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Augmentation de l’amylasémie : causes, analyses et traitements

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L’amylase est l’une des enzymes dont la pro­duc­tion est assu­rée à la fois par les glandes sali­vaires et les glandes pan­créa­tiques. Son rôle prin­ci­pal consiste à inter­ve­nir pour faci­li­ter la diges­tion des sucres lents, notam­ment l’amidon. Pour le bon fonc­tion­ne­ment de l’organisme, un cer­tain taux d’amylase est néces­saire dans le sang : il s’agit de l’amylasémie. L’augmentation anor­male de ce taux dans le sang sur­tout s’il dépasse le seuil médi­ca­le­ment admis doit ame­ner à s’interroger sur son origine.

L’étiologie de l’augmentation de l’amylasémie est fonc­tion du contexte cli­nique. Une varié­té de causes peut donc être à la base d’une telle situa­tion. Elles peuvent être clas­sées en deux caté­go­ries : les causes symp­to­ma­tiques avec des dou­leurs abdo­mi­nales, et les causes symp­to­ma­tiques sans dou­leur abdo­mi­nale. La décou­verte de ces causes se fait grâce aux ana­lyses, qui per­mettent de mettre en place un trai­te­ment adapté.

L’amylasémie : Définition

L’amylasémie est le taux d’amylase conte­nu dans le sang. L’amylase est en effet l’enzyme res­pon­sable de la dégra­da­tion des sucres. Grâce à son rôle de cata­ly­seur, il trans­forme ces sucres lents en de petites por­tions qui peuvent être faci­le­ment digé­rées et éli­mi­nées par l’organisme. Aus­si, il assure le cata­bo­lisme des glu­cides comme l’amidon, les dex­trines et les gly­co­gènes. Il existe deux types d’amylases répar­tis sui­vant leur ori­gine sali­vaire ou pancréatique.

L’amylase salivaire

L’amylase sali­vaire se retrouve dans la salive. Sa pro­duc­tion est assu­rée par la glande sali­vaire. Elle rem­plit essen­tiel­le­ment sa fonc­tion dans la bouche, où elle entame la diges­tion de l’amidon et du gly­co­gène notamment.

Son action sur ces deux sucres per­met d’obtenir le mal­tose. Le rôle essen­tiel de cette enzyme se limite donc à empê­cher l’amidon et le gly­co­gène de s’accumuler dans la bouche. Leurs aspects pâteux et col­lant sont sus­cep­tibles d’être à l’origine de cer­taines affec­tions den­taires et buccales.

L’amylase pancréatique

Elle se retrouve dans les sucs pan­créa­tiques. Elle est sécré­tée par les glandes pan­créa­tiques et consti­tue une enzyme diges­tive. Tout comme l’amylase sali­vaire, elle par­ti­cipe à la diges­tion de l’amylase. Son rôle vient en com­plé­ment de la fonc­tion assu­rée par l’enzyme sali­vaire dans la bouche.

Il déclenche son action dans le duo­dé­num et pour­suit la diges­tion des sucres dits com­plexes. Son action cible essen­tiel­le­ment des glu­cides ayant échap­pé à l’action cata­bo­lique de l’amylase salivaire.

Ces glu­cides font éga­le­ment l’objet d’une trans­for­ma­tion en mal­tose pour faci­li­ter la diges­tion. À cette étape de la trans­for­ma­tion, les amy­lases sali­vaires et pan­créa­tiques passent le relais aux enzymes spé­ci­fiques appar­te­nant à la famille des mal­tases. Ces der­nières assurent la diges­tion totale des mal­toses en les trans­for­mant en glu­cose afin de per­mettre aux muqueuses de l’intestin de l’absorber facilement.

L’amylase présente dans certains aliments

En dehors du corps humain, l’amylase est pré­sente dans cer­tains ali­ments spé­ci­fiques. Comme dans l’organisme, elle y assure le cata­bo­lisme des sucres lents. On la retrouve notam­ment dans la mangue où elle faci­lite la décom­po­si­tion du glu­cide en maltose.

Son action per­met par ailleurs d’accélérer le pro­ces­sus de matu­ra­tion du fruit. On retrouve éga­le­ment l’enzyme dans le miel et la banane. Comme dans la mangue, elle per­met la trans­for­ma­tion du glu­cide en maltose.

