de l’épiglottite chez l’enfant

Chez les enfants, les symp­tômes n’apparaissent pas auto­ma­ti­que­ment après l’entrée des agents patho­gènes dans la mem­brane muqueuse de l’épiglotte. Le temps entre ces deux évè­ne­ments dépend de l’âge du bébé et de la nature de l’inflam­ma­tion qui se pro­duit au niveau du larynx. Mais, quel que soit le type d’épiglottite, il y a des signes qui ne trompent pas et qui per­mettent de détec­ter rapi­de­ment l’infection.

Le pre­mier de ces signes est l’irritation de la gorge. On enre­gistre alors fré­quem­ment des plaintes de dou­leurs dans la gorge de la part de l’enfant. Ce der­nier res­sent aus­si des sen­sa­tions désa­gréables dans le cou, au niveau de l’oreille et dans la zone de la cla­vi­cule. Ce sont des symp­tômes qui sont très proches de l’amygdalite.

En dehors de cette irri­ta­tion de la gorge, les autres symp­tômes de l’épiglottite sont :

  • La dys­pha­gie

Les maux de gorge sont en constante aug­men­ta­tion à cause de la déglu­ti­tion. L’enfant finit par refu­ser de man­ger ou de boire de l’eau.

  • La sali­va­tion

Au moins 80 % des enfants atteints d’épiglottite sont sujets à une aug­men­ta­tion de la sécré­tion des glandes sali­vaires. Avec la dys­pha­gie et l’irritation de la gorge, la sali­va­tion consti­tue les trois symp­tômes les plus clas­siques en cas d’épiglottite.

  • Une aug­men­ta­tion de la tem­pé­ra­ture cor­po­relle

Les inflam­ma­tions de l’épiglotte peuvent pro­vo­quer une fièvre qui peut varier de 38 à 39 °C. C’est géné­ra­le­ment pen­dant la nuit qu’on observe cette manifestation.

  • Une aggra­va­tion de l’état géné­ral de l’enfant

Dans sa forme aiguë, l’épiglottite peut pro­vo­quer une sévère intoxi­ca­tion. L’enfant est alors expo­sé à de nom­breux troubles par­mi les­quels : la fai­blesse, l’anxiété et l’insuffisance res­pi­ra­toire. Lorsqu’il ne sup­porte plus les dou­leurs, l’enfant com­mence à crier ou à pleu­rer, libé­rant ain­si des sécré­tions de muqueuse.

  • L’obstruction des voies res­pi­ra­toires

Elle sur­vient géné­ra­le­ment quelques heures après les essouf­fle­ments et l’asphyxie. C’est une situa­tion vrai­ment dan­ge­reuse qui peut repré­sen­ter une menace pour la vie de l’enfant. En effet, cela s’explique par la pro­gres­sion rapide et inex­pli­quée de l’œdème qui rend de plus en plus étroites les voies res­pi­ra­toires.

  • La toux et les chan­ge­ments dans la voix

La pré­sence de l’œdème dans l’épiglotte explique l’apparition de la toux pen­dant l’infection. La gorge de l’enfant devient sèche.

Ces symp­tômes mis à part, l’apparence d’un enfant atteint d’épiglottite change aus­si. En effet, plus les autres symp­tômes pro­gressent, plus l’état géné­ral de l’enfant se dété­riore. Cela se tra­duit par sa peau qui devient pâle et froide et par l’apparition de sueur.

Lorsque les pre­miers symp­tômes de l’épiglottite appa­raissent, il faut rapi­de­ment consul­ter un méde­cin pour évi­ter les risques de mort.

La prévention et le traitement de l’épiglottite

Il a été déve­lop­pé un vac­cin qui per­met de pré­ve­nir l’infection de l’épiglotte. Ce vac­cin est ins­crit dans le car­net de vac­ci­na­tion des enfants. Même si l’enfant n’est pas tota­le­ment épar­gné grâce à ce vac­cin, les risques de com­pli­ca­tions, eux, sont for­te­ment réduits.

Par ailleurs, il est aus­si pos­sible d’augmenter les défenses de l’organisme pour pré­ve­nir l’infection. On y arrive en offrant à l’enfant une bonne nutri­tion et des pro­me­nades quo­ti­diennes. Il faut aus­si prendre le soin de pro­té­ger l’enfant de tout contact avec d’autres enfants déjà atteints de la maladie.

En ce qui concerne le trai­te­ment, il com­mence avec les proches de l’enfant qui doivent immé­dia­te­ment appe­ler une ambu­lance, pour que ce der­nier soit trans­por­té à l’hôpital. Ensuite, il est pri­mor­dial de lais­ser l’enfant choi­sir la posi­tion dans laquelle il se sent le plus à l’aise. Le for­cer à en adop­ter une autre pour­rait aggra­ver l’obstruction des voies respiratoires.

La prise en charge médi­cale consiste géné­ra­le­ment à libé­rer les voies res­pi­ra­toires du mucus qui les encombre au moyen d’une oxy­gé­no­thé­ra­pie. Dans les cas vrai­ment graves, une assis­tance res­pi­ra­toire avec ven­ti­la­teur peut être néces­saire. À cela peut s’ajouter un trai­te­ment médi­ca­men­teux à base d’antibiotiques.

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