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Les états d’inhibition : causes, prévention, traitement

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L’inhibition est un concept assez vaste qui a plu­sieurs défi­ni­tions. Celles-ci varient géné­ra­le­ment en fonc­tion du contexte pris en compte et des élé­ments inhi­bés. Elle peut donc par­fois être défi­nie comme l’absence ou la pré­sence amoin­drie d’un com­por­te­ment don­né qui est nor­ma­le­ment pré­do­mi­nant dans une situa­tion pré­cise. Si cette conno­ta­tion sous-entend que l’inhibition est direc­te­ment liée à la sup­pres­sion ou à la réduc­tion, il en est de même pour les autres. Elle est éga­le­ment défi­nie sur le plan chi­mique comme la facul­té qu’ont cer­taines sub­stances à ralen­tir ou à arrê­ter des réac­tions chi­miques. Si l’inhibition pos­sède dif­fé­rentes défi­ni­tions, c’est parce qu’il en existe plu­sieurs états. Quels sont-ils ? Quelles sont leurs causes et consé­quences ? Com­ment les pré­ve­nir et éven­tuel­le­ment les soigner ?

Les états d’inhibition : l’inhibition sociale

Au nombre de la diver­si­té des mul­tiples états d’inhibition qui existent, il y a, bien évi­dem­ment, l’inhibition sociale. Elle fait réfé­rence à la ten­dance qu’ont cer­taines per­sonnes à limi­ter leurs actions ou leurs réac­tions en par­tant du fait qu’elles sont obser­vées et donc sys­té­ma­ti­que­ment jugées. Cette pré­sence, réelle ou ima­gi­naire, d’au moins un obser­va­teur dimi­nue irré­mé­dia­ble­ment les per­for­mances indi­vi­duelles de la per­sonne concernée.

Autre­ment dit, cette der­nière aura du mal à libé­rer son plein poten­tiel afin d’échapper au juge­ment d’autrui en cas d’échec. Bien enten­du, cette situa­tion amène à une habi­tude, consciente ou non, à limi­ter ses propres capa­ci­tés. Cela est effec­tif aus­si sur :

  • le plan physique ;
  • le plan cognitif ;
  • le plan affectif ;
  • et évi­dem­ment sur le plan social.

Dans ce cas pré­cis, la per­sonne concer­née peut avoir du mal ou peut éprou­ver de la réti­cence à par­ler à d’autres per­sonnes. Il est éga­le­ment pos­sible qu’elle ne soit pas ravie à l’idée de par­ler en public ou ait même du mal à s’habiller selon ses convenances.

L’inhibition sociale : les causes

Les causes de l’inhibition sociale se résument en une seule. Il s’agit de la peur du regard des autres. La pré­sence d’un obser­va­teur est sou­vent l’élément déclen­cheur d’une inhi­bi­tion sociale. Cepen­dant, elle n’est pas sys­té­ma­tique dans tous les cas. Il faut que l’observateur iden­ti­fié rem­plisse cer­taines condi­tions. Il doit notam­ment être doté de capa­ci­tés de juge­ment adé­quates. À titre illus­tra­tif, l’inhibition sociale n’est pas déclen­chée en pré­sence d’un enfant en bas âge ou une per­sonne men­ta­le­ment déficiente.

Il est éga­le­ment impor­tant de pré­ci­ser un fait non négli­geable. Dans le pro­ces­sus de déve­lop­pe­ment de l’être humain, l’inhibition sociale est un phé­no­mène tout à fait nor­mal. Elle lui per­met d’apprendre les codes de la socié­té dans laquelle il évo­lue et lui per­met de prendre connais­sance des limites à ne pas dépas­ser. Ain­si, il apprend à ne plus agir par simple envie ou désir de satis­fac­tion d’un besoin per­son­nel et immé­diat. Il réprime donc cer­tains com­por­te­ments spon­ta­nés afin de mieux s’intégrer à son envi­ron­ne­ment social.

L’inhibition sociale devient une patho­lo­gie, une mala­die lorsque cette répres­sion atteint un niveau trop éle­vé. Dans ce cas, la per­sonne concer­née dimi­nue beau­coup les com­por­te­ments spon­ta­nés au point de les faire dis­pa­raître. Elle peut aus­si être consi­dé­rée comme patho­lo­gique lorsque la per­sonne déve­loppe trop de com­por­te­ments peu spon­ta­nés. Il s’agit en réa­li­té de deux faces d’une même pièce.

