HomeBien-êtreLe cholestérol après 85 ans : valeurs recommandées, préventions

Le cholestérol après 85 ans : valeurs recommandées, préventions

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Par­mi les ali­ments consom­més par l’homme, ceux riches en cho­les­té­rol semblent les plus déni­grés, car cette sub­stance fait mau­vaise presse. Détec­tée en excès dans le sang, elle serait en effet source de mala­dies car­dio­vas­cu­laires, occa­sion­nant ain­si plu­sieurs décès. Il s’avère qu’une telle conclu­sion n’est valable que chez les per­sonnes de moins de 85 ans, car au-delà de cette limite d’âge, le cho­les­té­rol éloigne cer­tains pro­blèmes de san­té. Est-ce une thèse exacte et com­ment une telle situa­tion est-elle pos­sible ? Le point est fait ici.

Le cholestérol : Mieux connaître ce corps gras

Résul­tant de l’association du suf­fixe ol qui veut dire alcool et des mots grecs chole et aste­reos qui signi­fient res­pec­ti­ve­ment bile et solide, le terme cho­les­té­rol désigne un type de corps gras dénom­mé le sté­rol. Ce der­nier fait réfé­rence à un mélange d’alcool et de sté­roïde.

Concrè­te­ment, le cho­les­té­rol consti­tue une sub­stance qui peut être four­nie par l’alimentation, et ce, notam­ment par des pro­duits comme :

  • L’œuf ;
  • Les viandes grasses ;
  • Le beurre ;
  • Les fro­mages.

Selon les nutri­tion­nistes, une bonne ali­men­ta­tion devra appor­ter au quo­ti­dien entre 300 et 500 mg de cho­les­té­rol. En dehors des ali­ments, cette graisse peut être éga­le­ment pro­duite par l’organisme. D’ailleurs, le corps syn­thé­tise lui-même la plus grande part de cho­les­té­rol qu’il lui faut, soit trois quarts.

En réa­li­té, bien que le cho­les­té­rol pos­sède une mau­vaise répu­ta­tion, il reste avant tout un élé­ment indis­pen­sable pour l’organisme. Que le sujet soit âgé de plus de 85 ans ou non, le cho­les­té­rol par­ti­cipe en effet à la syn­thèse de la vita­mine D et de plu­sieurs hor­mones telles que :

  • Le cor­ti­sol ;
  • La pro­ges­té­rone ;
  • L’œstradiol ;
  • La tes­to­sté­rone ;
  • La DHEA.

Il inter­vient éga­le­ment dans la fabri­ca­tion des mem­branes cel­lu­laires et de la gaine de myé­line, une struc­ture qui pro­tège les axones.

Le cholestérol : Différences entre LDL et HDL

Si le cho­les­té­rol appa­raît mal­gré les mau­vais pré­ju­gés à son égard comme une sub­stance béné­fique pour l’organisme, c’est parce qu’il y en a un bon et un mau­vais. Dans le pre­mier cas, on parle de cho­les­té­rol HDL (High Den­si­ty Lipoprotein).

Ce type de corps gras doit ce qua­li­fi­ca­tif au fait qu’il est ache­mi­né et dis­tri­bué à toutes les cel­lules qui en mani­festent le besoin. Le sur­plus est ache­mi­né vers le foie afin de favo­ri­ser son éli­mi­na­tion. Outre cela, lorsque le cho­les­té­rol HDL se retrouve en excès dans le sang, il pro­tège l’individu contre les mala­dies car­dio­vas­cu­laires, car leur risque est réduit.

En revanche, dans le second cas, il est ques­tion de cho­les­té­rol LDL (Low Den­si­ty Lipo­pro­tein). Ici, le corps gras est dési­gné de mau­vais, car il effec­tue un che­min inverse. Il quitte en effet le foie pour aller dans le sang, et plus pré­ci­sé­ment vers les cellules.

De plus, lorsque sa concen­tra­tion paraît éle­vée, il obs­true la paroi des artères rédui­sant ain­si le flux san­guin vers les organes vitaux. Ce qui pro­voque une angine de poi­trine. Outre cela, sa pré­sence au sein des vais­seaux san­guins entraîne la for­ma­tion de caillots, un phé­no­mène à la base de l’infarctus du myo­carde.

Taux de cholestérol dans le sang : Les valeurs recommandées

Pour déter­mi­ner le taux de cho­les­té­rol dans le sang d’un indi­vi­du, un exa­men san­guin est néces­saire. Il s’effectue à jeun et pos­sède le qua­li­fi­ca­tif de cho­les­té­ro­lé­mie. La concen­tra­tion de cette matière grasse obte­nue à l’issue du test doit être située entre 1,8 et 2 g/L.

