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Les pilules œstroprogestatives en pratique : mode d’action, effets secondaires

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Les pilules œstro­pro­ges­ta­tives sont un moyen de contra­cep­tion très uti­li­sé en France et dans d’autres pays. Fabri­quées à par­tir de deux hor­mones syn­thé­tiques (œstro­gène et pro­ges­ta­tif), elles sont pres­crites sur ordon­nance et sont com­mer­cia­li­sées sous plu­sieurs formes. Alors, en quoi sont-elles dif­fé­rentes des autres pilules contra­cep­tives ? Quels sont leurs avan­tages et incon­vé­nients ? Toutes les femmes ont-elles le droit d’utiliser cette méthode ? La pilule œstro­pro­ges­ta­tive pro­voque-t-elle des effets secon­daires ? Voi­ci les réponses à ces questions.

Pilules œstroprogestatives : définition

La pilule œstro­pro­ges­ta­tive est aus­si appe­lée la pilule com­bi­née. C’est la troi­sième méthode contra­cep­tive la plus cou­rante et la plus uti­li­sée dans le monde après la sté­ri­li­sa­tion et le DIU. Il s’agit, en réa­li­té, d’un moyen de contra­cep­tion hormonal.

Les com­pri­més sur la pla­quette contiennent l’œstradiol et le pro­ges­ta­tif qui varie en fonc­tion de chaque pilule. Ce sont deux actifs qui imitent les hor­mones sexuelles (œstro­gènes et pro­ges­té­rone) sécré­tées natu­rel­le­ment par les ovaires de la femme.  De plus, la pilule com­bi­née est clas­sée selon la nature du pro­ges­ta­tif. Dans ce cas, on parle alors de génération.

Pilules œstroprogestatives : composition

Le prin­cipe de base de la pilule œstro­pro­ges­ta­tive est d’associer l’action des deux hor­mones sexuelles de la femme que sont :

  • Œstro­gènes (éthi­ny­les­tra­diol) ;
  • Pro­ges­té­rone de syn­thèse (lévo­nor­ges­trel, noré­this­té­rone, déso­ges­trel, nor­ges­ti­mate, gestodène).

La dose d’œstrogènes que contient cette contra­cep­tion hor­mo­nale est très faible. En géné­ral, la pilule œstro­pro­ges­ta­tive peut ren­fer­mer 15 à 35 micro­grammes par com­pri­mé. En revanche, il en existe des pilules dont la quan­ti­té en œstro­gènes peut être plus éle­vée en allant jusqu’à 40 micro­grammes par comprimé.

La pilule minidosée

Le dosage de la pilule com­bi­née fait réfé­rence à la quan­ti­té d’éthinyl-estradiol (EE) qu’elle contient. Les pre­miers com­pri­més qui sont appa­rus sur le mar­ché dans les années 60 et 70 ren­fer­maient 50 µg d’EE. Cette dose était assez éle­vée et fai­sait aug­men­ter le risque d’une crise cardiovasculaire.

Ain­si, pour pal­lier cela, les fabri­cants ont alors réduit la dose d’EE. Depuis que ce constat a été fait, les com­pri­més de 30 à 40 µg d’EE ont fait sur­face. Récem­ment, ce fut le tour de ceux de 15 à 20 µg d’EE. Il est impor­tant de noti­fier que la boîte de la pilule œstro­pro­ges­ta­tive ren­seigne tou­jours le nom des hor­mones pré­sentes dans les com­pri­més et la dose de cha­cune d’elles.

Une pilule triphasique

Lorsque le dosage de l’EE conte­nu dans les com­pri­més est constant, la pilule est mono­pha­sique. Par contre, quand la quan­ti­té d’EAU varie, la pilule est dite bipha­sique ou tri­pha­sique.

Cette der­nière appel­la­tion tient compte du dosage d’EE qui n’est pas le même pour une pilule bipha­sique. Contrai­re­ment à l’œstrogène qui peut soit varier soit res­ter constant, la concen­tra­tion de pro­ges­ta­tif n’est pas la même et cela, peu importe le type de pilule. En effet, le but de la pilule com­bi­née est de recréer les mêmes varia­tions de taux d’œstrogènes et de pro­ges­té­rones obser­vées pen­dant un cycle physiologique. 

