HomeSantéNévralgie du Trijumeau : Causes, Symptômes, Diagnostic, Traitement

Névralgie du Trijumeau : Causes, Symptômes, Diagnostic, Traitement

Publié le

spot_img

Plu­sieurs affec­tions se res­semblent par les dou­leurs qu’elles pro­voquent au niveau de la tête. Pour aider les méde­cins à pres­crire le médi­ca­ment adap­té lors du trai­te­ment de ces cépha­lées, ces der­nières ont fait l’objet d’une clas­si­fi­ca­tion. Selon cette répar­ti­tion, il y a six types de cépha­lées. Dans la der­nière caté­go­rie qui est celle des neu­ro­pa­thies crâ­niennes dou­lou­reuses, il existe une patho­lo­gie dénom­mée névral­gie du tri­ju­meau qui se dis­tingue par rare­té et sa pré­do­mi­nance chez les femmes. De plus, sa cause n’est pas tou­jours connue. Qu’y a‑t-il d’autre à décou­vrir sur cette mala­die ? Les réponses sont ici.

Névralgie du trijumeau : Une atteinte du nerf trijumeau

Au niveau du sys­tème crâ­nien, il existe douze paires de nerfs. La plus volu­mi­neuse de toutes est la cin­quième paire, éga­le­ment dénom­mée nerf tri­ju­meau. Ce nerf sen­so­ri-moteur est en effet sec­tion­né en trois branches appe­lées rameaux.

En rai­son de cette confi­gu­ra­tion, la paire de nerfs inter­vient dans la trans­mis­sion de don­nées sen­si­tives issues d’un grand nombre des com­po­sants du visage. Ain­si, on retrouve au niveau de :

  • La langue, de la lèvre infé­rieure, du men­ton et de la man­di­bule le troi­sième rameau ;
  • La lèvre supé­rieure, de la joue et des tégu­ments de la pau­pière infé­rieure le deuxième rameau ;
  • L’œil et de ses annexes puis des tégu­ments du front le pre­mier rameau.

L’une, plu­sieurs ou l’ensemble de ces branches peut subir une lésion de tout genre. Tout compte fait, lorsqu’une atteinte concerne cette paire de nerfs, on parle de névral­gie du tri­ju­meau.

Épidémiologie de la maladie

Éga­le­ment dénom­mée névral­gie épi­lep­ti­forme, faciale ou tri­gé­mi­nale, la névral­gie du tri­ju­meau est une mala­die qui concerne les seniors, en par­ti­cu­lier ceux âgés de 60 ans au moins. Elle affecte aus­si bien les hommes que les femmes.

Comme évo­qué à l’entame, cette patho­lo­gie est plus fré­quem­ment signa­lée dans le rang des per­sonnes de sexe fémi­nin, en rai­son de la durée de vie plus impor­tante que pos­sèdent ces der­nières. En réa­li­té, pen­dant qu’un seul homme est diag­nos­ti­qué comme étant atteint de la névral­gie du tri­ju­meau, ce sont trois femmes qui se retrouvent tou­chées.

Mal­gré cette dis­pa­ri­té de pré­va­lence, la sur­ve­nue de l’affection demeure une situa­tion rare, quel que soit le type de sujet concer­né. À ce pro­pos, il faut noter que sur un total de 100 000 indi­vi­dus, il y en a que cinq qui se retrouvent chaque année souf­frant de la pathologie.

Névralgie du trijumeau : Des étiologies diversifiées

Dans le cas de l’atteinte de la névral­gie du tri­ju­meau, il est pos­sible que l’examen cli­nique soit nor­mal. Ce qui rend impos­sible la décou­verte de la cause exacte de la mala­die. Une telle situa­tion se pro­duit dans la plu­part des cas diagnostiqués.

Tout compte fait, lorsque cela se pro­duit, l’affection porte le qua­li­fi­ca­tif d’idiopathique ou d’essentiel. Dans des cas moins fré­quents, l’origine du mal est par­fai­te­ment claire. Ici en revanche, la névral­gie du tri­ju­meau est dési­gnée de symp­to­ma­tique ou de secondaire.

Les causes de la forme symptomatique

Dans sa forme symp­to­ma­tique, la névral­gie tri­gé­mi­nale est déclen­chée par une com­pres­sion que subit le nerf tri­ju­meau. Il sem­ble­rait en effet que juste à sa sor­tie du tronc céré­bral, le nerf croise une veine (moins sou­vent) ou une artère céré­bel­leuse (plus souvent).

