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Mort subite du nourrisson : causes, signes, prévention 

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Faire cou­cher son bébé et le lais­ser se repo­ser est une habi­tude quo­ti­dienne et très banale. Pour­tant, cela peut tour­ner en un drame lorsqu’au moment de réveiller son bébé, celui-ci se révèle être sans vie. On se retrouve alors face au syn­drome de mort subite du nour­ris­son. Ce syn­drome est consi­dé­ré comme la pre­mière cause de mor­ta­li­té chez les bébés de moins d’un an. Il est alors oppor­tun de cher­cher à avoir plus d’informations sur ce syn­drome et à s’informer sur les bonnes habi­tudes pour l’éviter.

Mort subite du nourrisson : définition

La mort subite du nour­ris­son (MSN) est le décès pen­dant son som­meil, d’un bébé en bonne san­té dont même les anté­cé­dents connus ne pou­vaient lais­ser pré­voir un tel drame. On retient donc que la mort subite du nour­ris­son est bru­tale et inat­ten­due. C’est d’ailleurs pour cette rai­son que la mort subite du nour­ris­son (MSN) est encore appe­lée « mort inat­ten­due du nour­ris­son (MIN).

Selon les chiffres de l’institut de veille sani­taire, les cas de mort de subite du nour­ris­son ont plus lieu avant l’âge de 6 mois. Par­ti­cu­liè­re­ment, les nour­ris­sons âgés entre 2 et 4 mois sont les plus expo­sés au MSM. Éga­le­ment, il est remar­qué que les gar­çons sont plus tou­chés que les filles par ce phénomène.

Mort subite du nourrisson : causes

Par défi­ni­tion, la mort subite du nour­ris­son est une mort inex­pli­quée et sans une cause défi­nie. Tou­te­fois, les cher­cheurs amé­ri­cains ont lié la mort subite du nour­ris­son à la pré­sence dans le sang d’Hémoglobine‑F. D’abord, il faut pré­ci­ser que l’hémoglobine‑F est l’hémoglobine res­pon­sable du trans­port de l’oxygène par les héma­ties chez les nourrissons.

Contrai­re­ment à l’hémoglobine‑A res­pon­sable du trans­port de l’oxygène chez adultes, l’hémoglobine‑F ne libère pas aus­si bien l’oxygène dans les tis­sus des nour­ris­sons. Ain­si, face à cer­tains fac­teurs de risques, une asphyxie cel­lu­laire sur­vient rapi­de­ment. Par ailleurs, plu­sieurs infec­tions pour­raient être la cause à l’origine des MSN.

Mort subite du nourrisson : facteurs de risques

Les causes pro­bables ne conduisent à la mort subite du nour­ris­son que lorsqu’elles sont accen­tuées par cer­tains fac­teurs de risques liés à l’environnement du nour­ris­son ou à un anté­cé­dent médi­cal de celui-ci.

Une mauvaise literie

Le fac­teur de risque le plus impor­tant est celui lié à un cou­chage inadap­té. En effet, un nour­ris­son est de nature très fra­gile et déli­cat. Il est donc très dan­ge­reux de faire cou­cher son bébé de moins d’un an sur un mate­las trop mou ou un couf­fin. Le mate­las trop mou favo­rise l’enfermement du bébé et peut sus­ci­ter chez lui une dif­fi­cul­té à bien res­pi­rer durant son sommeil.

Aus­si, les cou­ver­tures, couettes ou oreillers pro­voquent un étouf­fe­ment du bébé. Cela aug­mente donc le risque de la mort subite chez le nour­ris­son. Il est d’ailleurs consta­té sur les lieux des décès par MSN, quelques élé­ments en com­mun. Il s’agit de :

  • Peluches dans le lit ;
  • Tour de lit trop épais ;
  • Couette, oreiller ;

Cela confirme le fait qu’une mau­vaise lite­rie est trop sou­vent à l’origine de la mort subite du nourrisson.

Un reflux gastro-œsophagien mal toléré

Le reflux gas­tro-œso­pha­gien est une patho­lo­gie banale chez le nour­ris­son. Tou­te­fois, lorsqu’il est mal tolé­ré par votre bébé, il devient un fac­teur de risque qui peut conduire à la mort subite du nour­ris­son. À par­tir du moment où il vous est don­né de consta­ter que le reflux gas­tro-œso­pha­gien est mal tolé­ré par votre bébé, vous devez consul­ter un médecin.

Pour détec­ter la mau­vaise tolé­rance du reflux gas­tro-œso­pha­gien chez votre bébé, vous devez faire atten­tion à cer­tains signes. Si votre bébé a des régur­gi­ta­tions fré­quentes et abon­dantes après le repas ou pen­dant le som­meil, cela doit vous aler­ter. Aus­si, si vous remar­quez des traces de sang dans les régur­gi­ta­tions, pre­nez ren­dez-vous chez le méde­cin pour avoir un avis médical.

