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Nodule de la thyroïde : diagnostic et traitement

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La décou­verte d’un nodule de la thy­roïde est l’une des situa­tions qui pro­voquent le plus sou­vent du stress et de l’inquiétude. Tou­te­fois, c’est une affec­tion mécon­nue et géné­ra­le­ment sur­es­ti­mée. En effet, les nodules de la thy­roïde sont des pro­tu­bé­rances anor­males de la glande thy­roïde, qui sont plus sou­vent de nature bénigne que maligne. De dimen­sions extrê­me­ment variables, ils peuvent se pré­sen­ter de dif­fé­rentes manières : uniques ou mul­tiples ; asymp­to­ma­tiques ou symp­to­ma­tiques. Connaitre leur nature et les risques éven­tuels asso­ciés à la pré­sence de ces nodules thy­roï­diens per­met de vaincre la peur. On peut ain­si créer un cadre diag­nos­tique et une prise en charge adéquats.

Nodule de la thyroïde : généralités

Les nodules de la thy­roïde ou nodules thy­roï­diens sont des élar­gis­se­ments anor­maux bien cir­cons­crits et déli­mi­tés de cer­taines par­ties de la glande thy­roïde. En d’autres termes, ce sont des pro­tu­bé­rances recon­nais­sables dans le tis­su glan­du­laire par leur consis­tance et leur taille. Les nodules ont presque tou­jours un carac­tère bénin et, dans de rares cas seule­ment, cachent une tumeur maligne.

Par ailleurs, leur taille est variable et leur pré­sen­ta­tion est extrê­me­ment hété­ro­gène. En fait, ils peuvent présenter :

  • Une forme iso­lée ou une nodu­la­ri­té dif­fuse (nodules mul­tiples),
  • Une for­ma­tion super­fi­cielle ou plus pro­fonde de tis­su ;
  • Une sti­mu­la­tion ou une dépres­sion de l’activité hor­mo­nale thy­roï­dienne.

Les nodules thy­roï­diens peuvent éga­le­ment être des masses rem­plies de liquide ou de matière solide. Ils peuvent jouir d’une cer­taine mobi­li­té ou être com­plè­te­ment fixes. En plus, il peut arri­ver qu’ils occupent n’importe quelle par­tie de la glande thyroïde.

L’anatomie de la thyroïde

La glande thy­roïde est un organe inégal qui se situe dans la région avant du cou. Autre­ment dit, elle se trouve au bas de la gorge, en avant du larynx et de la tra­chée. De forme simi­laire à celle d’un papillon, elle joue un rôle pri­mor­dial. En réa­li­té, elle est char­gée de la régu­la­tion de plu­sieurs fonc­tions de l’organisme. On peut entre autres citer l’ensemble du méta­bo­lisme du corps ; c’est-à-dire qu’elle :

  • Agit sur la consom­ma­tion en oxygène,
  • Contrôle la syn­thèse et la dégra­da­tion du cholestérol,
  • Aug­mente la glu­co­néo­ge­nèse et la glycogénolyse,
  • Sti­mule la lipo­lyse et lipogenèse.

D’autre part, la thy­roïde se charge éga­le­ment de régu­ler le déve­lop­pe­ment du cer­veau et du sque­lette, depuis la vie du fœtus. Aus­si, elle a pour fonc­tion la régu­la­tion des bat­te­ments du cœur, de la tem­pé­ra­ture cor­po­relle et de la syn­thèse pro­téique. Aus­si, la glande régule l’hématopoïèse et le pro­ces­sus de crois­sance du sys­tème pileux, de la peau et des dif­fé­rents organes génitaux.

En outre, la glande thy­roïde se com­pose d’une par­tie cen­trale appe­lée l’isthme et de lobes laté­raux (au nombre de deux). Son poids équi­vaut géné­ra­le­ment à envi­ron 20 grammes, mais il peut varier au cours de la vie. À titre illus­tra­tif, on peut men­tion­ner la puber­té, le cycle mens­truel, l’allaitement, la gros­sesse, la méno­pause, etc. Un constat fait est que cette glande est beau­coup plus petite chez les femmes que chez les hommes.