Étant donc sur le pas­sage du vais­seau san­guin, le nerf se retrouve com­pri­mé par ce der­nier. Ce qui pro­voque une lésion au niveau de sa struc­ture. Avec ce dom­mage, le nerf tri­ju­meau devient inca­pable d’envoyer des mes­sages nor­maux. Ces der­niers sont plu­tôt simi­laires à des décharges élec­triques.

C’est ce qui d’ailleurs pro­voque les dou­leurs sur­ve­nant dans le cadre de la maladie.

Les autres facteurs déclencheurs de la pathologie

Les don­nées des recherches rela­tives à la phy­sio­pa­tho­lo­gie de la névral­gie du tri­ju­meau révèlent qu’il existe d’autres situa­tions sus­cep­tibles de faire naître cette mala­die. Il peut s’agir de :

  • Une mal­for­ma­tion arté­rio­vei­neuse (connexion anor­male entre les veines et les artères) ;
  • Un gon­fle­ment au niveau de l’une des artères irri­guant le cerveau ;
  • La lésion du nerf liée à sa com­pres­sion par une tumeur ;
  • Une lésion asso­ciée à la pré­sence de la sclé­rose en plaques.

Tout compte fait, il faut rete­nir que toute situa­tion capable d’entraîner une lésion au niveau du nerf tri­ju­meau est favo­rable à l’apparition de cette affec­tion. C’est le cas par exemple du fait de subir des trau­ma­tismes, d’être atteint du zona du gan­glion de Gas­ser ou d’avoir des méningiomes.

Par ailleurs, il s’avère néces­saire de pré­ci­ser que la pro­ba­bi­li­té d’être atteint de cette patho­lo­gie devient plus grande à l’âge de 50 ans. Être donc dans la cin­quan­taine consti­tue un fac­teur de risque de l’affection.

Névralgie du trijumeau : Une maladie caractérisée par des crises de douleurs

Les algies consti­tuent le prin­ci­pal symp­tôme de la névral­gie tri­gé­mi­nale. Ce sont les carac­té­ris­tiques de ces der­nières qui per­mettent de dis­tin­guer la mala­die des autres formes de cépha­lées. Ain­si, dans le contexte de cette affec­tion, les dou­leurs sont :

  • D’apparition spon­ta­née ;
  • Uni­la­té­rales (res­sen­ties au niveau d’une par­tie du visage) ;
  • D’une durée de quelques secondes à plu­sieurs minutes ;
  • Vives (sen­sa­tions de décharges élec­triques, d’éclatement et de brû­lures au niveau de la par­tie concernée) ;
  • Sépa­rées par des périodes de calme.

À pro­pos de ce der­nier point, il faut rete­nir que pen­dant des jours voire des années, aucune dou­leur à la tête n’est res­sen­tie par le patient.

Les symptômes en cas d’évolution de l’affection

Si après l’apparition des symp­tômes clas­siques, la mala­die n’est pas prise en charge, celle-ci se com­plique. Dans ce cas, on observe :

  • Un rac­cour­cis­se­ment du temps de latence entre les crises ;
  • Un allon­ge­ment de la durée des crises ;
  • Une aug­men­ta­tion de la fré­quence des crises (elles peuvent se pré­sen­ter jusqu’à près de 100 fois par jour) ;
  • Un déclen­che­ment de la dou­leur par le contact de la zone gâchette.

Appe­lée trig­ger zone en anglais, la zone gâchette est une par­tie du corps où le contact, même le plus léger ou faible est capable de pro­vo­quer la dou­leur. Cet endroit déclen­cheur consti­tue géné­ra­le­ment la mâchoire, la gen­cive ou la dent.

C’est d’ailleurs en rai­son de la sen­si­bi­li­té de ces par­ties qu’en cas d’atteinte de la névral­gie du tri­ju­meau, plu­sieurs malades éprouvent une cer­taine peur à man­ger. Toute action au niveau de ces zones accroît en effet l’intensité des douleurs.

Par ailleurs, il faut noter que la par­tie où sera res­sen­tie la dou­leur va dépendre du nerf affec­té. L’algie est donc pré­sente au niveau de la racine du nez et de la pau­pière supé­rieure lorsque c’est le nerf oph­tal­mique qui pré­sente la lésion. Il s’agit d’une situa­tion qui n’apparaît que dans des 10 % des cas.