L’inhibition sociale : les conséquences ou symptômes

Bien que sou­vent peu consi­dé­rée, l’inhibition sociale n’est pas à prendre à la légère. Elle se mani­feste par et entraîne une dété­rio­ra­tion pro­gres­sive des capa­ci­tés d’une per­sonne, et ce, sans inter­ven­tion exté­rieure. Il est impor­tant de sou­li­gner le fait qu’ici, c’est le sujet lui-même qui s’inflige cette pression.

Outre le fait que cela est psy­cho­lo­gi­que­ment épui­sant, l’inhibition sociale est accom­pa­gnée d’autres troubles qui n’en sont que la consé­quence. Par­mi ceux-ci, il y a :

  • le stress cou­plé à une anxié­té gran­dis­sante ;
  • la baisse de l’estime de soi ;
  • ou encore une iné­luc­table dépersonnalisation.

Elle fait réfé­rence à un estom­pe­ment de la per­son­na­li­té de la per­sonne concer­née, la ren­dant de moins en moins singulière.

L’inhibition sociale : les facteurs de risque

Il y a quelques cir­cons­tances et fac­teurs qui aug­mentent les risques qu’une per­sonne s’inhibe exces­si­ve­ment sur le plan social. D’une part, il y a bien évi­dem­ment les moque­ries. Si elles sont fré­quem­ment bana­li­sées dans n’importe quel milieu, elles ne sont pas nor­males pour autant. Cela est d’autant plus vrai que de nom­breuses per­sonnes peuvent très mal le vivre au point d’en déve­lop­per des complexes.

Dans ce cas pré­cis, cer­tains trau­ma­tismes psy­cho­lo­giques liés aux moque­ries inces­santes peuvent conduire à une inhi­bi­tion sociale sys­té­ma­tique. Afin de ne pas revivre des moments simi­laires, la per­sonne se met natu­rel­le­ment et ins­tinc­ti­ve­ment en retrait. À la longue, elle finit par tout faire pour res­ter en retrait. De cette façon, elle pro­fite d’une cer­taine sen­sa­tion de sécu­ri­té. Se mettre en évi­dence, se démar­quer revient à être une cible facile.

D’autre part, il y a l’environnement fami­lial qui joue un rôle impor­tant. Lorsqu’il est carac­té­ri­sé par très peu d’encouragement et de consi­dé­ra­tion, les risques que l’enfant déve­loppe une inhi­bi­tion sociale sont très éle­vés. Si en plus, il subit de nom­breuses cri­tiques tout au long de ses jour­nées, il aura alors un sen­ti­ment d’insuffisance qui le pous­se­ra à se refer­mer sur lui-même.

L’inhibition sociale : les traitements possibles

Afin de venir à bout de l’inhibition sociale, les dif­fé­rentes méthodes uti­li­sées consistent à pous­ser le patient à avoir plus confiance en lui. Elles visent à déve­lop­per sa capa­ci­té à s’exprimer ver­ba­le­ment et cor­po­rel­le­ment en toute séré­ni­té face à un groupe. De façon géné­rale, elles lui apprennent à ne pas avoir peur du juge­ment des autres.

Au contraire, il doit pou­voir l’utiliser au quo­ti­dien pour s’améliorer. Par­mi les tech­niques appli­quées, il y a le psy­cho­drame. Sou­vent réa­li­sé en groupe, il se base sur la théâ­tra­li­sa­tion dra­ma­tique pour mettre en scène des pro­blé­ma­tiques inté­rieures sérieuses.

La psy­cho­thé­ra­pie peut aus­si être employée pour remon­ter à la source de l’inhibition afin de l’éliminer. Elle pousse le patient à faire face à ses démons, quelle que soit la pro­fon­deur à laquelle ils se trouvent. Dans l’un ou l’autre des cas, l’intervention de pro­fes­sion­nels comme le psy­cho­thé­ra­peute est indispensable.

Les états d’inhibition : l’inhibition psychomotrice

L’inhi­bi­tion psy­cho­mo­trice est un ensemble de plu­sieurs syn­dromes. Elle est donc carac­té­ri­sée par un poly­mor­phisme cli­nique indé­niable qui en rend le diag­nos­tic et le trai­te­ment très com­plexes sans infor­ma­tions pré­cises. Elle inclut dif­fé­rentes patho­lo­gies céré­brales et extracé­ré­brales dont les consé­quences sont diverses.

