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Tassement vertébral ostéoporotique : causes et traitements

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Le tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique est une sorte de frac­ture com­pres­sive qui fait géné­ra­le­ment suite à un cas d’os­téo­po­rose. Même s’il est géné­ra­le­ment bénin, ce tas­se­ment peut conduire à de nom­breuses com­pli­ca­tions comme l’ap­pa­ri­tion de dou­leurs dor­sales et ver­té­brales. Quelles sont alors les causes les plus fré­quentes de ces frac­tures, com­ment peut-on les recon­naître et quels sont les pro­cé­dés à mettre en appli­ca­tion pour les éra­di­quer ? Réponses dans cet article.

Définition du tassement vertébral ostéoporotique

Le tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique, aus­si connu sous le nom de tas­se­ment de ver­tèbres, cor­res­pond à un type de frac­ture spé­ci­fique qui se pro­duit au niveau des ver­tèbres. Il est impor­tant de rap­pe­ler que les ver­tèbres sont des struc­tures osseuses qui se retrouvent dans la colonne ver­té­brale. Ces ver­tèbres sont nom­breuses et cha­cune d’entre elles, a une loca­li­sa­tion pré­cise. Dans le cas d’un tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique, ce sont les ver­tèbres lom­baires et dor­sales qui sont le plus fré­quem­ment tou­chées. Quant aux ver­tèbres cer­vi­cales, elles sont très rare­ment impli­quées dans un tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique.

De façon plus expli­cite, le tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique est une frac­ture qui se pro­duit par com­pres­sion et qui se fait sen­tir au niveau du corps de la ver­tèbre. En d’autres termes, c’est au niveau de la par­tie solide por­tant le poids du sque­lette que le tas­se­ment apparaît.

D’ailleurs, le tas­se­ment ver­té­bral doit être clai­re­ment dis­tin­gué du pin­ce­ment dis­cal. En effet, le pin­ce­ment dis­cal cor­res­pond à un amin­cis­se­ment du disque inter­ver­té­bral qui n’est rien d’autre que le car­ti­lage de type fibre qu’on retrouve entre chaque ver­tèbre de la colonne ver­té­brale. Lorsque ce disque perd de sa hau­teur, cela conduit à un rap­pro­che­ment des ver­tèbres et il y a un risque impor­tant de frot­te­ment et de com­pli­ca­tions.

Pour bien com­prendre la notion de tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique, il est impor­tant de remon­ter à celle de frac­ture. En effet, une ver­tèbre peut se cas­ser dans plu­sieurs cir­cons­tances comme l’ef­fet de choc dont la vio­lence est plus ou moins variable. De façon immé­diate, on peut enre­gis­trer des consé­quences telles qu’une fine dou­leur rachi­dienne et par­fois des com­pli­ca­tions neu­ro­lo­giques de type secon­daire. Au nombre des com­pli­ca­tions, on peut citer les dou­leurs arti­cu­laires (rhu­ma­to­lo­gie), les para­ly­sies, les troubles sen­si­tifs. La frac­ture peut affec­ter un os nor­mal ou bien un os patho­lo­gique tel que l’os­téo­po­rose. Il faut aus­si pré­ci­ser qu’une frac­ture sur un os patho­lo­gique peut être la consé­quence d’un trau­ma­tisme bénin.

De cette défi­ni­tion, on peut rapi­de­ment com­prendre que le tas­se­ment ver­té­bral est une frac­ture de ver­tèbre. Mais, par abus de lan­gage, cette expres­sion est employée pour dési­gner une frac­ture dont la gra­vi­té immé­diate est moindre. Cepen­dant, le tas­se­ment ver­té­bral peut évo­luer vers d’autres com­pli­ca­tions et néces­si­ter dans ce cas une prise en charge fonc­tion­nelle par cor­set ou chirurgie.

Si c’est un choc violent qui entraîne la frac­ture, cela peut conduire au tas­se­ment d’une seule ver­tèbre à la fois. Mais, les frac­tures peuvent aus­si conduire à une désta­bi­li­sa­tion sévère qui à son tour, entraîne des troubles neu­ro­lo­giques plus ou moins graves.

Lorsque les frac­tures appa­raissent dans un contexte de poly­trau­ma­tisme, une prise en charge chi­rur­gi­cale immé­diate est effi­cace puisqu’elle va per­mettre de libé­rer les nerfs et la moelle épi­nière.

