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Mélanome : Causes, évolution et traitements

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Le méla­nome est l’un des types de can­cer de la peau les plus rares, mais éga­le­ment le plus dan­ge­reux. Au fil des années, son inci­dence a dou­blé dans le ter­ri­toire fran­çais et on enre­gistre chaque année envi­ron 6 000 cas, dont 1 000 décès. Étant une patho­lo­gie qui évo­lue très rapi­de­ment, il est essen­tiel d’appréhender tous les contours de cette mala­die afin d’adopter les mesures pré­ven­tives néces­saires pour mieux s’en prémunir.

Mélanome : Définitions et caractéristiques

Les méla­nomes sont des tumeurs can­cé­reuses des méla­no­cytes (cel­lules char­gées de la pig­men­ta­tion de la peau et des yeux). Dans envi­ron 70 % des cas, ils appa­raissent sous forme de tache sur une peau saine et dans 30 % des cas se déve­loppent à tra­vers l’ulcération d’un grain de beau­té exis­tant. Les méla­nomes peuvent affec­ter toutes les caté­go­ries d’âge. En effet, l’intervalle d’âge où la mala­die est la plus fré­quente chez les hommes se situe entre 50 et 64 ans, chez la femme entre 15 et 64 ans.

En fonc­tion d’un cer­tain nombre de para­mètres, on dis­tingue quatre sortes de mélanomes :

  • Le méla­nome super­fi­ciel extensif ;
  • Le méla­nome acrolentigineux ;
  • Le méla­nome de Dubreuil
  • Le méla­nome noduleux.

Chaque forme de méla­nome a des ori­gines bien spécifiques.

Mélanome superficiel extensif

Étant la forme de méla­nome la plus diag­nos­ti­quée chez les patients (envi­ron 70 à 80 % des cas), le méla­nome super­fi­ciel exten­sif est dû à une expo­si­tion régu­lière aux rayons solaires pen­dant l’enfance, notam­ment chez les per­sonnes ayant une peau claire. Il se tra­duit par l’apparition d’une tache irré­gu­lière noire ou brune sur les jambes, le torse ou le cou.

Au fur et à mesure que le temps passe, elle s’étend pro­gres­si­ve­ment sur la sur­face de la zone tou­chée. Lorsque la tumeur com­mence à pro­gres­ser vers les cel­lules pro­fondes de la peau, elle change d’aspect.

Mélanome acrolentigineux

Le méla­nome acro­len­ti­gi­neux appa­rait le plus sou­vent chez les per­sonnes de cou­leur noire (envi­ron 76 % des cas). Se pré­sen­tant sous la forme d’un nodule ou d’une tache, il est habi­tuel­le­ment loca­li­sé sur la plante des pieds, la paume des mains ou sous les ongles. Ain­si, ce méla­nome se déve­loppe sur les par­ties du corps qui ne sont pas direc­te­ment expo­sées aux rayons solaires. À pre­mière vue, il peut faci­le­ment être confon­du à un durillon ou à une verrue.

Contrai­re­ment aux autres types de méla­nomes, son ori­gine n’est pas rela­tive à une sur­ex­po­si­tion au soleil. Cer­tains spé­cia­listes s’orientent plu­tôt vers des pré­dis­po­si­tions géné­tiques. Mais, cette hypo­thèse n’est pour l’instant qu’une spéculation.

Mélanome de Dubreuil

Obser­vé chez 5 à 10 % des patients, le méla­nome de Dubreuil affecte en géné­ral les per­sonnes âgées de plus de 50 ans. Il se mani­feste par une tache pig­men­taire brune au niveau du dos de la main, du visage ou du cou. À l’instar du méla­nome super­fi­ciel exten­sif, le méla­nome de Dubreuil se répand de prime à bord sur la sur­face de la peau avant de migrer vers les couches pro­fondes de l’épiderme. Son déve­lop­pe­ment est lié à une expo­si­tion fré­quente et pro­lon­gée aux rayons solaires.

Mélanome nodulaire

Le méla­nome nodu­laire est déce­lé dans envi­ron 4 à 18 % des cas chez des patients souf­frant du can­cer de la peau. C’est un nodule pou­vant prendre la cou­leur de la peau ou la cou­leur noire. En outre, il a une consis­tance ferme et peut avec le temps se trans­for­mer en une petite bles­sure. Bien plus, il est sus­cep­tible d’apparaitre sur n’importe quelle par­tie du corps. En quelques semaines, le méla­nome nodu­laire peut rapi­de­ment évo­luer en pro­fon­deur.