Pilules œstroprogestatives : génération recommandée

Il est sou­vent cou­rant d’entendre par­ler de la pilule com­bi­née en uti­li­sant le terme « géné­ra­tion ». En effet, les patientes ont désor­mais le choix sur la méthode contra­cep­tion hor­mo­nale, mais il reste à savoir quelle pilule prendre exac­te­ment. Entre la pre­mière, deuxième, troi­sième et qua­trième géné­ra­tion, il existe dif­fé­rentes caté­go­ries de pilules œstroprogestatives.

La dif­fé­ren­cia­tion se situe au niveau de la dose d’œstrogènes et du type du pro­ges­ta­tif que contient cette pilule. Ain­si, les pilules de la pre­mière géné­ra­tion contiennent de la noré­this­té­rone comme progestatif.

Quant à celles de la deuxième géné­ra­tion (en vente depuis 1973), elles ren­ferment du lévo­nor­ges­trel ou du nor­ges­trel. En ce qui concerne les pilules de la troi­sième géné­ra­tion, elles ont vu le jour en 1984. Celles-ci pos­sèdent du déso­ges­trel, du ges­to­dène ou encore du nor­ges­ti­mate.

Depuis 2001, les pilules com­bi­nées contiennent comme pro­ges­ta­tif de la dros­pi­ré­none, du dié­no­gest, de la chlor­ma­di­none ou du nomé­ges­trol. Il est impor­tant de sou­li­gner que le concept « géné­ra­tion » ne signi­fie pas que les pilules récem­ment com­mer­cia­li­sées sont plus effi­caces ou pré­fé­rées aux anciennes. En réa­li­té, toutes ces pilules ont leur par­ti­cu­la­ri­té et leur mode de fonctionnement.

Pilules œstroprogestatives : prescription et disponibilité

La pilule contra­cep­tive est dis­po­nible dans les phar­ma­cies, mais aus­si dans les centres de pla­ni­fi­ca­tion et de la san­té sexuelle. Elle est déli­vrée sur ordon­nance médi­cale. Depuis 2001, les mineures ont reçu l’autorisation pour obte­nir une contra­cep­tion auprès du corps médical.

En réa­li­té, celles-ci n’ont plus besoin que leurs parents donnent leur accord avant de se faire exa­mi­ner ni pour deman­der à pro­cé­der à une contra­cep­tion. Aus­si, la pilule doit être pres­crite soit par un méde­cin (géné­ra­liste ou spé­cia­liste) soit par une sage-femme. Ces der­niers doivent être en cabi­net ou dans un centre de san­té (hôpi­tal, cli­nique privée).

Pilules œstroprogestatives : mode d’action

La prise quo­ti­dienne de ce contra­cep­tif va permettre :

  • D’agir sur les ovaires pour blo­quer l’ovulation ;
  • De modi­fier la paroi de l’utérus (endo­mètre) pour le rendre inapte à rece­voir un embryon et empê­cher la nidation ;
  • De rendre la glaire cer­vi­cale plus épaisse au point où celle-ci ne pour­ra plus lais­ser pas­ser les spermatozoïdes.

Par ailleurs, la prise des com­pri­més « pla­ce­bo » ou inac­tifs entraîne un sai­gne­ment qui sur­vient uni­que­ment à cause de l’arrêt de la pilule durant les 7 jours. Tout cela per­met de favo­ri­ser la venue des règles.

Autre­ment, s’il n’y avait pas cet arrêt ou si la prise des com­pri­més était conti­nue, les mens­trues n’auraient pas lieu. Cer­taines femmes prennent la pilule de façon sys­té­ma­tique. Aus­si, on observe chez d’autres la prise consé­cu­tive de deux pla­quettes pour évi­ter d’avoir les règles pen­dant les vacances par exemple.

Pilules œstroprogestatives : mode d’emploi

Pour les pla­quettes de 21 com­pri­més, la poso­lo­gie à suivre est la suivante :

  • Prendre 1 com­pri­mé par jour à une heure fixe ou habituelle ;
  • Conti­nuer avec le même dosage pen­dant 21 jours ;
  • Arrê­ter la prise pen­dant 7 pour « avoir ses règles ».

Cepen­dant, dans le cas des pla­quettes à 28 com­pri­més, la prise est conti­nue et sans inter­rup­tion. Celles-ci aus­si sont à prendre chaque jour et à une heure fixe. Atten­tion tout de même à ne pas oublier la prise. Si une telle situa­tion sur­vient, pas de panique. Le retard peut être rat­tra­pé si la patiente prend la dose habi­tuelle avant les 12 heures qui suivent l’heure fixe.

