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La syphilis : comment s’en débarrasser ?

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La syphi­lis est l’une des nom­breuses infec­tions sexuel­le­ment trans­mis­sibles (IST) qui existent au monde. Elle se trans­met très faci­le­ment par voie sexuelle et se mani­feste de plu­sieurs manières d’un patient à un autre. Non trai­tée, elle peut engen­drer de nom­breuses com­pli­ca­tions dans l’organisme du patient et même conduire à son décès. Cette mala­die peut évo­luer pen­dant 30 ans chez un sujet s’il n’est pas vite diag­nos­ti­qué. Qu’est-ce que la syphi­lis ? Quels sont ses causes et symp­tômes et com­ment la trai­ter efficacement ?

Qu’est-ce que la syphilis ?

La syphi­lis est une infec­tion bac­té­rienne très conta­gieuse, qui se trans­met pen­dant les rap­ports sexuels non pro­té­gés. Elle est cau­sée par une bat­te­rie appe­lée Tre­po­ne­ma pal­li­dum.   C’est une mala­die qui a cau­sé énor­mé­ment de dégâts par le pas­sé. Cepen­dant, en 1945, grâce à la décou­verte des anti­bio­tiques, la syphi­lis a été mai­tri­sée avant de réap­pa­raitre vers la fin des années 1990. Aujourd’hui, même si cette affec­tion tue de moins en moins, elle reste  pré­sente dans plu­sieurs pays.

Quels sont les symptômes de la syphilis ? 

La mani­fes­ta­tion de la syphi­lis se fait en trois dif­fé­rentes étapes. Géné­ra­le­ment, les per­sonnes atteintes de la mala­die ne res­sentent pas de symp­tôme au début. L’infection prend donc le temps de s’installer pour fina­le­ment se mani­fes­ter au bout de deux à trois semaines. La syphi­lis non prise en charge évo­lue en plu­sieurs stades. Les symp­tômes varient en fonc­tion du patient.

Syphilis primaire : elle va de 3 jours à 3 mois après l’infection

Ici, on note une appa­ri­tion de lésion non dou­lou­reuse au niveau des organes géni­taux, de l’anus ou au fond de la gorge. Au bout de six semaines envi­ron sans trai­te­ment, la lésion se résorbe. Très sou­vent, les concer­nés ne savent pas qu’ils sont infec­tés puisqu’ils ne res­sentent pas la lésion.

Chez une femme, l’infection peut s’étendre sur le col de l’utérus et ne sera per­cep­tible que par un exa­men gyné­co­lo­gique. Sans trai­te­ment, lorsque la lésion se résorbe, ceci n’est pas signe de gué­ri­son. La vic­time est tou­jours por­teuse de l’infection et peut la transmettre.

Syphilis secondaire : elle va de 6 semaines à 6 mois après l’infection

À ce stade de la mala­die, la per­sonne infec­tée peut déve­lop­per d’autres symp­tômes par­mi les­quels, l’apparition des plaques rouges sur la peau. On peut éga­le­ment voir la pré­sence de syphi­lides sur la paume des mains, la plante des pieds, la poi­trine, l’estomac, ou les organes géni­taux. En effet, les syphi­lides sont les affec­tions cuta­nées qui sont sous la dépen­dance de la syphi­lis. Selon le cas, on peut aus­si observer :

  • D’autres lésions ;
  • Les maux de tête ;
  • La fièvre, les dou­leurs mus­cu­laires et articulaires ;
  • Les malaises ;
  • La fatigue ;
  • La perte de poids

Ces symp­tômes sub­sistent entre 3 à 12 semaines. Cepen­dant, ils peuvent demeu­rer jusqu’à l’évolution de l’infection, à la phase tar­dive. À cette étape, le sujet vit régu­liè­re­ment des rechutes.

