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Œdème de Quincke : Causes, Symptômes, Traitement

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Décrit pour la pre­mière fois en 1882 par Hein­rich Quincke, un doc­teur à qui il doit son nom, l’œdème de Quincke désigne une mala­die qui concerne tout âge d’individu. D’apparition bru­tale, cette patho­lo­gie ne dure que moins d’une semaine une fois qu’elle sur­vient. Mal­gré son carac­tère tem­po­raire, cette affec­tion n’est pas à négli­ger, car en absence de prise en charge, elle atteint très vite la phase de la com­pli­ca­tion. Or à ce stade, le décès du malade est plus ou moins inévi­table. Pour pré­ser­ver la vie au sein de la popu­la­tion géné­rale, il importe alors d’en dire plus sur ce mal.

Œdème de Quincke : Une maladie des muqueuses et des couches profondes de la peau

L’angioœdème, plus cou­ram­ment appe­lé œdème de Quincke est une affec­tion cuta­née qui se mani­feste prin­ci­pa­le­ment par un gon­fle­ment ; d’où son appel­la­tion. Cette mala­die peut tou­cher n’importe quelle par­tie de l’épiderme. De façon rare, les endroits concer­nés sont :

  • Le tube digestif ;
  • Les organes géni­taux externes ;
  • Les pieds ;
  • Les mains ;
  • Le larynx.

Plus fré­quem­ment, cette patho­lo­gie touche le cou et la tête. Il faut pré­ci­ser que l’œdème de Quincke n’affecte pas les zones super­fi­cielles de la peau. Ses dégâts s’observent plu­tôt au niveau des muqueuses et des couches pro­fondes de l’épiderme.

De ce fait, ce sont les tis­sus des endroits comme la langue, les lèvres et pau­pières qui s’avèrent plus sus­cep­tibles d’être affec­tées par la maladie.

Œdème de Quincke : Allergique, non allergique et angioneurotique

En fonc­tion de son étio­lo­gie, l’œdème de Quincke existe en trois caté­go­ries. On retrouve donc en pre­mier lieu l’angioœdème aller­gique qui consti­tue la forme la plus cou­rante de la mala­die. Ici, la sur­ve­nue de la patho­lo­gie est favo­ri­sée par l’exposition de l’organisme de la per­sonne concer­née à un ou plu­sieurs aller­gènes dont il avait déjà béné­fi­cié d’une sensibilisation.

Concrè­te­ment, le sujet entre une pre­mière fois en contact avec des élé­ments qui sont en géné­ral sans dan­ger à savoir :

  • Latex ;
  • Médi­ca­ments (pro­duits anes­thé­siants, anti-inflam­ma­toires, anti­bio­tiques de la famille des pénicillines) ;
  • Pro­duits ali­men­taires (œuf, crus­ta­cés, fruits de mer ou à coque) ;
  • Piqûres d’insectes (fre­lons, guêpes et abeilles) ;
  • Venin des fourmis.

Suite à cette expo­si­tion et compte tenu d’un dys­fonc­tion­ne­ment, l’organisme de l’individu iden­ti­fie ces divers élé­ments comme des intrus. Une mémoire immu­no­lo­gique est donc mise en place pour com­battre ces aller­gènes lors d’un pro­chain contact. C’est la sen­si­bi­li­sa­tion.

Lorsque cette nou­velle expo­si­tion sur­vient, les glo­bules blancs réagissent en sécré­tant de l’histamine. C’est cette sub­stance qui va à pré­sent pro­vo­quer les œdèmes ain­si que les autres symptômes.

L’angioœdème non allergique

À ce niveau, ce sont les anti-inflam­ma­toires non sté­roï­diens tels que l’aspirine qui repré­sentent la cause majeure de la mala­die. En effet, le corps pro­duit des leu­co­triènes une fois que ces médi­ca­ments sont consom­més. C’est la sécré­tion de ces sub­stances qui conduit à l’apparition des inflam­ma­tions.

L’œdème de Quincke angioneurotique

En ce qui concerne la der­nière forme de l’œdème de Quincke, il faut rete­nir qu’elle est dési­gnée d’angioneurotique. Il s’avère éga­le­ment pos­sible de la qua­li­fier de bra­dy­ki­nique. Cette appel­la­tion pro­vient du fait que la mala­die est pro­vo­quée par une pro­duc­tion assez impor­tante de bra­dy­ki­nine.