L’amylase se retrouve éga­le­ment dans le pro­ces­sus de cer­taines bois­sons comme la bière. Elle y assure notam­ment l’hydrolyse de l’amidon. Tout cela per­met de mieux cer­ner l’importance du rôle de l’enzyme dans l’organisme. Cepen­dant, son aug­men­ta­tion anor­male dans le sang crée un dérè­gle­ment des fonc­tions des glandes sali­vaires et pan­créa­tiques notamment.

Cette élé­va­tion peut révé­ler la pré­sence de cer­taines patho­lo­gies. La notion d’hyperamylasémie (aug­men­ta­tion de l’amylasémie) est donc employée pour nom­mer cette crois­sance de l’enzyme dans le sang. La connais­sance des patho­lo­gies à la base de l’augmentation du taux de l’amylase dans le sang per­met de régu­la­ri­ser ce taux en trai­tant les­dites pathologies.

Augmentation de l’amylasémie : Causes

Aug­men­ta­tion de l’amylasémie

Les causes d’une élé­va­tion de l’amylase sont nom­breuses et variées. L’amylase est une enzyme que l’on retrouve en majeur par­tie dans les sucs pan­créa­tiques. Son aug­men­ta­tion dans le sang peut révé­ler prin­ci­pa­le­ment une patho­lo­gie pan­créa­tique. Il existe cepen­dant des causes qui sont étran­gères à cet organe.

Les causes liées à une pathologie pancréatique

Les causes d’origine pan­créa­tiques peuvent être décli­nées en plu­sieurs pro­blèmes médicaux :

  • la pré­sence d’une pan­créa­tite alcoolique ;
  • la pré­sence d’une pan­créa­tite biliaire ;
  • la pré­sence d’une pan­créa­tite d’origine médicamenteuse ;
  • la pré­sence d’une pan­créa­tite non médicamenteuse.

Voi­ci un aper­çu de tout ce que vous devez savoir sur les dif­fé­rents points suscités.

La pancréatite aigüe d’origine alcoolique et biliaire

La pan­créa­tite aigüe d’origine alcoo­lique est l’une des formes sévères de la pan­créa­tite. Cette forme sévère affecte les per­sonnes atteintes d’alcoolisme chro­nique. Les lésions cau­sées par une consom­ma­tion exces­sive de l’alcool sont à la base de l’apparition de la mala­die. Le méca­nisme de sur­ve­nue de la pan­créa­tite alcoo­lique com­mence à par­tir du méta­bo­lisme de l’alcool. En effet, une fois qu’il est consom­mé, le méta­bo­lisme de l’alcool est assu­ré par les cel­lules acineuses.

Ces cel­lules trans­forment l’alcool en un méta­bo­lite toxique par des voies sus­cep­tibles de créer ou non une réac­tion d’oxydation. En consé­quence, ce méta­bo­lisme crée des lésions cel­lu­laires qui pro­voquent une nécrose et une inflam­ma­tion pan­créa­tique. Une fois la pan­créa­tite ins­tal­lée, les élé­va­tions de l’amylasémie deviennent plus impor­tantes que la normale.

Le même constat d’élévation de l’amylase est valable pour la pan­créa­tite aigüe ayant une ori­gine biliaire. Cette forme de pan­créa­tite est cau­sée par la pré­sence de cal­culs dans la par­tie infé­rieure du pan­créas appe­lée l’ampoule de Vater. La pan­créa­tite d’origine biliaire sur­vient sou­vent à la suite du pas­sage d’un autre cal­cul qui crée un œdème au niveau de l’ampoule.

Dans le cas de ces deux types de pan­créa­tite aigüe, le patient res­sent comme symp­tôme prin­ci­pal, une dou­leur abdo­mi­nale. Cette dou­leur peut pro­gres­ser rapi­de­ment pour s’étendre à d’autres par­ties et tout en deve­nant plus intense. Elle peut être aggra­vée par une ali­men­ta­tion inadap­tée du patient. Dans cer­tains cas, d’autres symp­tômes cli­niques font leur appa­ri­tion. Il s’agit notam­ment du vomis­se­ment, de la jau­nisse, de la fièvre, des nau­sées, etc.

La pancréatite aigüe causée par la prise de médicaments

La pan­créa­tite aigüe d’origine médi­ca­men­teuse est évo­quée. Dans ces cas-là, l’hypothèse d’une sur­ve­nue de la mala­die à la suite d’une prise médi­ca­men­teuse devient valable. Pour éta­blir cette hypo­thèse, le méde­cin pro­cède par diag­nos­tic éli­mi­na­toire. Il inter­roge le patient sur ses prises de médi­ca­ments, notam­ment ceux qu’il a pris les trois der­niers mois.