Plus cou­ram­ment, soit dans 20 % des cas, c’est le nerf maxil­laire infé­rieur qui subit le dys­fonc­tion­ne­ment. À ce niveau, l’algie se res­sent au niveau de :

  • Lèvre infé­rieure ;
  • Gen­cive infé­rieure ;
  • Houppe du menton.

À une fré­quence plus impor­tante, soit dans 40 % des cas, la dou­leur appa­raît au niveau de la lèvre supé­rieure, de la gen­cive supé­rieure ou de l’aile du nez. Cette loca­li­sa­tion de l’algie résulte de l’atteinte du nerf sous-orbi­taire.

Névralgie du trijumeau : Diagnostic

Névral­gie du trijumeau

Pour diag­nos­ti­quer la névral­gie du tri­ju­meau, il faut d’abord par­tir des symp­tômes que pré­sente le patient. La pré­sence de la mala­die doit être for­te­ment sus­pec­tée lorsque :

  • Les signes cli­niques se mani­festent chez un sujet de plus de 60 ans ;
  • La zone gâchette est présente ;
  • Il y a une période d’accalmie entre les crises ;
  • Une dou­leur est signa­lée.

Cette der­nière doit néces­sai­re­ment être loca­li­sée au niveau de la cin­quième paire. De plus, elle doit être intense, uni­la­té­rale et paroxys­tique. Dans ce contexte patho­lo­gique, il ne s’avère pas néces­saire de réa­li­ser un test par­ti­cu­lier pour confir­mer le diag­nos­tic, car l’examen cli­nique ne révèle dans la plu­part des cas aucune ano­ma­lie.

S’il y a donc lieu de faire un exa­men, celui-ci doit consis­ter à iden­ti­fier l’origine de la patho­lo­gie. Les exa­mens pos­sibles dans ce cas concernent soit l’Imagerie par Réson­nance Magné­tique (IRM), la tomo­den­si­to­mé­trie ou le scan­ner crâ­nien.

Le diagnostic différentiel

Si l’ensemble des symp­tômes liés à la névral­gie du tri­ju­meau n’est pas pré­sent, il s’avère peu pro­bable que le patient soit atteint de cette mala­die. Pour être cer­tain de cela, le méde­cin doit pro­cé­der à un diag­nos­tic dif­fé­ren­tiel des patho­lo­gies suivantes :

  • Syn­drome pyra­mi­dal et cérébelleux ;
  • Algie bas­cu­la de la face ;
  • Algies den­taires ;
  • Migraine ;
  • Syn­drome algo-dys­fonc­tion­nel de l’appareil manducateur.

Pour éli­mi­ner une éven­tuelle pré­sence de la sclé­rose en plaques, le pro­fes­sion­nel de la san­té doit effec­tuer une ponc­tion lom­baire. Le diag­nos­tic dif­fé­ren­tiel devrait aus­si se rap­por­ter à l’anesthésie ther­mo-algique du ter­ri­toire cervical.

Névralgie du trijumeau : Trois principaux types de traitement disponibles

Lorsque la névral­gie du tri­ju­meau est sous sa forme essen­tielle, garan­tir un sou­la­ge­ment au patient consti­tue une situa­tion dif­fi­cile. Le méde­cin va devoir miser sur des solu­tions dras­tiques pour aider le malade à retrou­ver un meilleur état de santé.

Au niveau de la forme symp­to­ma­tique de la patho­lo­gie, les choses semblent bien plus simples. Il suf­fit de trai­ter l’origine pour que le patient soit sou­la­gé. Les trai­te­ments dis­po­nibles à ce pro­pos sont de trois ordres.

Le traitement de la crise

En rai­son des dou­leurs très fortes que pro­voque la névral­gie du tri­ju­meau, il est pos­sible de son­ger à l’usage des opia­cés. Ces antal­giques n’offrent mal­heu­reu­se­ment aucune satis­fac­tion. Cette der­nière peut être tou­te­fois obte­nue grâce à l’instillation de lido­caïne en spray nasal.

Il s’agit d’un trai­te­ment à adop­ter que dans des cas par­ti­cu­liers comme celui de l’atteinte du nerf maxil­laire. Néan­moins, il existe une solu­tion plus géné­ra­liste, à savoir l’injection d’anesthésique local.