Mélanome : Causes

D’après cer­tains scien­ti­fiques, plus de la moi­tié des tumeurs malignes de la peau est due à une expo­si­tion régu­lière aux UV (rayons ultra­vio­lets) du soleil, en par­ti­cu­lier chez les sujets qui ont une peau claire. Ces rayons ultra­vio­lets ont la capa­ci­té non seule­ment de pro­vo­quer des muta­tions géné­tiques, mais aus­si de cau­ser le dys­fonc­tion­ne­ment du sys­tème de défense de l’épiderme.

En revanche, la majo­ri­té des spé­cia­listes de la peau penchent pour une consé­quence rela­tive à des éry­thèmes acti­niques (coups de soleil) attra­pés durant l’enfance. Selon cer­taines théo­ries, la peau dis­pose d’une capa­ci­té de pro­tec­tion limi­tée contre les rayons ultra­vio­lets. Lorsque cette pro­tec­tion n’est plus effi­cace contre les UV, la peau est com­plè­te­ment expo­sée aux agres­sions externes, ce qui entraine l’apparition de lésions impor­tantes pou­vant se trans­for­mer en tumeur.

Facteurs risques de développement du mélanome

En géné­ral, cer­tains sujets sont pré­dis­po­sés à déve­lop­per un méla­nome. Les fac­teurs res­pon­sables de ce risque sont :

  • Un faible taux de mélanine ;
  • Un nombre éle­vé de grains de beau­té sur la peau (au-des­sus de 50) ;
  • Des anté­cé­dents familiaux ;
  • Des coups de soleil accu­mu­lés pen­dant l’enfance.

Par ailleurs, les per­sonnes souf­frantes d’une mala­die qui affai­blit le sys­tème immu­ni­taire sont éga­le­ment sus­cep­tibles de déve­lop­per la patho­lo­gie. À cet effet, la prise de cer­taines pré­cau­tions s’avère donc primordiale.

Mesures préventives contre le mélanome

Les mesures pré­ven­tives contre le méla­nome reposent essen­tiel­le­ment sur ces trois lignes de conduite :

  • Se pro­té­ger des rayons solaires ;
  • Évi­ter les salons de bronzage ;
  • Faire des contrôles régu­liers de la peau chez un dermatologue.

Il est impor­tant de noter qu’un taux éle­vé de méla­nine ne suf­fit pas à pro­té­ger la peau contre l’impact néfaste des rayons ultra­vio­lets du soleil. En effet, le bron­zage est consi­dé­ré comme un fac­teur de pro­tec­tion solaire avec indice 20 (FPS 20). En d’autres termes, il repré­sente en quelque sorte une pro­tec­tion moyenne contre le soleil. De ce fait, il est recom­man­dé d’appliquer des crèmes pro­tec­trices et de limi­ter au maxi­mum une expo­si­tion au soleil.

Mélanome : Évolution

Les méla­nomes pro­viennent d’un trouble du sys­tème pig­men­taire de la peau. Ce dys­fonc­tion­ne­ment est à l’origine de la mul­ti­pli­ca­tion des cel­lules can­cé­reuses sur la peau, d’où l’apparition des tâches. Au fur et à mesure que ces cel­lules se pro­li­fèrent, les tâches s’étendent sur la sur­face de la peau. Lorsque la mala­die n’est pas rapi­de­ment prise en charge, les cel­lules can­cé­reuses enva­hissent les couches pro­fondes de l’épiderme : on parle dans ce cas d’un méla­nome inva­sif.

Après qu’il soit deve­nu inva­sif, le méla­nome com­mence à se méta­sta­ser. Ain­si, les cel­lules évo­luent à tra­vers la cir­cu­la­tion de la lymphe vers les gan­glions lym­pha­tiques. Ensuite, une par­tie de ces cel­lules passe par les vais­seaux san­guins pour atteindre les autres organes notam­ment les pou­mons, le foie, le cer­veau, les os, etc. Cette pro­pa­ga­tion des cel­lules can­cé­reuses dans les autres par­ties du corps est appe­lée méta­stase.

Le stade d’évolution de la mala­die est déter­mi­né à par­tir des symp­tômes appa­rents et des exa­mens d’approfondissements. Les spé­cia­listes se réfèrent à la clas­si­fi­ca­tion TNM pour éva­luer le niveau d’avancement de la patho­lo­gie. Cette clas­si­fi­ca­tion est fon­dée sur les trois points fon­da­men­taux ci-après :

  • L’aspect de la tumeur ;
  • L’observation des cel­lules can­cé­reuses dans les gan­glions lymphatiques ;
  • L’existence de métastases.