Par contre, lorsque les frac­tures ne pré­sentent que des menaces méca­niques secon­daires à un tas­se­ment iso­lé, les trai­te­ments les plus adap­tés sont notam­ment la cimen­to­plas­tie et la cypho­plas­tie. Ces trai­te­ments sont aujourd’­hui pré­fé­rés au cor­set ortho­pé­dique dont la durée est géné­ra­le­ment de 3 mois.

Les causes du tassement vertébral ostéoporotique

Comme son nom peut bien l’indiquer, le tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique est le plus sou­vent cau­sé par l’ostéo­po­rose. Cette mala­die est une ano­ma­lie dif­fuse du sque­lette, qui peut se mani­fes­ter par une dimi­nu­tion impor­tante de la masse osseuse. Dans cette condi­tion, les os sont fra­gi­li­sés et deviennent de plus en plus sen­sibles au risque de frac­ture.

Cepen­dant, l’os­téo­po­rose n’est pas la seule cause du tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique. Le tas­se­ment ver­té­bral peut éga­le­ment être la consé­quence d’une chute ou d’un choc au niveau des ver­tèbres. Il peut aus­si s’a­gir de la mani­fes­ta­tion d’un can­cer des os ou des méta­stases osseuses.

Le tassement vertébral ostéoporotique : quels en sont les symptômes ?

La dou­leur est la mani­fes­ta­tion la plus cou­rante d’un tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique. Cette der­nière se res­sent géné­ra­le­ment au niveau de la colonne ver­té­brale et plus pré­ci­sé­ment dans les zones envi­ron­nantes de la ver­tèbre cas­sée. Dans cer­tains cas par­ti­cu­liers, on peut aus­si enre­gis­trer des dou­leurs mus­cu­laires au niveau des hanches, des cuisses ou encore des fesses. Ces dou­leurs sont géné­ra­le­ment irradiantes.

Même s’ils sont très peu fré­quents, des troubles neu­ro­lo­giques peuvent aus­si être obser­vés à la suite d’un tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique. Dans la plu­part des cas, ce sont essen­tiel­le­ment les nerfs de cru­ral­gie qui sur­viennent le long du mur pos­té­rieur de la ver­tèbre, et pro­voquent une com­pres­sion du nerf.

Lorsque les frac­tures ou les tas­se­ments ver­té­braux se suc­cèdent dans le temps, les patients com­mencent à perdre en taille et à se pen­cher vers l’a­vant, puisque les ver­tèbres cas­sées ont per­du de leur hau­teur : c’est la cas­cade. On note aus­si une modi­fi­ca­tion des cour­bures natu­relles en cyphose et en lor­dose. En ce qui concerne la cyphose tho­ra­cique et la lor­dose lom­baire, elles connaissent une aggra­va­tion en un temps record.

C’est pour l’en­semble de ces rai­sons que le tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique est consi­dé­ré comme un trouble lié à la défor­ma­tion de la colonne ver­té­brale, et qui peut empê­cher les per­sonnes qui en souffrent de se redres­ser ou de mar­cher nor­ma­le­ment. Il est alors impor­tant que ces tas­se­ments soient pris en charge le plus rapi­de­ment pos­sible, pour que les chances de gué­ri­son soient les plus éle­vées possibles.

Le diagnostic du tassement vertébral ostéoporotique

L’exa­men cli­nique est la pre­mière étape dans le diag­nos­tic d’un tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique. Il se concentre sur le rachis et vise à détec­ter une éven­tuelle cyphose ou encore une sco­liose. Par­mi les symp­tômes qui peuvent être détec­tés lors de cet exa­men, on peut évo­quer la rai­deur, la dou­leur à la pal­pa­tion ou encore la mobi­li­sa­tion du dos. En ce qui concerne les symp­tômes neu­ro­lo­giques, on peut évo­quer la fai­blesse des jambes, les troubles de la marche, l’in­sen­si­bi­li­té ou encore les troubles sphinc­té­riens.

Pour éta­blir un diag­nos­tic sûr et fiable, il est aus­si impor­tant d’é­li­mi­ner les hypo­thèses de cer­taines patho­lo­gies ostéo-arti­cu­laires péri­phé­riques telles que l’ar­throse ou encore la ten­di­nite des muscles fes­siers. En effet, ces der­niers ont très sou­vent les mêmes symp­tômes que le tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique.