En fonc­tion des com­po­santes des médi­ca­ments cités par le patient, l’origine de la pan­créa­tite peut être décou­verte. Cepen­dant, c’est en sus­pen­dant la prise de cer­tains médi­ca­ments que prend le patient que le diag­nos­tic est éta­bli. Le médi­ca­ment dont la sus­pen­sion pro­voque une chute du taux d’amylase dans le sang est géné­ra­le­ment celui à la base de l’inflammation du pancréas. 

L’arrêt com­plet des prises du médi­ca­ment incri­mi­né est sou­vent pres­crit. Dans la plu­part des cas, cet arrêt donne lieu à une régres­sion de la pan­créa­tite. Cer­tains médi­ca­ments sont d’ailleurs recon­nus pour être à la base de la pan­créa­tite. Il s’agit notam­ment de :

  • L’azathioprine ;
  • La dida­no­sine ;
  • La Val­proate, etc.

Vous avez donc une idée des causes qui sont sus­cep­tibles de pro­vo­quer une aug­men­ta­tion de l’amylasémie.

Autres formes de pancréatite aigües

La pan­créa­tite aigüe peut avoir des causes autres que celles qui sont alcoo­liques, biliaires et médi­ca­men­teuses. La pre­mière cause est héré­di­taire. Même si elle relève d’une excep­tion, il est bien pos­sible que l’inflammation du pan­créas soit en lien avec des pré­dis­po­si­tions géné­tiques du patient. Cette excep­tion est encore plus rare dans le cas d’une pan­créa­tite chro­nique. Dans tous les cas, il en résulte une hyper­amy­la­sé­mie.

Elle est tout de même plus plau­sible dans le cas des pan­créa­tites n’ayant pas d’origine alcoo­lique. D’autres mala­dies pan­créa­tiques, certes plus rares sont éga­le­ment sus­cep­tibles de cau­ser une aug­men­ta­tion de l’amylasémie. Il s’agit notam­ment des tumeurs pan­créa­tiques (bénigne ou maligne), des infec­tions par voie virale ou bac­té­rienne ou encore d’une dys­fonc­tion du sphinc­ter d’Oddi. Cer­taines causes de l’augmentation de l’amylasémie sont étran­gères à d’éventuelles patho­lo­gies pancréatiques.

Les causes extra pancréatiques

L’élévation du taux d’amylase dans le sang pos­sède dans cer­tains cas des causes qui ne sont pas liées au pan­créas. D’autres organes (affec­tés) du corps humain peuvent géné­rer une forte aug­men­ta­tion de cette enzyme dans le sang.

Une affection des glandes salivaires

Le déve­lop­pe­ment d’une patho­lo­gie au niveau des glandes sali­vaires entraîne géné­ra­le­ment une grande sécré­tion de l’amylase. L’une de ces affec­tions est la paro­ti­dite. Elle peut être d’origine infec­tieuse ou médi­ca­men­teuse. Cer­taines affec­tions géni­tales peuvent éga­le­ment être à la base d’une hausse du taux d’amylase dans le sang. Il peut s’agir des kystes ova­riens chez la femme par exemple.

L’insuffisance rénale, notam­ment dans sa forme chro­nique, est aus­si une cause connue de la patho­lo­gie. Un début d’inefficacité des fonc­tions rénales induit une aug­men­ta­tion de l’amylasémie. Cer­tains médi­ca­ments uti­li­sés dans le cadre du trai­te­ment de l’insuffisance rénale sont sou­vent incriminés.

Une élé­va­tion de l’amylasémie est dans cer­tains cas occa­sion­née par des pro­blèmes intes­ti­naux. Une obs­truc­tion des voies intes­ti­nales, l’appendicite ou encore l’ulcère sont éga­le­ment fac­teurs d’une hyper­amy­la­sé­mie. Les mala­dies héma­to­lo­giques sont éga­le­ment sus­cep­tibles d’entraîner une hausse de l’enzyme. Il s’agit notam­ment de mala­dies comme :

  • Leu­cé­mie ;
  • Lym­phome ;
  • Myé­lome, etc.

Dans cer­tains cas, l’hyperamylasémie est due à la pré­sence de tumeurs can­cé­reuses notam­ment dans les seins, les pou­mons ou encore les ovaires. Elle est éga­le­ment consta­tée après une chi­rur­gie. Des patients ayant subi une chi­rur­gie car­diaque ou encore une inter­ven­tion pul­mo­naire ont noté une hausse de l’enzyme.