Le pre­mier stade se tra­duit par la mani­fes­ta­tion de tâche avec une faible épais­seur, sans alté­ra­tion de la peau ni éva­sion des cel­lules can­cé­reuses dans les gan­glions. Au second stade, on constate une lésion un peu plus épaisse avec alté­ra­tion de la peau sans éva­sion des cel­lules dans les gan­glions. À par­tir du troi­sième stade, le méla­nome enva­hit les couches pro­fondes de l’épiderme, atteint les gan­glions lym­pha­tiques et se pro­page dans les autres zones du corps (pos­si­bi­li­té de méta­stases).

Enfin, le qua­trième stade révèle la pré­sence de tumeurs can­cé­reuses secon­daires au niveau de cer­tains organes du corps. Pour aug­men­ter ses chances de sur­vie, il est recom­man­dé d’effectuer régu­liè­re­ment des dépis­tages, sur­tout si l’on est pré­dis­po­sé à déve­lop­per la pathologie.

Mélanome : Dépistage

Avec les divers chan­ge­ments obser­vés au niveau du cli­mat, le dépis­tage du can­cer de la peau est une néces­si­té. Bien qu’il y ait des fac­teurs risques plus éle­vés chez cer­tains sujets, on est tous expo­sé au déve­lop­pe­ment de cette patho­lo­gie. Tou­te­fois, la fré­quence de dépis­tage est bien évi­dem­ment plus éle­vée chez les per­sonnes ayant des pré­dis­po­si­tions. En plus des contrôles médi­caux, il existe une tech­nique par­ti­cu­lière pour effec­tuer l’auto-examen de la peau : « la méthode ABCDE ».

Cette méthode a été mise en place pour faci­li­ter la mémo­ri­sa­tion des élé­ments de recherche d’éventuelles ano­ma­lies sur les tâches ou grains de beau­té pré­sents sur l’ensemble du corps. En effet, les tâches ou grains de beau­té avec un aspect asy­mé­trique, des bords irré­gu­liers, des cou­leurs non uni­formes, un dia­mètre de plus de 6 mm et une évo­lu­tion anor­male doivent être sur­veillés de très près. En cas de doute, il est pré­fé­rable de consul­ter un dermatologue.

Mélanome : Diagnostic

Le spé­cia­liste pro­cède à un exa­men cli­nique de l’ensemble de la peau du patient et à une étude micro­sco­pique de la lésion pré­le­vée lorsqu’il soup­çonne un can­cer de la peau.

Examen clinique de la peau

L’examen cli­nique est réa­li­sé à l’aide d’un outil appe­lé der­mas­to­cope. Cet ins­tru­ment per­met de scru­ter dans les moindres détails les couches externes de la peau afin de déce­ler ou d’identifier d’éventuelles ano­ma­lies. Le spé­cia­liste peut éga­le­ment uti­li­ser un appa­reil médi­cal qui émet des rayon­ne­ments ultra­vio­lets (la lampe de Wood) pour recher­cher une hyper­pig­men­ta­tion anor­male de l’épiderme. De plus, il peut faire des cli­chés des lésions sus­pectes pour pou­voir éva­luer l’évolution de leurs aspects durant le pro­chain contrôle.

Analyse microscopique de la lésion

Lorsqu’une lésion semble sus­pecte, le der­ma­to­logue effec­tue une exé­rèse (abla­tion) de cette der­nière sous anes­thé­sie locale. Ce pré­lè­ve­ment est ensuite envoyé dans un labo­ra­toire pour exa­men micro­sco­pique.

Autres examens

Dans le cas d’une confir­ma­tion de la pré­sence de cel­lules can­cé­reuse dans la lésion ana­ly­sée, les méde­cins pres­crivent des tests com­plé­men­taires afin de déter­mi­ner la nature et le stade d’avancement de la mala­die : bilan san­guin, radio­lo­gie des gan­glions, scan­ner, IRM

Mélanome : Traitements

Les trai­te­ments sont admi­nis­trés en fonc­tion du niveau de l’affection. Il s’agit :

  • De la chirurgie ;
  • De la chimiothérapie ;
  • De l’immunothérapie ;
  • De la radiothérapie.

La chi­rur­gie per­met d’extraire la tumeur et les gan­glions lym­pha­tiques atteints. Elle est pra­ti­cable à tous les stades de la mala­die. Quant à la chi­mio­thé­ra­pie, elle est des­ti­née à détruire les cel­lules can­cé­reuses. Elle est réa­li­sable au troi­sième et au qua­trième stade. L’immunothérapie aide à sti­mu­ler le sys­tème de défense du patient. Elle peut être employée au pre­mier et second stade. Enfin, la radio­thé­ra­pie est uti­li­sée uni­que­ment au qua­trième stade pour soi­gner les métastases.

Même si le pro­nos­tic n’est pas favo­rable, le spé­cia­liste met tou­jours en avant le bien-être de ses patients. Gar­dons à l’esprit que leur objec­tif pre­mier est la gué­ri­son totale des malades.

 

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