Syphilis tertiaire : elle s’étend à plus d’un an 

La syphi­lis secon­daire non trai­tée, est appe­lée à évo­luer au stade ter­tiaire. On l’appelle aus­si syphi­lis latente ou tar­dive. L’infection peut prendre entre deux à trois ans pour arri­ver à ce stade. Pour com­men­cer, le sujet malade peut paraître bien en forme et ne pré­sen­ter aucun signe visible de l’infection. Tou­te­fois, les microbes qui causent la syphi­lis détruisent de façon pro­gres­sive, les tis­sus à l’intérieur de la per­sonne concer­née. Au fil du temps, les yeux, les os, le foie, les reins, le cœur et cer­tains organes, peuvent être endom­ma­gés. Dans ce cas, les symp­tômes deviennent bien visibles.

La syphi­lis à un stade avan­cé, est sus­cep­tible de nuire au cer­veau ; on parle ici de neu­ro­sy­phi­lis. On peut obser­ver à ce stade des chan­ge­ments de per­son­na­li­té, des troubles de mémoire et de cog­ni­tion. La neu­ro­sy­phi­lis peut arri­ver à n’importe quel stade de la syphi­lis. Les com­pli­ca­tions de la syphi­lis peuvent cau­ser la mort. Mais grâce à l’évolution de la méde­cine, les cas de syphi­lis latente se font de plus en plus rares. Il y a éga­le­ment la syphi­lis congé­ni­tale qui peut engen­drer des mal­for­ma­tions chez l’enfant. Elle peut aus­si pro­vo­quer des inflam­ma­tions ou son décès.

Les causes et les voies de transmission de la syphilis

La syphi­lis est cau­sée par un microbe appe­lé Tre­po­ne­ma pal­li­dum, qui se pré­sente sous la forme d’une spi­rale. C’est un virus qui, en dehors du corps, ne peut pas sur­vivre. Il se trans­met lors d’une rela­tion sexuelle non pro­té­gée. Ce virus se trans­met aus­si lors­qu’une peau infec­tée se retrouve en contact d’une muqueuse saine. Les per­sonnes qui ont plu­sieurs par­te­naires sexuels ou celles qui par­tagent les mêmes jouets sexuels, sont prin­ci­pa­le­ment expo­sées à cette maladie.

L’usage com­mun des seringues non dés­in­fec­tées, la pra­tique du sexe oral avec une per­sonne por­teuse de l’infection, sont autant de voie de trans­mis­sion de la syphi­lis. Cette infec­tion peut être aus­si trans­mise de la mère à l’enfant. Tou­te­fois, ce cas est deve­nu très rare grâce au dépis­tage sys­té­ma­tique que subissent les femmes au cours du pre­mier tri­mestre de gros­sesse

Comment se fait le diagnostic de la syphilis ?

Le diag­nos­tic cli­nique de la syphi­lis se réa­lise par stade.

Stade primaire

Le diag­nos­tic ici n’est pas facile à réa­li­ser. Les patients ne se font pas consul­ter à ce stade de la mala­die, car ils ne res­sentent pas de dou­leur et les lésions cuta­nées ne sont pas visibles. Cepen­dant, si le méde­cin remarque qu’il y a une ulcé­ra­tion, il demande la recherche du tré­po­nème, bac­té­rie res­pon­sable de la mala­die. La recherche de Tré­po­nème se fait par un exa­men appe­lé PCR (de l’anglais Poly­me­rase Chain Reac­tion). C’est une tech­nique qui per­met de détec­ter des anti­gènes viraux (l’assurance mala­die ne le prend pas en charge).

Stade secondaire

Le méde­cin effec­tue cer­tains pré­lè­ve­ments, pour trou­ver du tré­po­nème, dès qu’il remarque la pré­sence de syphi­lides cuta­nées ou de muqueuses. Tou­te­fois, l’absence de tré­po­nème n’exclut pas la syphi­lis. On peut y ajou­ter des exa­mens cli­niques, les tests séro­lo­giques, et autres.

Stade tertiaire

Ici, l’examen oph­tal­mo­lo­gique, la ponc­tion lom­baire, l’IRM et d’autres exa­mens, sont néces­saires en fonc­tion des cas et des obser­va­tions du médecin.