Voi­ci un exemple pour l’illustrer : la patiente a l’habitude de prendre sa dose tous les matins à 8 heures et elle oublie ses doses. La durée des 12 heures lui per­met de la prendre au plus tard à 20 h. Après cela, le len­de­main, elle pour­ra conti­nuer à suivre le même horaire fixe (8 h) comme si de rien n’était.

Pilules œstroprogestatives : contre-indications

La pilule œstro­pro­ges­ta­tive, mal­gré le fait qu’elle soit un moyen de contra­cep­tion effi­cace, ne cor­res­pond pas à toutes les femmes. En effet, il existe cer­taines patientes pour les­quelles la pilule com­bi­née est contre-indi­quée. Il s’agit en occur­rence des femmes qui présentent :

  • Une hyper­sen­si­bi­li­té aux prin­cipes actifs ou à l’un des composants ;
  • Un anté­cé­dent d’un acci­dent vas­cu­laire cérébral ;
  • Un anté­cé­dent d’angine de poi­trine ou d’un infarc­tus du myocarde ;
  • Une phlé­bite ;
  • Une embo­lie pulmonaire ;
  • Un sai­gne­ment vagi­nal d’origine inconnue ;
  • Une cho­les­tase (pru­rit généralisé).

Aus­si, les femmes qui pré­sentent une pré­dis­po­si­tion géné­tique à déve­lop­per la throm­bose vei­neuse ou arté­rielle ne peuvent mal­heu­reu­se­ment pas uti­li­ser la pilule œstro­pro­ges­ta­tive. Les mala­dies comme le dia­bète ou l’obésité aug­mentent le risque de throm­bose arté­rielle.

De même, cette contra­cep­tion est pros­crite à celles qui déve­loppent sou­vent de fortes migraines sui­vies de signes neu­ro­lo­giques comme les troubles visuels et la para­ly­sie d’une main ou du visage.

Les pilules œstro­pro­ges­ta­tives sont aus­si décon­seillées aux femmes avec des anté­cé­dents d’une inflam­ma­tion du pan­créas (pan­créa­tite) ou d’un trouble grave du foie (tumeur du foie) de ne pas en prendre. Pour finir, la pilule com­bi­née ne convient pas aux per­sonnes souf­frant d’une insuf­fi­sance rénale grave ou aiguë, d’un can­cer du sein ou du col de l’utérus.

Pilules œstroprogestatives : effets secondaires

Les pilules œstro­pro­ges­ta­tives en pratique

Avant de choi­sir la pilule com­bi­née comme moyen de contra­cep­tion, il est pri­mor­dial de consul­ter un méde­cin et de prendre son avis. Cette étape cru­ciale per­met en effet de s’assurer que la san­té de la patiente ne sera pas expo­sée à des risques lors de la prise de la pilule. En effet, il est bien pos­sible que la pilule contra­cep­tive EP pro­voque des effets secon­daires au sein de l’organisme.

Durant la prise de ce médi­ca­ment, plu­sieurs femmes ont signa­lé, et ce, de manière récur­rente la sur­ve­nue de la fatigue, de la nau­sée, des maux de tête, une hyper­sen­si­bi­li­té au niveau des seins.

Hor­mis ces effets indé­si­rables, il existe aus­si les cas de femmes qui se plaignent de la prise de poids, de la chute de leurs che­veux, des déman­geai­sons et de l’aménorrhée. En outre, par­mi les effets indé­si­rables qui sur­viennent le plus sou­vent, on peut citer la modi­fi­ca­tion de la libi­do, un sai­gne­ment inter­mens­truel et une lithiase biliaire.

Ces effets peuvent s’aggraver et entraî­ner des com­pli­ca­tions. Il s’agit de l’hypertension arté­rielle (HTA), des acci­dents car­dio­vas­cu­laires, des troubles ocu­laires, des ver­tiges, d’un acci­dent throm­boem­bo­lique et bien d’autres. Il faut noter que ce sont des cas rares, mais quand ceux-ci arrivent l’arrêt du trai­te­ment est plus que nécessaire.