Il s’agit d’une sub­stance qui inter­vient dans la nais­sance des réac­tions aller­giques et inflam­ma­toires. Sa sécré­tion exces­sive dans le cadre de la sur­ve­nue de l’œdème de Quincke est due à la consom­ma­tion de cer­tains médi­ca­ments comme ceux anti­hy­per­ten­seurs ou à base d’œstrogènes.

Un dys­fonc­tion­ne­ment ou un défi­cit de l’enzyme pro­téique C1 Inh peut éga­le­ment être à l’origine de cette pro­duc­tion incon­trô­lée. Une telle ano­ma­lie est géné­ra­le­ment une affaire géné­tique. Par ailleurs, il faut ajou­ter que l’œdème de Quincke angio­neu­ro­tique peut être cau­sé pro­vo­qué par un trau­ma­tisme minime, une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale ou une période de stress.

Les facteurs de risque de la maladie

L’angioœdème concerne aus­si bien les hommes que les femmes. La pré­va­lence de la patho­lo­gie entre ces deux caté­go­ries d’individus reste iden­tique. Être un homme ou une femme n’accroît donc pas le risque de déve­lop­per la mala­die. Ce qui pour­rait expo­ser davan­tage un indi­vi­du à l’atteinte de cette patho­lo­gie est le fait de rési­der dans l’État de New York.

En effet, une étude révèle que dans cette région, l’affection occupe la deuxième place en termes de troubles cou­rants néces­si­tant une hos­pi­ta­li­sa­tion. Outre cela, il a été consta­té que l’œdème de Quincke fait plus de ravages dans le rang des per­sonnes ato­piques. Il s’agit des indi­vi­dus atteints du rhume des foins, d’asthme ou d’eczéma.

Œdème de Quincke : Les signes cliniques

Le prin­ci­pal symp­tôme de l’angioœdème quelle que soit sa forme est l’enflure de la peau. Cette inflam­ma­tion sur­vient pro­gres­si­ve­ment, pro­voque une sen­sa­tion dou­lou­reuse et pos­sède une forme asy­mé­trique. Elle est sou­vent source de déman­geai­sons et s’accompagne d’urticaire.

D’autres signes cli­niques carac­té­risent une atteinte de l’œdème de Quincke. Ces der­niers varient selon la typo­lo­gie de l’affection.

Les symptômes de chaque type de maladie

Dans le cas de l’angioœdème non aller­gique, la peau prend une tex­ture légè­re­ment rou­geâtre. Elle subit une défor­ma­tion au niveau de la zone où est appa­rue l’enflure. Sur spé­ci­fi­que­ment l’épiderme du visage appa­raît un angiœdème.

Au niveau de la forme aller­gique de l’affection, il faut moins de 2 h à l’œdème pour se mani­fes­ter une fois que la sen­si­bi­li­sa­tion a été faite. L’inflammation s’accompagne d’asthme et est asso­ciée à un risque de choc ana­phy­lac­tique.

En ce qui concerne la forme d’angioœdème décrite par le pro­fes­seur Hein­rich Quincke, il faut noter que les symp­tômes varient selon la par­tie du corps affec­tée. S’il s’agit par exemple des yeux, une conjonc­ti­vite peut appa­raître. Quand il est ques­tion des intes­tins, les diar­rhées, vomis­se­ments et nau­sées sont des évé­ne­ments fréquents.

Le cas de l’angioœdème du larynx

Lorsque l’œdème de Quincke touche le larynx, les dégâts qu’il pro­voque sont des plus graves. Il ne faut qu’un maxi­mum d’une heure pour que ceux-ci appa­raissent. Tout com­mence par du pru­rit au niveau du torse et des bras ain­si que des rou­geurs. Il s’en suit une :

  • Modi­fi­ca­tion de la voix (elle est plus rauque) ;
  • Dif­fi­cul­té à déglutir ;
  • Hyper­sa­li­va­tion.

Le malade peut éga­le­ment avoir l’impression que la gorge le gratte. Tout compte fait, l’ensemble de ces symp­tômes conduit à une dif­fi­cul­té à res­pi­rer, car les voies res­pi­ra­toires sont obs­truées. Une telle situa­tion peut en un temps record conduire à l’asphyxie. Ce qui met en dan­ger la vie du patient.