La prévalence et la fréquence

Les nodules thy­roï­diens entrent dans la liste des mala­dies dites thy­roï­diennes, comme plu­sieurs autres, notam­ment l’hyperthyroïdie, l’hypothyroïdie, le goitre, etc. Ces patho­lo­gies sont très répan­dues dans la popu­la­tion géné­rale. En fait, selon une enquête de l’Organisation mon­diale de la san­té, approxi­ma­ti­ve­ment un mil­liard de per­sonnes souffrent d’une mala­die ou d’un dys­fonc­tion­ne­ment de la thy­roïde. En ce qui concerne la France, les vic­times de nodules repré­sentent 40 % de l’ensemble des per­sonnes âgées de plus de 50 ans.

Aus­si, sur la base d’enquêtes sta­tis­tiques fiables, les mala­dies thy­roï­diennes comme les nodules touchent prin­ci­pa­le­ment les femmes et les per­sonnes âgées. Celles-ci vivent le plus sou­vent dans les zones géo­gra­phiques dites à carence en iode. Il convient de pré­ci­ser que leur sur­ve­nue chez les ado­les­cents et les enfants plus petits est rare, bien que cela puisse arriver.

En sus, diverses études sta­tis­tiques ont per­mis de montre que dans la popu­la­tion adulte, la pré­va­lence des nodules thy­roï­diens pal­pables seuls est de 3 à 7 %. En revanche, celle mixte (des nodules thy­roï­diens pal­pables et non pal­pables varie entre 30 % et 60 %. Quant à la fré­quence dans la popu­la­tion fémi­nine, elle est envi­ron quatre fois plus éle­vée que celle de la popu­la­tion mas­cu­line. Enfin, seuls 5 à 10 % de tous les nodules thy­roï­diens sont malins.

La classification des nodules thyroïdiens

Il existe plu­sieurs types de nodules, clas­sés selon leur pré­sen­ta­tion et leur évo­lu­tion. Voi­ci un tableau réca­pi­tu­la­tif de cette classification.

Types Carac­té­ris­tiques
Nodules simples ou nodules solitaires Ce sont des nodules qui se pré­sentent en mode unique ou en solitaire.
Nodules mul­tiples Ils se pro­duisent de mul­tiples façons.
Nodules auto­nomes Ce sont les nodules thy­roï­diens qui altèrent l’activité hor­mo­nale de la thy­roïde. S’ils sur­ac­tivent la thy­roïde, on parle de nodules auto­nomes hyper­fonc­tion­nels. Si par contre ils dépriment celle-ci, ils sont appe­lés nodules auto­nomes et hypofonctionnels.
Nodules can­cé­reux Ce sont les nodules qui consti­tuent les tumeurs malignes de la glande thyroïde.
Nodules kys­tiques Ces nodules thy­roï­diens sont ceux qu’on retrouve dans le kyste thyroïdien.
Nodules col­loïdes non cancéreux Ils se forment dans les fol­li­cules thyroïdiens.
Adé­nomes toxiques Ils sont pré­sents dans les adé­nomes thyroïdiens.

Il faut noter que les nodules malins sont très sou­vent solitaires.

Nodule de la thyroïde : causes et facteurs

Nodule de la thyroïde

Il est dif­fi­cile d’établir exac­te­ment la cause de la genèse d’un nodule thy­roï­dien. Tou­te­fois, au cours de leurs recherches appro­fon­dies, les méde­cins ont remar­qué une asso­cia­tion entre cette patho­lo­gie et d’autres fac­teurs. Ceux-ci contri­buent ain­si à leur for­ma­tion. Par exemple, il s’agit :

  • De la carence en iode,
  • De l’adé­nome toxique,
  • De la pré­sence de kystes thy­roï­diens,
  • Du déve­lop­pe­ment d’un goitre,
  • Du can­cer de la thy­roïde,
  • Des pro­ces­sus inflam­ma­toires de la glande thy­roïde.