Augmentation de l’amylasémie : Analyses

Cer­taines ana­lyses per­mettent de détec­ter une forte concen­tra­tion d’amylase dans le sang. La néces­si­té de l’analyse se jus­ti­fie par le risque éle­vé de com­pli­ca­tions des patho­lo­gies à l’origine de l’augmentation. Cet exa­men est éga­le­ment néces­saire, car il per­met de contrô­ler l’évolution de l’hyperamylasémie.

Ces patho­lo­gies pou­vant être liées à des affec­tions pan­créa­tiques ou à d’autres mala­dies graves, il est impor­tant de faire des exa­mens pour avoir une connais­sance exacte du pro­blème. Ces exa­mens suivent géné­ra­le­ment trois étapes :

  • Le pré­lè­ve­ment ;
  • La conser­va­tion ;
  • L’interprétation des résultats.

Ces trois étapes ont pour fina­li­té de don­ner des indi­ca­tions fiables sur le dosage de l’amylasémie. Cet exa­men est pres­crit lorsque les pre­miers symp­tômes qui pour­raient se rap­por­ter à une pan­créa­tite com­mencent à être res­sen­tis. Les symp­tômes les plus cou­rants sont la fièvre, la perte de poids et d’appétit, les dou­leurs abdo­mi­nales, le vomis­se­ment, etc.

Les résul­tats de ce dosage, com­plé­tés à ceux qui ont issus d’autres exa­mens per­met­tront de connaitre l’origine exacte de l’élévation de l’amylase. En géné­ral, le dosage s’effectue sur l’amylase pan­créa­tique. Cepen­dant, dans cer­tains cas un pré­lè­ve­ment peut être effec­tué pour un dosage de l’amylase uri­naire.

Pour pal­lier un éven­tuel pro­blème dans le dosage de l’amylase uri­naire dû à un dys­fonc­tion­ne­ment des reins, il est sou­vent pres­crit une clai­rance de la créa­ti­nine. Tou­jours en guise de pré­cau­tion pré-ana­ly­tique, les méde­cins réa­lisent une élec­tro­pho­rèse. Le but de celui-ci est de faci­li­ter la dis­tinc­tion entre les enzymes sali­vaires et les enzymes pan­créa­tiques. La néces­si­té de cette pré­cau­tion se jus­ti­fie par la diver­si­té de causes, pou­vant induire une aug­men­ta­tion de l’amylasémie.

Augmentation de l’amylasémie : le déroulement du dosage

Aug­men­ta­tion de l’amylasémie

Une fois les pré­lè­ve­ments de l’échantillon san­guin ou de l’urine effec­tués, on mesure la teneur de l’échantillon san­guin ou uri­naire en amy­lase. Cette mesure se fait sur un sub­strat chro­mo­gène. Il per­met de connaitre l’activité enzy­ma­tique de l’échantillon choi­si. Une fois le dosage effec­tué, il faut ensuite en inter­pré­ter le résultat.

Le but de l’analyse est notam­ment de révé­ler la cause de l’augmentation de l’amylasémie. Dans le cas d’une pan­créa­tite, la concen­tra­tion du sang ou de l’urine en amy­lase aug­mente jusqu’à 10 fois plus que la teneur nor­male. Dans la plu­part des cas, cette aug­men­ta­tion inter­vient une dou­zaine d’heures après l’inflammation pancréatique.

Pour ce qui est des autres causes de la mala­die, elles se déter­minent éga­le­ment grâce à la teneur san­guine en amy­lase. Tou­te­fois, la concen­tra­tion en amy­lase lors du dosage est sou­vent infé­rieure à celle obser­vée pour la pan­créa­tite par exemple. Il est éga­le­ment impor­tant de pré­ci­ser que les valeurs obte­nues après ana­lyse san­guine ou uri­naire peuvent varier d’un labo­ra­toire à un autre. Les modes d’analyse ne sont pas géné­ra­le­ment les mêmes.

Augmentation de l’amylasémie : Traitement

L’élévation de l’amylasémie étant la résul­tante de plu­sieurs patho­lo­gies, sa sta­bi­li­sa­tion ne peut venir qu’à la suite du trai­te­ment de ces causes. Ain­si, pour une hyper­amy­la­sé­mie cau­sée par une pan­créa­tite par exemple, il faut trai­ter la dou­leur par des médi­ca­ments, faire une rééqui­li­bra­tion hydro­élec­trique grâce aux per­fu­sions. La forme aigüe de la mala­die néces­site une admis­sion en soins inten­sifs dans un hôpital.

 

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