Cepen­dant, durant l’examen, ce n’est ni le taux de cho­les­té­rol LDL ni celui dit HDL qui est éva­lué. C’est plu­tôt l’association de ces deux types de corps gras qui est mesu­ré et on parle alors de cho­les­té­rol total. Par ailleurs, il faut noti­fier qu’une valeur de cho­les­té­rol HDL + LDL supé­rieure à 2 g/L n’est pas tou­jours signe de mau­vaise santé.

En effet, il est pos­sible que cette concen­tra­tion éle­vée soit due à un haut taux de cho­les­té­rol HDL. La situa­tion inverse pour­rait aus­si se pro­duire. Pour être mieux gui­dé dans la conduite à tenir, il est alors pré­fé­rable de plus s’intéresser à la valeur de cha­cun des deux types de cho­les­té­rol.

Concentration du cholestérol HDL et LDL

Pour le bon cho­les­té­rol éga­le­ment dit HDL, il est éle­vé lorsque sa valeur dépasse le seuil de 0,60 g/L. Ain­si, un indi­vi­du qui pos­sède un taux de cho­les­té­rol HDL se trou­vant par exemple à 0,65 g/L est à l’abri des mala­dies car­dio­vas­cu­laires.

Le risque d’atteinte de ces patho­lo­gies sera plus grand lorsque la concen­tra­tion de cho­les­té­rol HDL se situe en des­sous de 0,35 g/L. En ce qui concerne le cho­les­té­rol LDL, il faut dire que le patient est épar­gné du dan­ger sani­taire lorsque son taux ne dépasse pas la limite de 1,6 g/L. Cepen­dant, dans ce cas pré­cis, il est néces­saire de prendre en compte des fac­teurs de risques comme :

  • Le dia­bète ;
  • Les anté­cé­dents cardiovasculaires ;
  • L’âge.

Cela per­met en réa­li­té de mieux affi­ner le seuil à ne pas dépas­ser. Ain­si, si le sujet pos­sède plus de 50 ans, le taux nor­mal de cho­les­té­rol LDL devra être infé­rieur à 1,3 g/L.

Cholestérol avant 85 ans : Une relation avec les problèmes cardiovasculaires

Avec les démons­tra­tions pré­cé­dem­ment évo­quées, il faut dire que lorsque le patient pos­sède un taux de cho­les­té­rol LDL éle­vé, la pro­ba­bi­li­té qu’il soit atteint de mala­dies car­dio­vas­cu­laires semble plus grande quand son âge est évo­lué. Cela est d’ailleurs confir­mé par une étude publiée dans le Lan­cet en 2020 sous le numé­ro 396 : 1644–1652.

La méta-ana­lyse a por­té sur des sujets âgés de plus de 50 ans et ayant une concen­tra­tion de mau­vais cho­les­té­rol supé­rieure ou égale à 5 mmol/L. D’après les résul­tats de cet essai, des pro­blèmes car­dio­vas­cu­laires ont été consta­tés chez la plu­part des patients. Le taux de sur­ve­nue de ces com­pli­ca­tions serait de 5,4 % chez les patients de 50 à 69 ans.

La fré­quence de ces der­nières était six fois plus éle­vée dans le rang des indi­vi­dus de plus de 70 ans. Avec cette étude, il faut conclure que le risque d’être sujet à des mala­dies car­dio­vas­cu­laires si le taux de cho­les­té­rol LDL est éle­vé appa­raît dès l’âge de 50 ans. Il est davan­tage pous­sé au fur et à mesure que l’âge progresse.

À par­tir de la cin­quan­taine, sur­veiller son taux de cho­les­té­rol doit deve­nir alors une pra­tique courante.

Prévenir le taux élevé de cholestérol LDL : Les astuces pratiques

Un taux de cho­les­té­rol LDL éle­vé est dû au sur­poids, à l’excès de graisses satu­rées puis à l’atteinte des affec­tions comme les mala­dies hépa­tiques et rénales, l’hypothyroïdie puis le dia­bète de type 2. Pour faire donc chu­ter la concen­tra­tion de ce type de cho­les­té­ro­lé­mie ou pour évi­ter qu’elle ne se retrouve en hausse, ce sont sur ces divers fac­teurs qu’il fau­dra agir.