La carence en apport d’iode

L’iode est un miné­ral fon­da­men­tal pour le bon fonc­tion­ne­ment de la thy­roïde. S’il manque, en effet, cette der­nière est inca­pable de bien sécré­ter les hor­mones. La carence en apport d’iode, sur­tout dans l’alimentation, est un phé­no­mène assez récur­rent aujourd’hui. On observe ceci le plus sou­vent dans les zones géo­gra­phiques en sous-déve­lop­pe­ment. Les sources natu­relles d’iode sont très rares dans ces régions.

La présence d’un adénome toxique

L’adénome toxique est une tumeur bénigne qui se déve­loppe à par­tir d’une cel­lule du tis­su de la par­tie sécré­toire de la glande thy­roïde. Dans la plu­part des cas, cette patho­lo­gie est inof­fen­sive et asymp­to­ma­tique. En revanche, plus rare­ment, elle est res­pon­sable d’une hyper­ac­ti­vi­té ou d’une hypo­ac­ti­vi­té de la thy­roïde. Comme consé­quence, on observe le déve­lop­pe­ment d’une hyper­thy­roï­die dans la pre­mière cir­cons­tance. Dans la seconde, c’est une hypo­thy­roï­die qui se pro­duit. La glande pro­duit plus ou moins d’hormones.

La présence de kystes thyroïdiens

Les kystes thy­roï­diens sont de petites bosses ou des sacs situés sur la glande thy­roïde. Ils sont rem­plis de matière liquide, solide liquide ou solide uni­que­ment. Géné­ra­le­ment, ils pro­viennent de la dégé­né­res­cence des adé­nomes toxiques. Ils conservent donc le carac­tère bénin, mais ils peuvent être le résul­tat des trans­for­ma­tions néo­pla­siques malignes.

Le développement du goitre multinodulaire

En méde­cine, le terme « goitre » désigne l’hyper­tro­phie géné­ra­li­sée de la glande thy­roïde (aug­men­ta­tion de son volume). La forme mul­ti­no­du­laire est due à la pré­sence de nom­breux nodules thy­roï­diens. Elle peut être aus­si due à une sti­mu­la­tion chro­nique de la TSH (thy­réo­sti­mu­line).

Le cancer de la thyroïde et les processus inflammatoires

Le can­cer de la thy­roïde est la tumeur maligne de cette glande. Son déve­lop­pe­ment peut entrai­ner la pré­sence de nodules thy­roï­diens. Par ailleurs, les pro­ces­sus inflam­ma­toires de la thy­roïde, encore appe­lés « thy­roï­dite ». Par­mi eux, la thy­roï­dite dite d’Hashimoto se dis­tingue par sa fréquence.

Les autres facteurs de risque

Les autres fac­teurs de risque de déve­lop­pe­ment de nodule thy­roï­dien sont le sexe (risque chez les femmes, quatre fois plus éle­vé que celui des hommes) et l’âge (per­sonnes âgées). De plus, on a la situa­tion géo­gra­phique puisque cer­taines zones sont carac­té­ri­sées par une carence en iode (l’une des causes).

Les facteurs de risque des nodules thyroïdiens malins

Selon de nom­breux experts, la pré­sence de nodules thy­roï­diens malins est plus fré­quente chez les patients avec des anté­cé­dents fami­liaux de can­cer de la thy­roïde. Il en va de même pour ceux qui ont subi une radio­thé­ra­pie. C’est aus­si le cas des per­sonnes qui ont été expo­sées à de fortes doses de rayon­ne­ments ioni­sants de sources envi­ron­ne­men­tales. Enfin, les fumeurs, les vic­times de goitre asso­cié à un enroue­ment ou à un stri­dor inex­pli­qués sont sus­cep­tibles de déve­lop­per ces nodules. Ils peuvent deve­nir malins chez des patients de sexe mas­cu­lin et chez ceux atteints de la thy­roï­dite d’Hashimoto.

