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Les rhumatismes du sujet âgé : Le point sur la maladie de Horton, la PPR et le RS3PE syndrome

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Le terme rhu­ma­tisme désigne une famille patho­lo­gique qui ras­semble plus d’une cen­taine de mala­dies pos­sé­dant toutes pour point com­mun l’atteinte des arti­cu­la­tions ou des struc­tures envi­ron­nantes. Sources de rai­deur et de dou­leurs, ces affec­tions pos­sèdent plu­sieurs formes ain­si qu’une diver­si­té d’étiologies. Elles peuvent éga­le­ment appa­raître à tout âge. Ce sont cepen­dant les seniors que ces patho­lo­gies touchent le plus. Par­mi ces der­nières, il n’y a que quelques-unes qui concernent véri­ta­ble­ment les sujets d’âge avan­cé. Voi­ci leur présentation.

La maladie de Horton

Éga­le­ment connue sous la déno­mi­na­tion d’arté­rite crâ­nienne, la mala­die de Hor­ton touche les per­sonnes âgées de 50 ans au moins. C’est dans le rang des femmes que cette forme de rhu­ma­tisme fait le plus dégâts. En effet, pen­dant qu’un seul homme est concer­né par cette patho­lo­gie, 2 à 3 femmes se retrouvent en être atteintes.

En ce qui concerne concrè­te­ment ce qu’est cette affec­tion, il faut rete­nir qu’elle se tra­duit par une inflam­ma­tion des artères. Tous les vais­seaux san­guins sont sus­cep­tibles de pré­sen­ter une telle lésion.

Spé­ci­fi­que­ment dans le cas de la mala­die de Hor­ton, ce sont les artères tem­po­rales (c’est-à-dire de la tempe) qui subissent cette inflam­ma­tion ; d’où le qua­li­fi­ca­tif arté­rite tem­po­rale par­fois uti­li­sé pour dési­gner l’affection.

En ce qui concerne l’étiologie de la mala­die de Hor­ton, il faut dire que celle-ci conti­nue de demeu­rer un mys­tère. Tou­te­fois, cer­taines études laissent com­prendre que l’apparition de la patho­lo­gie serait liée à un dys­fonc­tion­ne­ment du sys­tème immu­ni­taire.

Concrè­te­ment, au lieu de com­battre les bac­té­ries et virus, ce der­nier se dirige contre les cel­lules immu­ni­taires pré­sentes au niveau de la paroi des artères à savoir les :

  • Cel­lules géantes ;
  • Macro­phages ;
  • Lym­pho­cytes.

La rai­son d’un tel dérè­gle­ment n’est pas bien connue. Il sem­ble­rait qu’il soit favo­ri­sé par des fac­teurs infec­tieux et envi­ron­ne­men­taux ain­si que par la géné­tique.

Les symptômes

Comme toutes les formes de rhu­ma­tisme, la mala­die de Hor­ton s’identifie par des rai­deurs qui se res­sentent au réveil et plus pré­ci­sé­ment au niveau de la nuque, du bas­sin et des épaules. Des algies appa­raissent aus­si au niveau de ces arti­cu­la­tions. La sur­ve­nue de cette affec­tion s’accompagne éga­le­ment de :

  • Cépha­lée per­ma­nente (dou­leurs pul­sa­tiles au niveau du front et des tempes) ;
  • Fièvre ;
  • Fatigue ;
  • Perte de poids ;
  • Clau­di­ca­tion de la mâchoire et dif­fi­cul­tés res­pi­ra­toires (en rai­son du faible pas­sage d’oxygène au sein des artères vers les muscles et organes) ;
  • Troubles de vision sus­cep­tibles de conduire à une céci­té (à cause de la mau­vaise irri­ga­tion san­guine de l’œil en rap­port avec les artères touchées).

Outre le fait de consti­tuer un symp­tôme de la mala­die, ce der­nier point repré­sente aus­si une com­pli­ca­tion de la mala­die de Hor­ton et d’ailleurs la plus cou­rante. Si elle n’est pas trai­tée, la patho­lo­gie peut éga­le­ment conduire à un AVC en rai­son du rétré­cis­se­ment des artères.

Le sang se retrouve donc bou­ché. La dépres­sion puis les mala­dies arté­rielles du pou­mon ou du cœur sont éga­le­ment quelques exemples de com­pli­ca­tions qui peuvent inter­ve­nir dans le cadre de cette maladie.

Le diagnostic de la maladie

La recherche de l’artérite tem­po­rale repose sur sa symp­to­ma­to­lo­gie. Les signes de la mala­die sont par­fois peu spé­ci­fiques et peuvent donc orien­ter vers d’autres désordres sani­taires lorsqu’elle se trouve à un stade pré­coce. C’est pour cela que des exa­mens se révèlent indis­pen­sables. C’est le cas de l’analyse san­guine.

Elle per­met de véri­fier l’existence d’une inflam­ma­tion. Si cette der­nière est effec­tive, le taux de pro­téines inflam­ma­toires et la vitesse de sédi­men­ta­tion doivent se retrou­ver à la hausse. La biop­sie de l’artère tem­po­rale reste néan­moins la véri­table solu­tion pour confir­mer l’atteinte à ce type de rhu­ma­tisme du sujet âgé.

