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La chlorémie : quels sont les taux normaux de chlore dans le sang ?

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La chlo­ré­mie cor­res­pond à la concen­tra­tion de chlore ou de chlo­rure dans l’organisme. Le chlore, jouant des rôles essen­tiels notam­ment dans le trans­port de l’oxygène, doit être main­te­nu à des taux nor­maux pour assu­rer un bon fonc­tion­ne­ment de l’or­ga­nisme. Cepen­dant, cer­tains faits ou évè­ne­ments peuvent faire varier ce taux de chlore dans le sang. Quels sont alors les fac­teurs pou­vant pro­vo­quer une aug­men­ta­tion ou une dimi­nu­tion de la concen­tra­tion de chlore dans le sang ?

Le chlorure : qu’est-ce que c’est ?

Le chlo­rure se défi­nit comme un halo­gène anio­nique inor­ga­nique ayant une masse ato­mique natu­relle égale à 35.5. Le chlo­rure désigne l’ion chlore ou chlo­rure (Cl), et peut être uti­li­sé dans les décom­po­si­tions par élec­tro­lyse. Par ailleurs, il inter­vient dans de nom­breux méca­nismes de l’organisme.

La majo­ri­té du chlore pré­sent dans l’organisme est issu de l’alimentation, notam­ment à tra­vers les ali­ments d’origine végé­tale et ani­male, le sel de cui­sine et l’eau du robi­net. L’absorption de la plus grande par­tie du corps se fait au niveau du trac­tus gas­tro-intes­ti­nal. Ensuite, la par­tie en excès est éli­mi­née par mic­tion (par les urines). La plu­part du temps, la concen­tra­tion de chlore dans le sang est stable, sauf pen­dant les moments après les repas durant les­quels, elle connaît une légère diminution.

Le main­tien du pH (ou équi­libre aci­do-basique) dans l’organisme est assu­ré par le chlore, au même titre que le niveau de régu­la­tion des fluides et la trans­mis­sion des influx ner­veux. En tant qu’élément prin­ci­pal extracel­lu­laire de l’eau, le chlore est aus­si char­gé de la bonne dis­tri­bu­tion de l’eau dans le corps.

Par ailleurs, la régu­la­tion des taux de chlo­rure dans l’organisme est assu­rée par les reins et le foie, qui contri­buent aus­si au main­tien du pH. C’est pour­quoi, des varia­tions impor­tantes du taux de chlo­rure dans l’organisme sont fré­quem­ment asso­ciées à des pro­blèmes avec ces organes. Dans cer­tains cas, une déshy­dra­ta­tion sévère de l’organisme ou d’autres mala­dies telles que le dia­bète, peuvent empê­cher les reins de main­te­nir la concen­tra­tion de chlore à une valeur normale.

Quels sont les taux normaux de chlore dans le sang ?

Le taux de chlore dans le sang, aus­si appe­lé chlo­ré­mie, s’évalue en fonc­tion de la pré­sence d’ions chlo­rure (Cl) dans la cir­cu­la­tion san­guine. Ce sont les reins qui main­tiennent l’équilibre total des chlo­rures dans le corps. Ils y arrivent parce qu’ils sont essen­tiel­le­ment com­po­sés de mil­lions d’unités fonc­tion­nelles de néphrons.

Cha­cun de ces néphrons filtre une par­tie de l’ensemble du chlore. Les néphrons ont notam­ment une faci­li­té à réab­sor­ber le chlo­rure, et donc à main­te­nir les concen­tra­tions de cette élec­tro­lyte dans une plage étroite. Géné­ra­le­ment, les concen­tra­tions nor­males de chlo­rure sont com­prises entre 96 et 106 mmol/L. Il ne s’agit là que de valeurs approxi­ma­tives qui peuvent varier d’un patient à un autre.

L’hyperchlorémie : l’augmentation du taux de chlore dans le sang

L’hyperchlorémie est défi­nie comme un dés­équi­libre élec­tro­ly­tique qui sur­vient en cas d’excès de chlo­rure dans le sang. De nom­breuses rai­sons peuvent expli­quer une aug­men­ta­tion de la concen­tra­tion de chlo­rure dans le sang. Au nombre de ces rai­sons, on peut évoquer :

  • Une impor­tante déshy­dra­ta­tion ;
  • Une aci­dose tubu­laire : dans ce cas, on parle d’hyperchlorémie aci­dose métabolique ;
  • Les cas de dia­bète insipide ;
  • Les pertes diges­tives ;
  • Une aci­dose métabolique ;
  • Une diar­rhée prolongée ;
  • Une perte de bicar­bo­nate de sodium ;
  • Une acti­vi­té beau­coup trop impor­tante des glandes sur­ré­nales et des corticoïdes ;
  • Une intoxi­ca­tion au sali­cy­late ;
  • La prise de trop grandes quan­ti­tés de solu­tions salines à l’hôpital ;
  • Des mala­dies chro­niques aiguës ;
  • L’utilisation sur le long terme de cer­tains médi­ca­ments au nombre des­quels on peut citer les inhi­bi­teurs de l’an­hy­drase ;
  • Des empoi­son­ne­ments au bro­mure (intoxi­ca­tion aux sali­cy­lés) ;
  • Une per­fu­sion exces­sive de solu­tion saline iso­to­nique.

Aus­si, un apport trop impor­tant de sel dans l’alimentation peut conduire à une élé­va­tion de la quan­ti­té de chlo­rure dans le sang.