Nodule de la thyroïde : manifestations

Les nodules thy­roï­diens sont géné­ra­le­ment asymp­to­ma­tiques. Par consé­quent, le patient ne se plaint d’aucune per­tur­ba­tion et ignore sou­vent son état malade. La pré­sence éven­tuelle de symp­tômes liés aux nodules thy­roï­diens peut dépendre de :

  • L’empla­ce­ment incon­for­table,
  • L’aspect mul­tiple et/ou la grande taille des nodules thy­roï­diens,
  • L’influence que cer­tains peuvent avoir sur l’activité hor­mo­nale de la glande.

L’emplacement inconfortable

Dans le pre­mier cas, la per­sonne atteinte peut res­sen­tir une gêne et, par­fois, une dou­leur réelle, à l’endroit où résident les nodules thy­roï­diens. On peut aus­si noter un gon­fle­ment sur le cou et des dif­fi­cul­tés de déglu­ti­tion dues à la com­pres­sion exer­cée sur l’œsophage. L’enrouement et les troubles res­pi­ra­toires sont des signes très fréquents.

L’altération de l’activité hormonale thyroïdienne

Dans le cas où les nodules affectent l’activité hor­mo­nale de la thy­roïde, le patient peut déve­lop­per des symp­tômes typiques de l’hyperthyroïdie ou de l’hypothyroïdie. Pour rap­pel, les mani­fes­ta­tions carac­té­ris­tiques de l’hyper­thy­roï­die sont sou­vent une hyper­hi­drose ou trans­pi­ra­tion exces­sive et une aug­men­ta­tion de la tem­pé­ra­ture corporelle.

On note aus­si une accé­lé­ra­tion du rythme car­diaque, des trem­ble­ments, une into­lé­rance à la cha­leur, la fatigue et la perte de poids. En outre, les vic­times peuvent pré­sen­ter une aug­men­ta­tion de l’appétit, une tachy­car­die et une ner­vo­si­té. Les symp­tômes clas­siques de l’hypothyroïdie par contre sont :

  • Une peau sèche,
  • Des che­veux clairsemés,
  • Un faciès myxœdème,
  • Une fatigue,
  • Une bra­dy­car­die.

Enfin, on peut obser­ver une grande som­no­lence, une consti­pa­tion et une into­lé­rance aux basses températures.

Les complications

Les com­pli­ca­tions pos­sibles asso­ciées à la pré­sence de nodules thy­roï­diens sont :

  • Une aggra­va­tion de la sen­sa­tion dou­lou­reuse, des troubles res­pi­ra­toires et des troubles de la déglutition,
  • La sur­ve­nue des signes typiques d’une hyper­thy­roï­die ou d’une hypo­thy­roï­die non trai­tées,
  • L’évolution maligne d’un nodule thy­roï­dien aupa­ra­vant bénin.

Les dif­fé­rentes carac­té­ris­tiques des nodules thy­roï­diens malins sont :

  • Une crois­sance rapide : les nodules thy­roï­diens gros­sissent rapi­de­ment et en quelques semaines,
  • Des gan­glions lym­pha­tiques hyper­tro­phiés dans le cou,
  • Un mode d’apparence unique ou soli­taire : la pré­sence simul­ta­née de plu­sieurs nodules thy­roï­diens est rare­ment un signe de malignité,
  • Une tex­ture dure à la pal­pa­tion et mobi­li­té réduite.

S’ils affectent l’activité hor­mo­nale de la glande thy­roïde, les nodules malins ont plus sou­vent un effet dépres­seur que sti­mu­lant. En revanche, s’ils sont super­fi­ciels ou volu­mi­neux et pas par­ti­cu­liè­re­ment pro­fonds, on peut les iden­ti­fier grâce à la pal­pa­tion de la thyroïde.

Nodule de la thyroïde : diagnostic

En géné­ral, le diag­nos­tic des nodules thy­roï­diens com­mence par un exa­men objec­tif pré­cis de la glande thy­roïde et une ana­mnèse scru­pu­leuse du patient. Après cela, le spé­cia­liste pour­suit l’étude avec une écho­gra­phie de la glande thy­roïde et des ana­lyses de sang. Enfin, il se ter­mine par une scin­ti­gra­phie thy­roï­dienne, une biop­sie à l’aiguille de la thy­roïde et d’autres examens.