En rai­son du fait que les lésions ne se pré­sentent qu’à cer­tains endroits, il est pos­sible que ce test soit néga­tif. Ce résul­tat ne doit pas infir­mer la pré­sence de la mala­die de Hor­ton, car dans ce genre de situa­tion, il faut se baser sur les symp­tômes.

Le traitement

Pour le trai­te­ment de la mala­die de Hor­ton, les cor­ti­coïdes res­tent le seul pro­duit effi­cace. En seule­ment quelques heures, les algies et la fièvre peuvent s’estomper. Il faut quelques jours pour que les inflam­ma­tions disparaissent.

Cela signi­fie donc qu’avec cette caté­go­rie d’anti-inflammatoires non sté­roï­diens, le retour à la nor­male semble rapide. Mal­gré cela, les cor­ti­coïdes s’utilisent sur une longue période. Ils s’administrent en effet durant une période de plus de 18 mois. Pour évi­ter le risque de céci­té, il est conseillé d’enta­mer leur prise bien avant d’effectuer les exa­mens.

La Pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR)

Éga­le­ment dési­gnée de rhu­ma­tisme des cein­tures des sujets âgés, la pseu­do­po­ly­ar­thrite rhi­zo­mé­lique (PPR) est une patho­lo­gie qui se tra­duit par une inflam­ma­tion des téno­sy­no­vites et des bur­sites ; deux struc­tures situées autour de l’articulation des hanches et des épaules.

Ce qui pro­voque des dou­leurs et rai­deurs au niveau de la racine des quatre membres. Cette mala­die rhu­ma­tis­male chro­nique inter­vient sou­vent après 60 ans et elle affecte plus les per­sonnes âgées de sexe fémi­nin. Son étio­lo­gie n’est pas par­fai­te­ment maî­tri­sée.

Sur la base de plu­sieurs ana­lyses, il sem­ble­rait que cette affec­tion soit cau­sée par un virus ou une infec­tion, car elle atteint son pic de cas en hiver. Outre cela, compte tenu du fait qu’il y a plus de patients iden­ti­fiés dans l’hémisphère nord que celui sud, il est pos­sible de sus­pec­ter des fac­teurs géné­tiques ou envi­ron­ne­men­taux.

Par ailleurs, la mala­die de Hor­ton pour­rait être impli­quée dans la sur­ve­nue de cette forme de rhu­ma­tisme du sujet. En effet, la pseu­do­po­ly­ar­thrite rhi­zo­mé­lique asso­cie dans 15 % des cas la mala­die de Horton.

Les symptômes

Sus­cep­tibles d’appa­raître pro­gres­si­ve­ment ou bru­ta­le­ment, les dou­leurs et rai­deurs pré­sentes au niveau des hanches et épaules peuvent irra­dier d’autres membres. C’est le cas du cou, du bas et du haut du dos. Elles se res­sentent géné­ra­le­ment le matin ren­dant la levée du lit difficile.

Avec le temps, ces algies s’aggravent et appa­raissent même en cas de repos. Tou­te­fois, en période d’activité ou d’effort phy­sique, elles s’estompent. Il est éga­le­ment pos­sible que le patient pré­sente quelques symp­tômes géné­ra­le­ment obser­vés dans le cadre de la mala­die de Hor­ton. C’est l’exemple de :

  • La fièvre ;
  • L’état fébrile ;
  • L’amaigrissement ;
  • Cépha­lées.

Ces divers signes peuvent aus­si s’accompagner de dépres­sion et d’anorexie.

Le diagnostic de la pseudopolyarthrite rhizomélique

Pour diag­nos­ti­quer la pseu­do­po­ly­ar­thrite rhi­zo­mé­lique (PPR), le rhu­ma­to­logue se base sur les symp­tômes que pré­sente le sujet. Ces der­niers sont peu spé­ci­fiques, car ils font pen­ser à d’autres affec­tions pos­sé­dant les mêmes signes cli­niques tels que :

  • La mala­die de Horton ;
  • La fibro­my­al­gie ;
  • Le myé­lome mul­tiple ;
  • La poly­ar­thrite rhumatoïde ;
  • Les myo­pa­thies inflammatoires.

Pour écar­ter alors ces mala­dies, des ana­lyses de sang se révèlent néces­saires. Elles reposent sur la numé­ra­tion for­mule san­guine, la recherche des anti­corps anti-pep­tide cyclique citrul­li­né, le taux de pro­téine C‑réactive et la vitesse de sédi­men­ta­tion des éry­thro­cytes (VS).

Un bilan de la fonc­tion thy­roï­dienne, hépa­tique et de type bio­lo­gique sont éga­le­ment envi­sa­geables, de même que des écho­gra­phies et radios.

Le traitement

Le trai­te­ment de la pseu­do­po­ly­ar­thrite rhi­zo­mé­lique consiste en une cor­ti­co­thé­ra­pie de longue durée, notam­ment de 18 à 24 mois. Concrè­te­ment, le patient va rece­voir de la Pred­ni­sone, car étant le seul médi­ca­ment garan­tis­sant une véri­table effi­ca­ci­té. Le pro­duit est pres­crit à un dosage jour­na­lier allant de 0,3 à 0,5 mg.