Pilules œstroprogestatives : efficacité, avantages et inconvénients

La pilule est répu­tée pour être un moyen de contra­cep­tion très sûr et effi­cace. Son effi­ca­ci­té est de 99,7 %. Cepen­dant, en cas d’oubli de la prise quo­ti­dienne ou d’un vomis­se­ment au cours des trois heures qui suivent ou d’une inter­ac­tion avec d’autres médi­ca­ments (anti­bio­tiques), la pilule est seule­ment effi­cace à 91 %.

Par ailleurs, la prise de la pilule com­bi­née pré­sente des avan­tages et des incon­vé­nients. Tout dépend du pro­fil de la patiente (âge, san­té) et de son apti­tude à rece­voir le traitement.

Les avantages

Il existe de nom­breuses pilules com­bi­nées sur le mar­ché. Tou­te­fois, les fabri­cants s’assurent de four­nir les ins­truc­tions néces­saires qu’il faut consul­ter. Avec les pilules œstro­pro­ges­ta­tives, comme pour la plu­part des pilules contra­cep­tives, ils four­nissent des com­pri­més placebo.

Ce sont des cachets pré­sents sur la pla­quette pour évi­ter la sus­pen­sion de la prise de la pilule pen­dant les jours de « règles ». Ain­si, la patiente prend l’habitude d’en consom­mer tous les jours et le risque que cette der­nière oublie son trai­te­ment est presque faible.

Selon le pro­fil de la femme et sur­tout de son âge, le contra­cep­tif a plu­sieurs avan­tages. Il per­met d’offrir une pro­tec­tion presque totale si les com­pri­més sont ingé­rés dès le début du cycle.

De plus, le contra­cep­tif EP n’a pas une réelle inci­dence sur la vie sexuelle et il peut aider la femme à sup­por­ter les dou­leurs mens­truelles. Outre ces avan­tages, la pilule œstro­pro­ges­ta­tive per­met aus­si de retar­der si besoin les règles.

Les inconvénients

Chez cer­taines per­sonnes, ce mode de contra­cep­tion peut mal­heu­reu­se­ment avoir des effets néfastes. Encore faut-il arri­ver à dis­so­cier les malaises pas­sa­gers et les effets ou maux capables de nuire sur le long terme aux femmes. Des effets secondaires ?

Prendre la pilule œstro­pro­ges­ta­tive pour la pre­mière fois par exemple peut entraî­ner des nau­sées et des cépha­lées. Il en est de même si la patiente désire reprendre le trai­te­ment après une longue période d’interruption. Par ailleurs, les incon­vé­nients les plus rares sont les ten­sions mam­maires ou les sen­sa­tions d’oppression au niveau du tho­rax.

Avec les pilules œstro­pro­ges­ta­tives, en par­ti­cu­lier, cer­taines de ces sub­stances peuvent repré­sen­ter un risque pour cer­tains pro­fils de femmes. Des risques comme ceux d’un acci­dent car­dio­vas­cu­laire ou toute autre mala­die liée au sys­tème cardiovasculaire.

Aus­si, celles qui allaitent ou qui souffrent du dia­bète, de l’obésité ou qui fument (taba­gisme) sont des per­sonnes à risque. Encore un autre incon­vé­nient de la pilule : son inca­pa­ci­té à pro­té­ger contre les infec­tions sexuel­le­ment trans­mis­sibles (IST). Jusqu’à pré­sent seul le pré­ser­va­tif (mas­cu­lin ou fémi­nin) per­met de se protéger.

Pilules œstroprogestatives : précautions à prendre à la première prise

La prise de la pilule pour la pre­mière fois néces­site en amont quelques pré­cau­tions. En effet, la patiente doit consul­ter le méde­cin pour avoir le bilan sur son état de son état et connaître son éli­gi­bi­li­té à ce traitement.

C’est seule­ment après ces véri­fi­ca­tions que le méde­cin va pres­crire une ordon­nance. La femme doit alors se pro­cu­rer la pilule en fonc­tion de sa géné­ra­tion et des effets secon­daires que celle-ci peut engendrer.

Pour la pre­mière fois, il est éga­le­ment conseillé de débu­ter le trai­te­ment le pre­mier jour des règles. Une pré­cau­tion pour se pro­té­ger dès le com­men­ce­ment du cycle mens­truel.  La régu­la­ri­té de la prise de ce médi­ca­ment est en fonc­tion de son type.

En effet, le méde­cin peut pres­crire des pilules qui néces­sitent une sus­pen­sion de quelques jours (21 jours) et des pilules com­bi­nées en conti­nu (28 jours).

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