Examen objectif et anamnèse

Le diag­nos­tic d’un nodule thy­roï­dien une pal­pa­tion du cou à l’aide du doigt. Seuls 5 à 10 % des nodules pal­pables sont en fait de nature maligne. Ain­si, par­fois une approche obser­va­tion­nelle peut être la plus inté­res­sante pour le patient. Il fau­dra éga­le­ment fouiller dans le pas­sé médi­cal du patient.

Analyses de sang

Elles com­plètent le tableau anam­nes­tique dres­sé lors de l’examen phy­sique. Aus­si, elles vont per­mettre d’évaluer le pro­fil des hor­mones thy­roï­diennes (T3 et T4) et de celui de la TSH hypo­phy­saire. En effet, l’étude hor­mo­nale per­met d’établir si le nodule thy­roï­dien est appa­ru dans un contexte d’hypothyroïdie ou d’hyperthyroïdie.

Par ailleurs, les kits de dosage de TSH de der­nière géné­ra­tion sont très sen­sibles pour détec­ter les alté­ra­tions sub­cli­niques de la sécré­tion thy­roï­dienne. Ils rendent inutile le dosage des hor­mones thy­roï­diennes libres en pre­mière approche. Cepen­dant, il faut rap­pe­ler l’existence pos­sible d’une hypo­thy­roï­die secon­daire ou ter­tiaire à un défi­cit en TSH, résul­tant d’un défaut hypothalamique.

Dans ces cas, de faibles valeurs d’hormones thy­roï­diennes s’accompagnent de valeurs de TSH non éle­vées (nor­males ou basses). Leur dosage est donc indis­pen­sable à ce diag­nos­tic. En cas d’hypothyroïdie, la réduc­tion des valeurs plas­ma­tiques de T4 pré­cède celle de T3.

En cas d’hyperactivité thy­roï­dienne, l’hyper­sé­cré­tion peut concer­ner à la fois la T3 et la T4, bien que l’une de ces hor­mones seule­ment puisse être concer­née. En pré­sence d’adénomes toxiques, la forte sécré­tion implique tou­te­fois les deux hor­mones thy­roï­diennes. Par consé­quent, en cas d’hyperthyroïdie, il est néces­saire de mesu­rer les deux hormones.

Le dosage des anti­corps anti-TPO, carac­té­ris­tiques de la mala­die thy­roï­dienne auto-immune, est un test per­ti­nent pour le diag­nos­tic de gon­fle­ment. La pré­sence d’anticorps anti-TPO peut consti­tuer, un fac­teur de risque de thy­roï­dite secon­daire ou d’évolution vers l’hypothyroïdie.

Échographie thyroïdienne

Il s’agit d’un exa­men rapide, indo­lore et abso­lu­ment non inva­sif qui uti­lise la tech­no­lo­gie des ultra­sons pour étu­dier la struc­ture de la glande thy­roïde. Cette méthode per­met de véri­fier la pré­sence effec­tive d’un nodule, mais aus­si de déterminer :

  • L’emplacement exact
  • Les dimen­sions précises
  • La tex­ture
  • L’architecture
  • Les carac­té­ris­tiques échographiques.

C’est aus­si une méthode peu cou­teuse avec un incon­fort limi­té pour le patient et non asso­ciée à l’administration de radia­tions. L’échographie peut donc être réa­li­sée à tout âge et à toute période de la vie de pro­créa­tion. D’autre part, la grande sen­si­bi­li­té de la méthode a conduit à mettre en évi­dence une forte pré­va­lence de nodules non détec­tables à la pal­pa­tion. L’écho­gra­phie thy­roï­dienne ne per­met pas de déter­mi­ner si un nodule est bénin ou can­cé­reux. Elle sert plu­tôt à gui­der le spé­cia­liste lors d’une biop­sie de ce dernier.