Ain­si, il est conseillé de :

  • Pri­vi­lé­gier les ali­ments riches en graisses insa­tu­rées et évi­ter ceux dotés d’acides gras saturés ;
  • Ne pas dépas­ser l’apport jour­na­lier en lipides ;
  • Réduire l’usage des graisses de cuisson ;
  • Faire régu­liè­re­ment le sport ;
  • Limi­ter sa consom­ma­tion en pro­duits riches en cholestérol ;
  • Inclure dans ses repas des ali­ments riches en anti­oxy­dants.

Ces mêmes règles per­mettent de faire éle­ver la concen­tra­tion de bon cho­les­té­rol. Le taux de cho­les­té­rol HDL peut éga­le­ment se retrou­ver en hausse si le mode de vie est exempt de consom­ma­tion de tabac et d’alcool.

Cholestérol après 85 ans : Un lien avec la longévité

Le cho­les­té­rol après 85 ans

Une étude publiée dans le Lan­cet en 1997 sous le numé­ro 350 : 1119–1223 a été réa­li­sée par une équipe de scien­ti­fiques néer­lan­dais. Ayant duré une dizaine d’années, cet essai a por­té sur un total de 724 indi­vi­dus âgés en moyenne de 85 ans. Sur la base de leur pro­fil lipi­dique, ces patients ont été répar­tis en trois groupes dont le taux de cho­les­té­rol est :

  • Infé­rieur à 0,5 mmol/L ;
  • Com­pris entre 5,0 et 6,4 mmol/L ;
  • Supé­rieur ou égal à 6,4 mmol/L.

Au niveau de ces trois caté­go­ries, les don­nées d’analyse ont per­mis de consta­ter que le taux de mor­ta­li­té car­dio­vas­cu­laire était sen­si­ble­ment iden­tique. Dans le groupe de patients ayant le plus haut taux de cho­les­té­rol (c’est-à-dire supé­rieur ou égal à 6,4 mmol/L), les décès par infec­tion et can­cer étaient moindres.

De plus, le taux de mor­ta­li­té baisse chaque fois de 15 % lorsque la valeur de la concen­tra­tion en cho­les­té­rol total est opti­mi­sée de 1 mmol/L.

Avec ces divers constats, l’équipe de gériatres en charge de l’étude a conclu qu’un haut taux de cho­les­té­rol après 85 ans ne favo­rise pas la mor­ta­li­té ni les acci­dents car­dio­vas­cu­laires, mais pro­tège plu­tôt le patient de ces événements.

Il fau­dra donc recher­cher ailleurs les causes de la grande mor­ta­li­té et de pro­blèmes car­dio­vas­cu­laires qui sur­viennent chez les sujets de plus de 85 ans.

Critiques sur l’étude

Les résul­tats de cette étude par­ta­gée dans le Lan­cet viennent bou­le­ver­ser plu­sieurs concep­tions sur la rela­tion entre la lon­gé­vi­té des per­sonnes âgées de plus de 85 ans et l’hypercholestérolémie. Comme évo­qué plus haut, il est pos­sible que le taux éle­vé de cho­les­té­ro­lé­mie enre­gis­tré dans l’expérience soit dû à une forte concen­tra­tion en cho­les­té­rol HDL.

Si ce taux de bon cho­les­té­rol fait aug­men­ter la valeur du cho­les­té­rol total, alors il est nor­mal que cela n’engendre pas assez de décès ni de pro­blèmes cardiovasculaires.

Main­te­nir une telle hypo­thèse semble absurde, car il serait sur­pre­nant que la majo­ri­té des seniors impli­qués dans l’étude pos­sèdent un taux de cho­les­té­rol HDL éle­vé à moins qu’ils aient été choi­sis sciem­ment sur la base de cet élé­ment. De plus, les résul­tats de diverses autres expé­riences comme celle de l’étude Fra­min­gham viennent ren­for­cer ceux de le Lancet.

S’agirait-il d’une coïn­ci­dence dans cet essai aus­si ? Cela serait peu pro­bable sur­tout qu’une expé­rience par­ta­gée dans le jour­nal BMJ Open a clai­re­ment pré­ci­sé que c’était le taux de cho­les­té­rol LDL qui a été éva­lué.

Dans les résul­tats de cette méta-ana­lyse, il a été évo­qué le fait que sur un total de 30 cohortes, seules 2 cohortes de patients seniors pré­sen­taient un fort taux de décès mal­gré le taux de cho­les­té­rol LDL haut.

Avec toutes décou­vertes, il est néces­saire de se poser deux ques­tions. Pour vivre plus long­temps, les per­sonnes de plus de 85 ans devraient-elles mener un mode de vie qui favo­rise un haut taux de cho­les­té­rol ? Après 85 ans, est-il encore néces­saire de suivre un trai­te­ment à base d’hypocholestolémiants ?

 

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