Un environnement trop chaud

L’hyper­ther­mie est un fac­teur qui accrut le risque de sur­ve­nance de la mort subite du nour­ris­son. Ce risque est d’autant plus aug­men­té lorsque votre bébé souffre d’une mala­die infec­tieuse qui le fait chauf­fer. En réa­li­té, l’hyperthermie entraîne un arrêt bref et répé­té de la res­pi­ra­tion de votre bébé au cours de son sommeil.

La prise en compte de ce fac­teur de risque est aus­si confir­mée par les constats effec­tués sur les lieux de décès sur­ve­nus par MSN. En effet, il est remar­qué qu’une fièvre éle­vée dépas­sant 40 °C per­siste plu­sieurs heures après le décès du nour­ris­son. Les habits et la lite­rie du nour­ris­son se révèlent aus­si être impré­gnés de sueurs profuses.

Une grossesse exposée au tabac et à l’alcool

Un autre fac­teur de risque de la mort subite du nour­ris­son est lié au com­por­te­ment de la mère durant la gros­sesse. Il est prou­vé par cer­taines études que le risque de mort subite du nour­ris­son est mul­ti­plié par 12 chez les nour­ris­sons dont les mères buvaient l’alcool et fumaient lors de leur grossesse.

En réa­li­té, même si le détail des réac­tions bio­lo­giques n’est pas encore réel­le­ment éta­bli, les cher­cheurs estiment que la double expo­si­tion à l’alcool et au tabac n’est pas sans consé­quence pour le futur bébé à naître. Selon leur hypo­thèse, cette double expo­si­tion altère les fonc­tions vitales du fœtus comme sa fonc­tion res­pi­ra­toire et aug­mente donc le risque du bébé à naître à subir une MSN.

Le co-sleeping

Le fait de faire dor­mir son bébé dans le même lit que soi-même est un com­por­te­ment for­te­ment décon­seillé. En effet, les méde­cins estiment que dor­mir dans le lit de ses parents lorsqu’eux-mêmes sont endor­mis accru les risques de mort subite du nour­ris­son. Selon cer­taines études, ce risque pour­rait être mul­ti­plié par 5 dans ces cas.

Par contre, prendre son bébé à ses côtés pour le câli­ner ou le récon­for­ter n’a rien de ris­quant. L’important est que vous arri­viez à le repo­ser dans son lit avant de suc­com­ber vous-même au sommeil.

Mort subite du nourrisson : signes prémonitoires

Dans la plu­part des cas, la mort subite du nour­ris­son est pré­cé­dée de cer­tains signes pré­mo­ni­toires qui devraient nor­ma­le­ment vous aler­ter. Par­mi ces signes, on peut retenir :

  • Arrêt bru­tal de l’activité du nour­ris­son, fixi­té du regard ;
  • Rhume accom­pa­gné d’une forte fièvre ;
  • Convul­sions, spasmes du san­glot ;
  • Perte d’appétit, som­no­lence, irritabilité ;
  • Sueurs, chan­ge­ment de coloration ;

Si votre bébé pré­sente l’un de ces symp­tômes, vous êtes appe­lés à faire preuve de plus de vigi­lance à son égard. La meilleure option serait aus­si de consul­ter un méde­cin pour connaître les dis­po­si­tions à prendre. Plus vite vous aurez réso­lu les patho­lo­gies bénignes liées à ces symp­tômes, moindre sera le risque de mort subite du nourrisson.

Mort subite du nourrisson : mesures de prévention

Mort subite du nourrisson

Les fac­teurs de risque externes jouent un rôle déter­mi­nant dans le décès des bébés de moins d’un an. Il est alors impor­tant d’adopter quelques bonnes habi­tudes afin de limi­ter au maxi­mum le décès du nourrisson.

Coucher le bébé sur le dos

Le cou­chage inadap­té est en tête de liste des fac­teurs de risque de la mort subite du nour­ris­son. Savoir cou­cher son nour­ris­son dans la bonne posi­tion est donc prio­ri­taire. Ain­si, il est recom­man­dé de tou­jours cou­cher son bébé sur le dos jusqu’à ce qu’il est l’âge de se mettre lui-même sur le ventre. Les sta­tis­tiques auront prou­vé que cette bonne pra­tique a per­mis de réduire le taux de mort subite du nour­ris­son à 75 % entre 1991 et 1997.

Aus­si, le fait que votre bébé pré­sente un début de tête plate (pla­gio­cé­pha­lie) ou qu’il régur­gite n’est pas une rai­son pour le faire cou­cher sur le ventre. Il n’a d’ailleurs pas été prou­vé que la posi­tion ven­trale per­met de réduire le reflux. Par contre, vous pou­vez pri­vi­lé­gier les jeux en posi­tion ven­trale pen­dant la jour­née. Cela per­met­tra à votre bébé d’apprendre à tour­ner régu­liè­re­ment la tête d’un côté à un autre et d’éviter la plagiocéphalie.

Faire dormir le bébé sur un matelas ferme

Pour évi­ter l’étouffement de votre bébé suite à l’enfouissement de son visage dans un mate­las trop mou, il est recom­man­dé de faire cou­cher son bébé sur un mate­las ferme et plat. Ce der­nier doit être adap­té à la dimen­sion du lit du nour­ris­son pour évi­ter tout inter­stice dans lequel il pour­rait glisser.