Scintigraphie thyroïdienne

La scin­ti­gra­phie thy­roï­dienne est un exa­men de la méde­cine nucléaire. Elle consiste en l’administration d’un médi­ca­ment radio­phar­ma­ceu­tique appe­lé tra­ceur. Ce der­nier est assi­mi­lé par la glande thy­roïde, dont le méta­bo­lisme est obser­vé au moyen d’un gam­ma camé­ra sen­sible à l’émission de radia­tions. Le grand avan­tage de la scin­ti­gra­phie réside dans la pos­si­bi­li­té d’évaluer l’activité méta­bo­lique du nodule. On peut alors le clas­ser comme chaud ou froid selon qu’il est res­pec­ti­ve­ment actif ou non. Les nodules froids sont plus sus­cep­tibles de deve­nir malins que les nodules chauds.

L’utilisation prin­ci­pale de la scin­ti­gra­phie thy­roï­dienne reste néan­moins le diag­nos­tic de nodules hyper­fonc­tion­nels (aus­si bien soli­taires que mul­tiple). Une deuxième uti­li­sa­tion est la défi­ni­tion de l’activité fonc­tion­nelle d’un nodule décrit comme une pro­li­fé­ra­tion fol­li­cu­laire en cyto­lo­gie. Cepen­dant, la scin­ti­gra­phie n’est plus un exa­men de pre­mier choix dans le diag­nos­tic des nodules thyroïdiens.

Biopsie thyroïdienne par ponction à l’aiguille fine

C’est un exa­men de biop­sie modé­ré­ment inva­sif, qui consiste à pré­le­ver un échan­tillon de cel­lules thy­roï­diennes, à l’aide d’une aiguille spé­ciale. On pro­cède ensuite à leur ana­lyse en labo­ra­toire. La biop­sie par ponc­tion per­met d’établir avec une extrême pré­ci­sion le carac­tère bénin ou malin des hyper­tro­phies anor­males. C’est l’un des exa­mens les plus indi­qués dans l’identification d’un nodule thy­roï­dien malin.

Autres examens diagnostiques

L’uti­li­sa­tion de l’IRM, de la tomo­gra­phie com­pu­té­ri­sée (TC) et de la tomo­den­si­to­mé­trie (TDM) dans le diag­nos­tic de la mala­die nodu­laire de la thy­roïde est quelque peu limi­tée. Ces exa­mens n’ont pas vrai­ment plus d’avantages que l’échographie dans la visua­li­sa­tion détaillée du paren­chyme thy­roï­dien. L’IRM s’est tou­te­fois avé­rée supé­rieure à la TDM pour défi­nir le gonflement.

D’autre part, la TC et l’IRM sont supé­rieurs à la radio­gra­phie de la tra­chée qui per­met de mettre en évi­dence la dévia­tion de la bande tra­chéale. Le pre­mier doit être réa­li­sé sans pro­duit de contraste. Par ailleurs, la tomo­den­si­to­mé­trie est moins cou­teuse que l’IRM. Les deux méthodes sont éga­le­ment inca­pables de faire la dif­fé­rence entre les lésions bénignes et malignes. Au contraire, elles assument un rôle impor­tant dans la recherche de méta­stases gan­glion­naires dans le sui­vi des car­ci­nomes thyroïdiens.

Dans une étude récente cepen­dant, envi­ron 50 % des nodules thy­roï­diens iden­ti­fiés lors d’une Tomo­gra­phie par émis­sion de pro­tons (TEP) se sont avé­rés malins. Le cout exces­sif et la faible dif­fu­sion de l’équipement limitent son uti­li­sa­tion cou­rante. Cet exa­men ne trouve actuel­le­ment de place que dans la recherche des méta­stases par l’iode des car­ci­nomes thy­roï­diens.

Nodule de la thyroïde : traitements

Nodule de la thyroïde

À ce jour, il n’existe pas de trai­te­ment pré­fé­ren­tiel pour un nodule thy­roï­dien. Dans les pays avec de pauvres res­sources en iode, la sup­plé­men­ta­tion en iode réduit leur volume dans les pre­miers stades. En revanche, cela peut induire l’apparition d’une thy­réo­toxi­cose en cas de nodules autonomes.