Le traitement adapté à la syphilis

Pour trai­ter une per­sonne infec­tée à la syphi­lis, les méde­cins uti­lisent habi­tuel­le­ment une injec­tion de péni­cil­line.  C’est une dose à libé­ra­tion pro­lon­gée de ben­za­thine péni­cil­line (Bicil­line L‑A). Dans le cas de la syphi­lis ocu­laire ou neu­ro­sy­phi­lis, la Péni­cil­line aqueuse est sou­vent recommandée. 

En cas de gros­sesse, le trai­te­ment par excel­lence de la syphi­lis, demeure éga­le­ment la péni­cil­line, et ceci, peu importe sa phase. Atten­tion à ne pas asso­cier la ben­za­thine et la pro­caïne péni­cil­line (Bicil­line C‑R). Pour rendre le trai­te­ment effi­cace, chaque par­te­naire sexuel du patient atteint de syphi­lis doit être aus­si trai­té. En l’occurrence, les par­te­naires ayant eu un rap­port sexuel avec lui les 90 der­niers jours avant le diagnostic.

Après le trai­te­ment de la syphi­lis, les méde­cins doivent sur­veiller le patient pour lui per­mettre d’être tota­le­ment réta­bli. Cette sur­veillance per­met de pré­ve­nir d’éventuelles rechutes. Pour ce faire, l’équipe médi­cale pro­cède à la répé­ti­tion des tests afin de cer­ti­fier la gué­ri­son. Cette phase de sur­veillance doit être élu­ci­dée au sujet avant le traitement.

Des exa­mens et des tests réagi­niques sont conti­nuel­le­ment faits, jusqu’à obte­nir des résul­tats entiè­re­ment néga­tifs. Ces exa­mens et tests se font à une fré­quence de 3, 6 et 12 mois après le trai­te­ment. Ulté­rieu­re­ment, les tests se font juste 1 fois/an. À la fin d’un bon trai­te­ment, les lésions pri­mi­tives sont rapi­de­ment gué­ries. De façon géné­rale, les tests réagi­niques plas­ma­tiques s’affaiblissent et deviennent néga­tifs en 9 à 12 mois.

Cer­tains patients ont aus­si besoin d’être sui­vis de façon séro­lo­gique.  Les méde­cins les éva­luent donc pour l’in­fec­tion du VIH. Par­fois les tests tré­po­né­miques res­tent posi­tifs pen­dant des dizaines d’années. Ils peuvent même être défi­ni­tifs, mais ne doivent pas être repris pour éva­luer les pro­grès. Les rechutes séro­lo­giques qui touchent nor­ma­le­ment le sys­tème ner­veux, peuvent sur­gir après 6 à 9 mois. La cause ici peut être une réin­fec­tion au lieu d’une rechute.

Les mesures de prévention de la syphilis

À ce jour, il n’existe aucun vac­cin qui pro­tège contre la syphi­lis. Cepen­dant, il existe des mesures pré­ven­tives pour l’éviter.

Avant les rap­ports sexuels, l’usage sys­té­ma­tique d’un condom est néces­saire. Même si celui-ci n’offre pas une garan­tie abso­lue, il aide à réduire le risque de trans­mis­sion ou d’infection de la syphi­lis. Pour les rela­tions sexuelles buc­cales, une digue buc­cale est conseillée afin d’éviter les infec­tions. Se faire tes­ter est l’un des meilleurs moyens pour être sûr de son état de san­té. Pour ce fait, il est conseillé de consul­ter un méde­cin ou un infir­mier. Un agent de san­té est le mieux pla­cé pour dire si le patient est atteint ou non de la syphilis.

Cer­tains centres de dépis­tage sont ano­nymes et gra­tuits. Ils pro­posent au public le dépis­tage gra­tuit de la syphi­lis. C’est une bonne occa­sion pour se faire régu­liè­re­ment tes­ter. Il est recom­man­dé aux per­sonnes ayant plu­sieurs par­te­naires sexuels de faire le test plus sou­vent. Pour les femmes enceintes, il est impor­tant de pas­ser régu­liè­re­ment chez le gyné­co­logue pour des contrôles. Grâce aux contrôles, les pré­cau­tions néces­saires seront prises pour la pro­tec­tion du bébé.

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