Traitement médical de fond

Ici, le méde­cin va pres­crire des antal­giques pour trai­ter les crises. Les médi­ca­ments les plus sou­vent pré­co­ni­sés dans ce cadre sont :

  • Le Rivo­tril ;
  • Le clo­na­ze­pam ;
  • La gaba­pen­tine ;
  • Le baclo­fène ;
  • La phé­ny­toïne ;
  • L’oxcarbazépine.

Tous ces pro­duits viennent en seconde inten­tion, car l’antidouleur choi­si en pre­mier lieu est le Tégré­tol. Il offre une effi­ca­ci­té de l’ordre de 70 %, car 5 % des malades y sont into­lé­rants et les 25 % res­tants y résistent. En ce qui concerne par ailleurs sa poso­lo­gie jour­na­lière, elle est de 10 ou 15 mg et variable selon le poids de chaque malade.

Le traitement chirurgical

La chi­rur­gie n’est à envi­sa­ger que si les médi­ca­ments ne se sont pas révé­lés inef­fi­caces dans le trai­te­ment de la mala­die. Ici, trois types d’intervention peuvent être envi­sa­gés. Il s’agit de :

  • L’électrocoagulation ;
  • La neu­ro­chi­rur­gie ;
  • La radio­chi­rur­gie sté­réo­taxique.

Au niveau du pre­mier type d’intervention, ce sont les fibres pré­sentes dans la par­tie infé­rieure du tronc du nerf et de nature amyé­li­nique qui vont béné­fi­cier d’une répa­ra­tion. Le choix se porte sur ces fibres, car elles sont res­pon­sables de la sen­si­bi­li­té à la douleur.

Pour les trai­ter, le chi­rur­gien va pas­ser par le trou ovale afin d’atteindre la région amyé­li­nique. Tout cela se pro­duit sous anes­thé­sie locale. L’opération peut pro­vo­quer des com­pli­ca­tions, voire lais­ser des séquelles. De plus, elle n’est pas tou­jours une réus­site. Quand celle-ci se pro­duit, le sou­la­ge­ment du patient est cer­tain à un taux de 85 voire 100 %.

La neurochirurgie

Cette inter­ven­tion ne s’envisage que lorsque la pré­cé­dente a échoué. Mal­gré sa remar­quable effi­ca­ci­té, la neu­ro­chi­rur­gie reste une opé­ra­tion assez ris­quée. Elle provoque :

  • Des com­pli­ca­tions (de l’ordre de 5 %) ;
  • Des acou­phènes (à une pro­ba­bi­li­té de 1 %) ;
  • Des décès (pos­sible dans 1 % des cas).

Ces incon­vé­nients que pos­sède l’intervention sont aucun doute asso­ciés à son prin­cipe de fonc­tion­ne­ment. L’objectif de l’opération consiste en réa­li­té à décom­pres­ser le nerf tri­ju­meau. Pour cela, le crâne va être ouvert et celui-ci res­te­ra ain­si durant tout le dérou­le­ment de l’intervention.

La radiochirurgie stéreotaxique

Ici, l’intervention repose sur la mise en pra­tique de tech­niques de neu­ro­mo­du­la­tion. Il s’agit d’une forme d’opération qui ne s’adopte que lorsque la mala­die est de type essen­tiel. Cela signi­fie donc que si la névral­gie du tri­ju­meau est de nature symp­to­ma­tique, la radio­chi­rur­gie sté­réo­taxique ne peut être envisagée.

 

Derniers articles

La question de la qualité nutritionnelle des repas en résidence senior

Le bien-être de nos parents et grands-parents est une préoccupation constante, surtout lorsque l'âge...

Prophylaxie médicale : tout savoir sur les masques FFP

Depuis la pandémie de la Covid-19, l’utilisation des masques respiratoires s’est largement répandue dans...

Comment booster la présence de collagène dans votre organisme ?

Le collagène est un composant bien connu dans le monde du cosmétique. Au-delà de...

8 aliments à consommer pour réduire la graisse abdominale

Saviez-vous que notre santé est largement influencée par nos choix alimentaires au quotidien ?...

Pour aller plus loin

La question de la qualité nutritionnelle des repas en résidence senior

Le bien-être de nos parents et grands-parents est une préoccupation constante, surtout lorsque l'âge...

Prophylaxie médicale : tout savoir sur les masques FFP

Depuis la pandémie de la Covid-19, l’utilisation des masques respiratoires s’est largement répandue dans...

Comment booster la présence de collagène dans votre organisme ?

Le collagène est un composant bien connu dans le monde du cosmétique. Au-delà de...