L’examen cli­nique seul ne suf­fit pas cepen­dant pour arri­ver à la conclu­sion d’un tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique. Des exa­mens com­plé­men­taires sont néces­saires. Il s’a­git notam­ment des radio­gra­phies qui sont réa­li­sées en pre­mier lieu avec le patient qui se place en posi­tion debout et de pro­fil. Le prin­ci­pal objec­tif de la radio­gra­phie est de déter­mi­ner le nombre de contours ain­si que la hau­teur des ver­tèbres qui sont affec­tés. Lors des radio­gra­phies, on recherche aus­si une sco­liose ou alors un spon­dy­lo­lis­thé­sis dégé­né­ra­tif asso­cié. En outre, une radio­gra­phie de la colonne ver­té­brale entière sera néces­saire si on remarque un déséquilibre.

Le scan­ner est aus­si un exa­men indis­pen­sable dans le pro­ces­sus de diag­nos­tic du tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique. Il per­met notam­ment d’é­tu­dier avec plus de pré­ci­sion les ver­tèbres qui sont tou­chées ain­si que les endroits pré­cis où les frac­tures se sont pro­duites. Si c’est une par­tie anté­rieure de la ver­tèbre qui est cas­sée, on parle de tas­se­ment ver­té­bral en com­pres­sion. Si par contre, il y a un méca­nisme de frac­ture en exten­sion ou en rota­tion qui abîme les liga­ments et les ver­tèbres, la sévé­ri­té de l’ins­ta­bi­li­té est plus grande. Il devient alors néces­saire de ren­for­cer la ver­tèbre avec des vis et des tiges entre les ver­tèbres : c’est l’os­téo­syn­thèse rachi­dienne.

Un autre exa­men réa­li­sé pour confir­mer le diag­nos­tic du tas­se­ment ver­té­bral est l’i­ma­ge­rie par réso­nance magné­tique. Il s’a­git d’un exa­men réa­li­sé dans un champ magné­tique sans aucune irra­dia­tion, et dont le prin­ci­pal but est d’é­tu­dier les nerfs, les disques et les liga­ments dans les os. Par ailleurs, l’i­ma­ge­rie par réso­nance magné­tique per­met aus­si de mieux com­prendre le ralen­tis­se­ment de la frac­ture sur les nerfs ou encore sur la moelle épinière.

Les facteurs de risque des tassements vertébraux ostéoporotique 

De façon géné­rale, une ver­tèbre se casse lors­qu’elle se retrouve sous l’ef­fet de contraintes méca­niques qui sont beau­coup plus impor­tantes que sa struc­ture. Le trau­ma­tisme à l’o­ri­gine de la cas­sure peut donc être tota­le­ment bénin : il peut s’a­gir du sou­lè­ve­ment d’un objet lourd ou du fait que le patient se soit pen­ché en avant dans une mau­vaise pos­ture. Par­mi les fac­teurs de risque les plus récur­rents des tas­se­ments ver­té­braux ostéo­po­ro­tiques, on peut citer :

  • L’âge éle­vé ;
  • La méno­pause ;
  • La prise de cor­ti­coïdes ;
  • Le taba­gisme et l’alcoolisme ;
  • La pré­sence de cer­taines mala­dies rhumatologiques ;
  • L’in­suf­fi­sance rénale chro­nique.

En dehors de ces fac­teurs, on peut aus­si évo­quer les anté­cé­dents de frac­ture ostéo­po­ro­tique tels que le col du fémur et du poignet.

Les tassements vertébraux ostéoporotiques : quels sont les traitements possibles ?

Le trai­te­ment à adop­ter face à un cas de tas­se­ment ver­té­bral ostéo­po­ro­tique dépend de la cause et des symp­tômes carac­té­ris­tiques. Dans cer­tains cas, le trai­te­ment peut être symp­to­ma­tique. Ce sont donc des cor­sets qui sont employés afin d’im­mo­bi­li­ser la colonne ver­té­brale et ain­si assu­rer une limi­ta­tion des symp­tômes du tas­se­ment ver­té­bral.

Le trai­te­ment peut aus­si être spé­ci­fique en fonc­tion des frac­tures subies par les ver­tèbres. Au nombre de ces trai­te­ments spé­ci­fiques, on peut évo­quer la cimen­to­plas­tie, consis­tant à injec­ter un ciment bio­com­pa­tible au sein de la ver­tèbre fragilisée.

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