Les options de trai­te­ment dis­po­nibles sont néan­moins la thé­ra­pie sup­pres­sive avec L‑thyroxine, la chi­rur­gie et le trai­te­ment radio­mé­ta­bo­lique. À ces mesures clas­siques s’ajoutent d’autres telles que l’alcoolisation per­cu­ta­née des nodules ou le trai­te­ment ther­moa­bla­tif per­cu­ta­né au laser ou à la radio­fré­quence. Il faut éga­le­ment pré­ci­ser que le plan de thé­ra­pie varie selon la nature et les carac­té­ris­tiques du nodule.

Cas des nodules thyroïdiens bénins associés à une hyperthyroïdie

Le plan de trai­te­ment dans ce cas peut com­prendre un trai­te­ment à l’iode 131 radio­ac­tif. L’abla­tion chi­rur­gi­cale d’une zone plus ou moins éten­due de la glande thy­roïde peut être réa­li­sée. C’est la thy­roï­dec­to­mie par­tielle. Enfin, on peut admi­nis­trer des médi­ca­ments pour le trai­te­ment de l’hyperthyroïdie (méthi­ma­zole, un antithyroïdien).

Cas de nodules thyroïdiens bénins n’affectant pas l’activité de la glande thyroïde

Le pra­ti­cien peut opter pour une sur­veillance constante de la taille et des carac­té­ris­tiques du nodule. Il doit aus­si faire un contrôle des indices san­guins rela­tifs à l’activité hor­mo­nale de la thy­roïde. Dans le même temps, il peut pres­crire un trai­te­ment médi­ca­men­teux « sup­pres­seur de TSH » à base de lévothyroxine.

Il per­met de main­te­nir les taux de TSH. Le béné­fice cli­nique fait encore tou­te­fois l’objet de dis­cus­sions. L’ablation chi­rur­gi­cale d’une zone plus ou moins éten­due de la glande reste une option. Prin­ci­pa­le­ment, c’en est une lorsque les nodules thy­roï­diens entrainent des dif­fi­cul­tés à ava­ler et/ou à respirer.

Cas de nodules thyroïdiens malins

Les choix thé­ra­peu­tiques pos­sibles sont :

  • L’abla­tion à l’alcool (alcoo­li­sa­tion per­cu­ta­née) : ce trai­te­ment consiste à éli­mi­ner le nodule malin en injec­tant une petite quan­ti­té d’alcool.
  • L’abla­tion chi­rur­gi­cale de la thy­roïde (thy­roï­dec­to­mie totale) : on peut l’associer éven­tuel­le­ment à l’exci­sion des gan­glions lym­pha­tiques locaux ;
  • Les médi­ca­ments indi­qués pour le trai­te­ment du can­cer de la thy­roïde : c’est la seule solu­tion viable lorsque le nodule malin est un car­ci­nome dif­fus, inopé­rable et même pas trai­table à l’iode radioactif.

L’effet secon­daire le plus immé­diat de l’ablation totale ou par­tielle de la thy­roïde est l’hypothyroïdie. On peut mal­gré tout la gué­rir aujourd’hui en uti­li­sant un trai­te­ment hor­mo­nal sub­sti­tu­tif à base de L‑thyroxine ou lévo­thy­roxine.

Nodule de la thyroïde : pronostic

Dans la plu­part des cas bénins et asymp­to­ma­tiques, les nodules thy­roï­diens ont ten­dance à avoir un pro­nos­tic favo­rable. Cepen­dant, ce der­nier peut deve­nir mau­vais. Les rai­sons pour les­quelles cela pour­rait arri­ver (ou qu’on ait un pro­nos­tic incer­tain) sont la pré­sence de symp­tômes qui rendent néces­saire l’ablation.

Celle-ci peut être d’une par­tie ou de la tota­li­té de la thy­roïde avec toutes les consé­quences dans ce cas. La nature maligne de la masse anor­male pré­sente sur la glande thy­roïde peut éga­le­ment induire un pro­nos­tic défa­vo­rable. Dans de telles situa­tions, pour espé­rer une gué­ri­son, il est indis­pen­sable de pro­cé­der à un diag­nos­tic précoce.

 

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