Lorsque la concen­tra­tion de chlore dans le sang aug­mente, de nom­breux symp­tômes appa­raissent. La plu­part de ces symp­tômes sont liés au fac­teur ayant pro­vo­qué l’hyperchlorémie. Mais, dans la plu­part des cas, on remarque des signes tels que la fatigue, une soif exces­sive, les muqueuses qui deviennent sèches, une fai­blesse mus­cu­laire et même de l’hy­per­ten­sion artérielle.

Chez cer­taines per­sonnes, il se peut qu’il n’y ait aucun symp­tôme qui per­mette de soup­çon­ner une aug­men­ta­tion du taux de chlore dans le sang. C’est alors pen­dant des exa­mens san­guins de rou­tine que l’anomalie est détectée.

Les traitements possibles de l’hyperchlorémie

Pour réduire la concen­tra­tion de chlore dans le sang, il faut avant tout déter­mi­ner avec pré­ci­sion ce qui a conduit à son aug­men­ta­tion. C’est en fonc­tion de cette cause que le trai­te­ment à suivre sera adop­té. Géné­ra­le­ment, il est ques­tion de :

  • Dimi­nuer de façon consi­dé­rable les apports ali­men­taires de chlore et de chlo­rure de sodium ;
  • Aug­men­ter son hydra­ta­tion (boire suf­fi­sam­ment d’eau) si c’est une déshy­dra­ta­tion qui a conduit à l’augmentation du taux de chlore ;
  • Inter­rompre ou mettre fin à l’administration de solu­tions salines ;
  • S’il s’agit d’une cause médi­ca­men­teuse, inter­rompre le trai­te­ment médical ;
  • Faire des admi­nis­tra­tions de bicar­bo­nate de sodium en cas d’acidose méta­bo­lique hyper­chlo­ré­mique.

Par ailleurs, si l’hyperchlorémie a été pro­vo­quée par une cause rénale, la meilleure chose à faire est de consul­ter un néphro­logue.

Plu­sieurs com­pli­ca­tions peuvent décou­ler de l’hyperchlorémie si elle n’est pas trai­tée au plus vite. Au nombre de ces der­nières on peut évo­quer le coma, les cal­culs rénaux, des insuf­fi­sances rénales, les pro­blèmes mus­cu­laires, les pro­blèmes car­diaques et des risques impor­tants de décès.

L’hypochlorémie : la baisse du taux de chlorure dans le sang

Au contraire de l’hyperchlorémie, l’hyperchlorémie cor­res­pond à une dimi­nu­tion du taux de chlore dans le sang, due à un dés­équi­libre élec­tro­ly­tique. En effet, le chlo­rure fonc­tionne très sou­vent avec d’autres élec­tro­lytes dont le sodium et le potas­sium, dans le but d’assurer une régu­la­tion  des quan­ti­tés de liquide dans le corps ain­si que le main­tien du pH à une valeur normale.

Les prin­ci­pales ori­gines de la dimi­nu­tion du taux de chlo­rure dans le sang sont l’hy­per­hy­dra­ta­tion, une insuf­fi­sance car­diaque conges­tive, l’alcalose méta­bo­lique et les crises addi­so­niennes. On peut aus­si évo­quer les intoxi­ca­tions gas­triques pro­lon­gées, l’aldostéronisme, les intoxi­ca­tions au bro­mure ain­si que le syn­drome de la sécré­tion d’hormones diu­ré­tiques. Toutes les condi­tions qui sont asso­ciées à une expan­sion du volume de fluide extracel­lu­laire, peuvent éga­le­ment être res­pon­sables d’une hypo­chlo­ré­mie.

L’hypochlorémie se mani­feste par des symp­tômes tels que :

  • Une déshy­dra­ta­tion plus ou moins impor­tante de l’ensemble de l’organisme ;
  • Des pertes de liquides qui se tra­duisent par une trans­pi­ra­tion excessive ;
  • La fatigue ou l’asthénie et une fai­blesse géné­rale ;
  • La res­pi­ra­tion rapide et des dif­fi­cul­tés à respirer ;
  • La diar­rhée et des vomissements ;
  • Quelques troubles du rythme car­diaque.

Par ailleurs, les dys­fonc­tion­ne­ments des reins sont aus­si fré­quem­ment impli­qués dans la mise en place d’une hypo­chlo­ré­mie. Dans des rares cas, on peut aus­si noter l’implication de cer­tains médi­ca­ments tels que les laxa­tifs, les diu­ré­tiques, les cor­ti­co­sté­roïdes et les chimiothérapies.

Zoom sur l’acidose hyperchlorémique

L’acidose hyper­chlo­ré­mique est aus­si appe­lée aci­dose méta­bo­lique hyper­chlo­ré­mique. Elle se pro­duit lorsqu’une perte de bicar­bo­nate conduit à la pré­sence d’importantes quan­ti­tés d’acide dans le sang. Lors d’une aci­dose, soit le corps perd beau­coup trop d’acide, soit il en retient de trop grandes quan­ti­tés. Les causes les plus fré­quentes d’une aci­dose hyper­chlo­ré­mique sont les suivantes :

  • Les diar­rhées sévères ;
  • Les lésions rénales ;
  • Une aci­dose tubu­laire rénale proxi­male : il s’agit d’une inca­pa­ci­té des reins à absor­ber le bicar­bo­nate à par­tir de l’urine ;
  • Les apports trop impor­tants de solu­tions salines à l’hôpital.

On peut aus­si évo­quer les inges­tions acci­den­telles de chlo­rure d’ammonium, d’acide chlor­hy­drique ou encore d’autres sels aci­di­fiants qu’on retrouve dans des solu­tions pour ali­men­ta­tion intraveineuse.

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