Il est aus­si conseillé d’utiliser un drap-housse ajus­té à la taille du mate­las et de veiller à bien le fixer sous le mate­las. Aus­si, pour ce qui est du lit du bébé, optez de pré­fé­rence pour un lit d’enfant ou un ber­ceau. Par­ti­cu­liè­re­ment pour les lits para­pluies, évi­tez d’utiliser le mate­las sup­plé­men­taire qui s’y ajoute. Le petit mate­las ven­du avec est lar­ge­ment suf­fi­sant pour le lit de votre nourrisson.

Aérer la chambre du bébé

Le coup de cha­leur fait par­tie des fac­teurs de risque de la mort subite du nour­ris­son. Il est alors recom­man­dé de faire dor­mir son bébé dans un envi­ron­ne­ment rela­ti­ve­ment frais. Main­te­nez la chambre du nour­ris­son à une tem­pé­ra­ture entre 18 et 19 degrés. Évi­tez sur­tout de faire cou­cher votre bébé dans une pièce trop proche d’un radiateur.

Par ailleurs, si votre bébé pré­sente une forte fièvre vous devez vite prendre les dis­po­si­tions néces­saires pour le trai­ter afin d’éviter que cela n’augmente le risque d’une MSN. Aus­si, vous devez veiller à ne pas expo­ser votre bébé à de la fumée secon­daire pen­dant les pre­miers mois de sa vie.

Allaiter le bébé

L’allai­te­ment mater­nel per­met de réduire consi­dé­ra­ble­ment le risque de mort subite chez un nour­ris­son. En réa­li­té, il est remar­qué que le bébé allai­té se réveille plus faci­le­ment que le bébé nour­ri au bibe­ron. L’allaitement appa­raît donc comme un fac­teur de pro­tec­tion du nour­ris­son contre les méca­nismes dys­fonc­tion­nels du réveil du syn­drome de mort subite du nourrisson.

Ain­si, il est recom­man­dé d’allaiter exclu­si­ve­ment son bébé pen­dant les six pre­miers mois de sa vie. Tou­te­fois, même si le bébé n’a été allai­té que pen­dant 2 mois, l’effet pro­tec­teur lié à l’allaitement reste pré­sent chez lui. Aus­si, il est à noter que si vous déci­dez de l’allaiter dans votre lit, vous devez le faire cou­cher dans son propre lit après allai­te­ment avant de vous endormir.

Donner une suce à votre bébé

Pour évi­ter la mort subite du nour­ris­son, il est recom­man­dé de don­ner une suce à votre bébé. La suce est consi­dé­rée comme un fac­teur per­met­tant de dimi­nuer le risque de MSN. En effet, la suce agit comme un obs­tacle qui empêche votre bébé de rou­ler sur le ventre pen­dant son som­meil. Aus­si, la suc­cion de la suce favo­rise le main­tien en avant de la langue du bébé et per­met de gar­der ses voies res­pi­ra­toires dégagées.

Par ailleurs, un bébé ayant une suce en bouche a ten­dance à moins bou­ger pen­dant son som­meil. Cela dimi­nue donc le risque qu’il soit recou­vert pas son drap. Par contre, il faut attendre que l’enfant nour­ri au sein ait au moins 1 mois avant de lui pro­po­ser une suce. Éga­le­ment, si le bébé refuse la suce, ne le for­cez pas à l’utiliser.

Installer le lit du bébé dans la chambre parentale

Au vu des dan­gers du co-slee­ping, il est décon­seillé de dor­mir avec son bébé dans le même lit. Tou­te­fois, il est bien pos­sible et même recom­man­dé jusqu’à l’âge de 6 mois de lais­ser dor­mir son bébé dans la même chambre que soi, mais dans des lits sépa­rés. Cela aide à la vigi­lance et per­met aux parents de mieux connaître et de répondre promp­te­ment aux signaux don­nés par leur bébé.

Il est à noter que faire chambre com­mune avec votre bébé n’est pas une obli­ga­tion. Vous devez le faire uni­que­ment si cela ne vous met pas mal à l’aise et vous per­met quand même de bien dor­mir. Si cela vous met mal à l’aise, vous pou­vez déci­der de ne faire dor­mir votre bébé dans votre chambre que s’il est malade.

Mort subite du nourrisson : conseils pour vivre après cette tragédie

La mort subite du nour­ris­son est un drame pour toute une famille entière. En effet, il n’y a pas que les parents du bébé qui sont affec­tés. Grands-parents, les frères, les sœurs du bébé ain­si que tous les proches de la famille sont sous le choc. Très sou­vent, ces der­niers sont sujets à des troubles. Il peut être ques­tion de :

  • Les troubles du sommeil ;
  • Les angoisses ;
  • Les troubles alimentaires ;
  • Les troubles comportementaux ;

Ain­si, face à cette situa­tion, il leur est recom­man­dé d’en par­ler avec les membres de leur famille ou de se faire suivre par un psy­cho­logue. La famille tou­chée peut aus­si trou­ver du récon­fort auprès de méde­cins ou d’associations spé­cia­li­sées dans la mort subite du nourrisson.

 

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