Les symptômes de complications

En dehors des signes clas­siques, l’angioœdème peut pro­vo­quer d’autres symp­tômes qui attestent que l’affection se trouve à un stade évo­lué. Il s’agit notam­ment de :

  • L’étourdissement ;
  • La fatigue ;
  • L’affaiblissement extrême ;
  • Le malaise ;
  • La défaillance multisystémique ;
  • Le coma ;
  • Les dif­fi­cul­tés respiratoires.

Les dou­leurs abdo­mi­nales et le choc ana­phy­lac­tique révèlent aus­si que l’affection a atteint la phase de la compilation.

L’œdème de Quincke : Le diagnostic

Œdème de Quincke

Le diag­nos­tic de l’œdème de Quincke s’effectue en trois temps. Tout com­mence par une ana­mnèse où le méde­cin pose­ra quelques ques­tions au malade afin d’en savoir plus sur les élé­ments ayant pro­vo­qué la patho­lo­gie et ses cir­cons­tances de sur­ve­nue. Le ques­tion­naire tourne autour de plu­sieurs points dont les plus impor­tants sont :

  • La loca­li­sa­tion de l’inflammation ;
  • La durée et la fré­quence des crises ;
  • Les évé­ne­ments récents (mise en place d’un nou­veau trai­te­ment, stress ou inter­ven­tion chirurgicale) ;
  • Les autres symptômes ;
  • La pré­sence d’urticaire ;
  • L’horaire d’apparition des crises :
  • Les anté­cé­dents (fami­liaux et per­son­nels d’allergies) ;
  • Le début des symp­tômes.

À pro­pos de ce der­nier point, le pra­ti­cien s’intéresse plus à la date de sur­ve­nue. Si après avoir obte­nu cette don­née, il se rend compte que les crises durent depuis plus de 6 semaines, il devra qua­li­fier la patho­lo­gie de chro­nique. Dans le cas contraire, l’affection doit être dite aiguë.

L’examen clinique

Ici, il ne s’agit pas pour le pro­fes­sion­nel de san­té de faire subir au patient des exa­mens. Le méde­cin va plu­tôt s’intéresser aux symp­tômes que pré­sente son malade. Concrè­te­ment, sa mis­sion à ce niveau consiste à :

  • Recher­cher les signes de gra­vi­té de la mala­die (dif­fi­cul­tés res­pi­ra­toires, hypotension…) ;
  • Iden­ti­fier les autres symp­tômes der­ma­to­lo­giques (comme le pru­rit et l’urticaire) ;
  • Déter­mi­ner si des élé­ments conduisent vers une affec­tion systémique.

Il doit éga­le­ment cher­cher à savoir si ces der­niers orientent plu­tôt vers d’autres patho­lo­gies (diag­nos­tic différentiel).

L’examen paraclinique

Les réac­tions qui appa­raissent dans le cadre de l’œdème de Quincke sont assez spé­ci­fiques. De plus, les fac­teurs déclen­chant cette mala­die sont bien maî­tri­sés. De ce fait, il n’y a géné­ra­le­ment pas lieu d’effectuer des exa­mens. Concrè­te­ment, réa­li­ser ces der­niers dans le cadre du diag­nos­tic est chose rare.

Une telle démarche semble davan­tage inutile lorsque l’angioœdème est aigu ou chro­nique. En cas de chro­ni­ci­té de l’inflammation, la seule conduite à avoir consiste à recher­cher des anté­cé­dents fami­liaux ou cher­cher à savoir si le sujet a consom­mé des ali­ments ou pris des médicaments.

Si le méde­cin sus­pecte que c’est l’ingestion d’une sub­stance (qu’il a réus­si à iden­ti­fier) qui a conduit aux réac­tions, il peut deman­der à faire un test. Celui-ci doit avoir pour objec­tif d’éva­luer les anti­corps immu­no­glo­bu­lines E de la sub­stance en ques­tion. Par ailleurs, il existe éga­le­ment une situa­tion par­ti­cu­lière où faire un exa­men semble indispensable.

