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Hyperandrogénie : causes, symptômes et traitements

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Carac­té­ri­sée par une pilo­si­té impor­tante et des signes de viri­li­sa­tion, l’hyperandrogénie est une patho­lo­gie affec­tant les femmes. Elle est notam­ment due à une sur­pro­duc­tion d’hormones mas­cu­lines, par les organes géni­taux du corps de la femme. Les consé­quences et com­pli­ca­tions de cette patho­lo­gie peuvent être d’ordre médi­cal, psy­cho­lo­gique et même der­ma­to­lo­gique. Son diag­nos­tic peut être assez com­plexe et un trai­te­ment des symp­tômes est néces­saire, pour évi­ter les com­pli­ca­tions. Qu’est-ce que l’hyperandrogénie ? Com­ment se mani­feste-t-elle chez les femmes ? Quelles sont ses com­pli­ca­tions ? Quels sont les trai­te­ments existants ?

Définition de l’hyperandrogénie

Par défi­ni­tion, l’hyperandrogénie est la pré­sence d’androgènes ou d’hormones sexuelles mas­cu­lines en quan­ti­té impor­tante dans le sang de la femme. En effet, les ovaires et les glandes sur­ré­nales de la femme pro­duisent nor­ma­le­ment de la tes­to­sté­rone et d’autres hor­mones mas­cu­lines, mais en faible quan­ti­té. On estime entre 0,3 et 3 nano­moles la quan­ti­té de ces hor­mones chez les femmes alors qu’elles peuvent aller de 8 à 34,6 chez les hommes.

On parle alors d’hyperaldostéronisme, lorsque le taux de ces hor­mones dans le sang de la femme est supé­rieur à la valeur nor­male. Chez les femmes atteintes de cette ano­ma­lie, on remarque sou­vent l’apparition de cer­tains signes de viri­li­sa­tion au nombre des­quels on peut citer l’hyperpilosité, l’acné, la cal­vi­tie ain­si que l’hypertrophie mus­cu­laire.

Les mani­fes­ta­tions appa­rentes de l’hyperandrogénie ne sont abso­lu­ment pas esthé­tiques et peuvent entraî­ner des gênes sociales et psy­cho­lo­giques chez les femmes qui en sont atteintes. La fer­ti­li­té et le méta­bo­lisme de la femme peuvent éga­le­ment être com­pro­mis du fait de la sur­pro­duc­tion de tes­to­sté­rone, par les ovaires et les glandes sur­ré­nales.

La tes­to­sté­rone est la plus fré­quente des hor­mones mas­cu­lines sécré­tées chez les femmes en cas d’hyperandrogénie. Il existe cepen­dant d’autres hor­mones mas­cu­lines au nombre des­quelles on peut citer :

  • La déhy­droé­pian­dro­sté­rone ;
  • L’androstènedione ;
  • Le sul­fate de déhy­droé­pian­dro­sté­rone.

Les causes majeures de l’hyperandrogénie

Les ovaires et les glandes sur­ré­nales sont les deux organes prin­ci­paux de la femme qui pro­duisent de façon anor­male des andro­gènes mas­cu­lins. Les ori­gines de l’hyperandrogénie peuvent varier selon l’hormone sécré­tée en excès et les dif­fé­rents symp­tômes carac­té­ris­tiques. Les plus cou­rants sont les suivants.

La dystrophie ovarienne

Au moins une femme sur dix pré­sente une dys­tro­phie ova­rienne qui conduit géné­ra­le­ment au syn­drome des ovaires poly­kys­tiques. La décou­verte de cette ano­ma­lie se fait à l’adolescence, le plus sou­vent lors des consul­ta­tions pour des pro­blèmes d’hyperpilosité et d’acné sévère.

Plus tard, ces femmes pré­sentent des pro­blèmes de fer­ti­li­té. Cela s’explique par la pro­duc­tion plus qu’importante des tes­to­sté­rones, qui empêchent les fol­li­cules ova­riens de se déve­lop­per. Ces der­niers, pas assez matures, ne sont donc plus en mesure de libé­rer des ovules. La dys­tro­phie ova­rienne se mani­feste notam­ment par des troubles du cycle mens­truel, avec par­fois des absences de règles (ou amé­nor­rhée).