Cette dose est à adap­ter au poids. De même, il est pos­sible de l’augmenter si l’inflammation et les autres symp­tômes sont d’une grande inten­si­té. Tou­te­fois, lorsque ces signes se seront apai­sés, il fau­dra revoir pro­gres­si­ve­ment à la baisse le dosage.

Le syndrome RS3PE

Le Remit­ting Sero­ne­ga­tive Sym­me­tri­cal Syno­vi­tis with Pit­ting Ede­ma (RS3PE) signi­fiant lit­té­ra­le­ment en fran­çais poly­ar­thrite symé­trique séro­né­ga­tive régres­sive avec œdèmes (PS3RO) est une mala­die rhu­ma­tis­male du sujet âgé qui affecte essen­tiel­le­ment les mains et sur­vient après 70 ans.

Cette affec­tion tou­chant plus les seniors de sexe mas­cu­lin serait un syn­drome para­néo­pla­sique. Bien qu’elle pos­sède comme la plu­part des rhu­ma­tismes du sujet âgé une patho­gé­nie incon­nue, il s’avère que cette affec­tion appa­raît suite à la nais­sance d’une tumeur. Il s’agit plus spé­ci­fi­que­ment du can­cer bron­chique à petites cel­lules.

Le syn­drome RS3PE consti­tue par ailleurs une mala­die par­ti­cu­lière en ce sens qu’elle n’a par­fois pas besoin de trai­te­ment avant de s’estomper. En effet, lorsque le can­cer qui l’a pro­vo­qué dis­pa­raît, la PS3RO subit aus­si le même sort. Géné­ra­le­ment dans ce cas de figure, il existe des risques de réci­dives de la tumeur.

La patho­lo­gie rhu­ma­tis­male res­sur­git alors aus­si. Il faut ajou­ter que le syn­drome du canal car­pien pour­rait être consi­dé­ré comme une pos­sible cause du RS3PE, car il est géné­ra­le­ment asso­cié à ce type de rhu­ma­tisme. Pour infor­ma­tion, ce syn­drome équi­vaut à une com­pres­sion du nerf médian ; un liga­ment du bras.

Les symptômes de la PS3RO

Comme le RS3PE est asso­cié au syn­drome du canal car­pien, il pos­sède les symp­tômes de cette affec­tion que sont :

  • Œdème de type godet, mou et d’une grande importance ;
  • Fatigue géné­rale ;
  • Fièvre légère ;
  • Engour­dis­se­ment des doigts ;
  • Perte de poids ;
  • Atteinte des grosses arti­cu­la­tions comme la cheville.

En dehors de tous ces signes cli­niques, le syn­drome RS3PE s’identifie éga­le­ment par une inflam­ma­tion du liquide syno­vial conte­nu dans les gaines des ten­dons et muscles fléchisseurs.

Il s’agit d’une lésion connue sous le vocable de téno­sy­no­vite. Ce désordre sani­taire affecte les deux côtés et s’installe de manière brutale.

Le diagnostic

Ici éga­le­ment, le diag­nos­tic du syn­drome RS3PE repose sur un exa­men cli­nique. En effet, le rhu­ma­to­logue se foca­lise en pre­mier lieu sur les symp­tômes du sujet âgé. Pour écar­ter les affec­tions à la symp­to­ma­to­lo­gie simi­laire comme la pseu­do­po­ly­ar­thrite rhi­zo­mé­lique, le méde­cin réa­lise des ana­lyses médicales.

Ces der­nières ont pour point com­mun d’examiner le sang du sujet. L’atteinte à la PS3RO est confir­mée s’il y a :

  • Une absence du fac­teur rhumatoïde ;
  • Une impor­tance de la C réac­tive protéine ;
  • Au cours de la pre­mière heure, une vitesse de sédi­men­ta­tion de l’ordre de 50 à 60 mm ;
  • Moins de 3200 élé­ments par mm3 dans le liquide éva­cué des articulations ;
  • Une pré­sence de l’antigène HLAB7.

À pro­pos de cet anti­gène, il faut rete­nir qu’on le retrouve que dans moins de 70 % des cas. Il est donc pos­sible qu’il soit absent.

Le traitement

Comme au niveau de tous les rhu­ma­tismes du sujet âgé, la cor­ti­co­thé­ra­pie consti­tue dans le cadre du syn­drome RS3PE un trai­te­ment à fia­bi­li­té cer­taine. Ici éga­le­ment, cette forme de thé­ra­pie favo­rise une amé­lio­ra­tion rapide. Elle repose sur l’usage de la Pred­ni­sone, mais à de petites doses.

Concrè­te­ment, le médi­ca­ment devra être admi­nis­tré à un dosage de 10 mg par jour. Si le méde­cin ou le patient sou­haite que le retour à la nor­male se fasse pro­gres­si­ve­ment, il fau­dra lui pres­crire une asso­cia­tion d’hydroxychlroquine et d’aspirine.

 

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