C’est celle où il existe des anté­cé­dents fami­liaux d’urticaire ou une dif­fi­cul­té à défi­nir l’origine des crises. Dans un tel cas, le pro­fes­sion­nel doit mener deux inves­ti­ga­tions. La pre­mière consiste à savoir si le patient est atteint d’angioœdème acquis ou héré­di­taire. Pour cela, le méde­cin doit doser les taux de C4.

Si la concen­tra­tion de ces élé­ments se situe en des­sous de la nor­male, alors l’hypothèse évo­quée devient une cer­ti­tude. La seconde action consiste à s’assurer du défi­cit en inhi­bi­teur de C1. Cet exa­men pos­sède le même but que le premier.

Œdème de Quincke : Le traitement

Œdème de Quincke

De manière géné­rale, la prise en charge de l’angioœdème consiste à pres­crire des pro­duits thé­ra­peu­tiques pour apai­ser les signes cli­niques. Si la cause de la mala­die a été détec­tée, il fau­dra aus­si la trai­ter ou mettre en place des solu­tions pour remé­dier à ses effets.

Par ailleurs, il sem­ble­rait que la désen­si­bi­li­sa­tion reste une valeur sûre pour évi­ter l’œdème de Quincke. Il s’agit d’un trai­te­ment simi­laire à un vac­cin (d’après l’OMS), car pour prendre effet, il lui faut entre 3 voire 5 ans. En ce qui concerne son admi­nis­tra­tion, il faut rete­nir qu’elle s’effectue via deux moyens.

Le pro­duit peut être pla­cé sous la langue du malade. On parle de désen­si­bi­li­sa­tion par voie sub­lin­guale. Outre cela, il est pos­sible que le patient reçoive une injec­tion. Il s’agit dans ce cas de désen­si­bi­li­sa­tion par piqûres.

Quelle que soit sa forme, cette tech­nique de prise en charge peut être appli­quée à tout type d’individu. Elle peut éga­le­ment être adop­tée lorsque le patient mani­feste déjà des signes de l’œdème de Quincke.

La conduite à tenir selon le type de la maladie

Le trai­te­ment de l’angioœdème va être beau­coup plus spé­ci­fique en fonc­tion de la forme iden­ti­fiée pour la mala­die. Ain­si, le pra­ti­cien doit pres­crire des anti­his­ta­mi­niques quand il s’agit de l’angioœdème aller­gique. À ces pro­duits doit être asso­ciée une injec­tion intra­vei­neuse de cor­ti­coïde si l’angioœdème est grave.

Le cor­ti­coïde seul suf­fi­ra si les crises semblent assez sévères. Dans le cas de l’œdème de Quincke non aller­gique, la démarche à avoir dépen­dra de l’étiologie de l’affection. Si la mala­die est par exemple liée à prise d’un médi­ca­ment, il fau­dra tout sim­ple­ment inter­rompre sa consom­ma­tion.

En revanche, si dans le cadre de cette forme de la patho­lo­gie, aucune ori­gine n’a pu être iden­ti­fiée, l’affection est qua­li­fiée d’idiopathique. Le méde­cin devra dans ce cas pres­crire un anti­his­ta­mi­nique à consom­mer par voie orale.

Au niveau de l’œdème de Quincke héré­di­taire, les trai­te­ments clas­siques ne pos­sèdent géné­ra­le­ment aucune effi­ca­ci­té. Les solu­tions qui ont per­mis au patient de béné­fi­cier d’un cer­tain sou­la­ge­ment reposent sur l’administration de l’icatibant, de l’écallantide et du plas­ma frais conge­lé.

Les situations urgentes de prise en charge

Lorsque le diag­nos­tic confirme une atteinte à l’angioœdème, le pre­mier réflexe du méde­cin doit être de véri­fier si le contexte consti­tue une urgence. De ce fait, le patient va au plus vite devoir béné­fi­cier d’une prise en charge au risque de trépasser.

Les situa­tions qui méritent ce type de conduite sont par exemple celles où le patient effec­tue un choc ana­phy­lac­tique. Dans ce cas pré­cis, il faut effec­tuer en pre­mier lieu au patient une injec­tion d’adrénaline.

Ensuite, dans l’optique d’apaiser ses symp­tômes, il devra rece­voir des anti­his­ta­mi­niques de même que des cor­ti­coïdes. Cer­tains patients atteints d’œdème de Quincke méritent que soit asso­ciée à ces gestes une tra­chéo­to­mie ou une intu­ba­tion.

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