Le bégaiement

Le bégaie­ment est un trouble de la parole qui est assez répan­du. En France par exemple, plus de 600 000 per­sonnes sont bègues. Il s’agit donc d’un trouble qui est tout sauf rare. Même si sa cause est le plus sou­vent géné­tique, la dimen­sion psy­cho­lo­gique du mal est indéniable.

Elle contri­bue notam­ment à ren­for­cer le trouble et à iso­ler la per­sonne atteinte. Que ce soit dès l’enfance, l’adolescence, les réac­tions qu’une per­sonne bègue reçoit quand elle parle sont déter­mi­nantes. Elles peuvent soit l’aider à gué­rir très rapi­de­ment, soit ralen­tir son pro­ces­sus de gué­ri­son, créant plus de blo­cages psychologiques.

Même si consul­ter le plus rapi­de­ment pos­sible un pro­fes­sion­nel est la bonne option, l’entourage joue un rôle essen­tiel. Il y a cer­tains gestes et com­por­te­ments qu’il doit s’efforcer de pro­hi­ber pour le bien de la per­sonne qui bégaie. À titre illus­tra­tif, même si c’est bien­veillant, il est peu recom­man­dé de deman­der à une per­sonne bègue de ralentir.

Dans le même sens, il est peu construc­tif de sou­li­gner cette ten­dance à bégayer alors qu’elle est en pleine prise de parole. Cer­taines per­sonnes ont ten­dance à finir les phrases des bègues pour les aider à aller au bout de leurs idées. Cette façon de faire n’est pas la bonne. Il faut les lais­ser ter­mi­ner, quel que soit le temps qu’il faut. Ce sont ces petites atten­tions qui, com­bi­nées aux soins du pro­fes­sion­nel de la san­té, per­mettent une gué­ri­son totale.

Les dyspraxies

Les dys­praxies sont des troubles de la pla­ni­fi­ca­tion et de l’automatisation de gestes volon­taires. De fait, leur exé­cu­tion devient com­pli­quée. Elles peuvent être incluses dans les troubles rele­vant de l’inhibition psy­cho­mo­trice en rai­son de leur prin­cipe. En effet, la réa­li­sa­tion d’un geste demande la ges­tion coor­don­née de nom­breux facteurs.

Ces der­niers sont pris en compte simul­ta­né­ment et trai­tés par le cer­veau qui donne les ordres en consé­quence. Dans le cas d’une per­sonne dys­praxique, cette pro­gram­ma­tion céré­brale est incom­plète pour une rai­son ou une autre. Elle oblige donc les per­sonnes atteintes à four­nir plus d’efforts pour réa­li­ser des tâches nor­ma­le­ment automatiques.

Quelles que soient leurs formes, les dys­praxies sont sou­vent diag­nos­ti­quées en bas âge. Elles sont carac­té­ri­sées dans la plu­part des cas par des symp­tômes tels que :

  • le trouble de la coor­di­na­tion motrice globale ;
  • le trouble de l’attention ;
  • des dif­fi­cul­tés notables pour articuler.

Dans ce der­nier cas, il est ques­tion de dys­praxie de la parole. Une fois le diag­nos­tic éta­bli de façon pré­cise, il est recom­man­dé de pro­cé­der à de la réédu­ca­tion. L’idée est d’habituer le patient à faire coor­don­ner à la per­fec­tion son acti­vi­té céré­brale et ses gestes pour être plus pré­cis. Afin que ce soit effec­tif, des tech­niques de psy­cho­mo­tri­ci­té ou encore d’orthophonie et d’ergothérapie peuvent être employées.

Tout dépend en réa­li­té des par­ti­cu­la­ri­tés de la dys­praxie du patient. Dans tous les cas, un sou­tien psy­cho­lo­gique est tou­jours le bien­ve­nu. Bien qu’elles touchent 4 à 6 % de la popu­la­tion, les dys­praxies ne sont pas tou­jours diag­nos­ti­quées très tôt. Il s’agit d’une forme d’inhibition psy­cho­mo­trice qui peut pas­ser inaper­çue très long­temps si les signes n’attirent pas l’attention.

 

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