Une hyperplasie congénitale des glandes surrénales

Il s’agit d’une patho­lo­gie géné­tique extrê­me­ment rare qui est à l’origine d’un dérè­gle­ment dans le fonc­tion­ne­ment des glandes sur­ré­nales. Ces der­nières pro­duisent alors des hor­mones mas­cu­lines en quan­ti­té impor­tante. Quant au cor­ti­sol qui doit assu­rer le méta­bo­lisme des glu­cides, des lipides et des pro­téines, les glandes sur­ré­nales le pro­duisent en très faible quantité.

Lorsque l’hyperandrogénie est cau­sée par cette patho­lo­gie, la fatigue, l’hypoglycémie et la dimi­nu­tion de la pres­sion arté­rielle sont les prin­ci­pales mani­fes­ta­tions. L’hyperplasie des glandes sur­ré­nales est géné­ra­le­ment pré­sente à la nais­sance, mais peut aus­si se révé­ler à l’âge adulte.

Par ailleurs, on peut aus­si évo­quer les tumeurs sur les glandes sur­ré­nales qui peuvent conduire à une hyper­an­dro­gé­nie. Ces tumeurs pro­voquent, dans la plu­part des cas, des sécré­tions exces­sives d’hormones mas­cu­lines, mais aus­si de cor­ti­sol. Ici, on peut assis­ter à des com­pli­ca­tions telles que le syn­drome de Cushing et l’hypercorticisme qui conduisent à une hyper­ten­sion arté­rielle.

Cer­taines études relient éga­le­ment les tumeurs ova­riennes sécré­trices d’hormones mas­cu­lines au déclen­che­ment d’une hyper­an­dro­gé­nie. Tou­te­fois, cette cause est très rare.

La ménopause

Plus l’âge de la femme aug­mente, moins il y a de pro­duc­tion d’hormones fémi­nines. Les hor­mones mas­cu­lines trouvent alors plus de faci­li­té à s’exprimer. Les pro­ces­sus de régu­la­tion de la pro­duc­tion d’hormones sont tota­le­ment com­pro­mis et des signes de viri­li­sa­tion appa­raissent. Pour confir­mer le diag­nos­tic de l’hyperandrogénie due à la méno­pause, les méde­cins réa­lisent, en plus d’un exa­men cli­nique, un bilan hor­mo­nal avec dosage des androgènes.

Les symptômes caractéristiques de l’hyperandrogénie

La pro­duc­tion exces­sive d’androgènes mas­cu­lins chez la femme est asso­ciée à de nom­breux symp­tômes. Le plus impor­tant est l’hirsutisme dont la prin­ci­pale carac­té­ris­tique est une pilo­si­té impor­tante et abon­dante. Les poils appa­raissent majo­ri­tai­re­ment dans des zones qui sont, dans des condi­tions nor­males, glabres chez la femme. Il s’agit essen­tiel­le­ment du visage, du torse, du bas du dos, du ventre, des fesses et par­fois de l’intérieur des cuisses. Cette pilo­si­té peut pro­vo­quer des troubles psy­cho­lo­giques et une gêne chez les femmes qui en souffrent. Outre l’hirsutisme, les symp­tômes les plus cou­rants sont :

  • L’acné (ou les bou­tons sur le visage) et la sébor­rhée (ou peau grasse) ;
  • L’alopécie, un type de cal­vi­tie mas­cu­line qui se carac­té­rise par la chute des che­veux, notam­ment au som­met du crâne et des globes fron­taux ;
  • Les troubles du cycle mens­truel : des cycles longs et irré­gu­liers ou alors l’absence totale des règles ;
  • Les signes de viri­li­sa­tion : la voix de plus en plus grave et une mus­cu­la­ture très sem­blable à celle mas­cu­line ;
  • Des mala­dies car­dio­vas­cu­laires telles que l’hypertension arté­rielle, les dia­bètes et les dys­li­pi­dé­mies.

Sur le long terme, les mani­fes­ta­tions de l’hyperandrogénie peuvent deve­nir plus impor­tantes et évo­luer vers d’autres formes de com­pli­ca­tions. Les plus fré­quentes de ces com­pli­ca­tions sont notam­ment celles méta­bo­liques, qui induisent une prise de poids et le déve­lop­pe­ment d’une insu­li­no­ré­sis­tance. Il y a alors pour ces femmes, un impor­tant risque de déve­lop­per une obé­si­té, un dia­bète et plu­sieurs autres mala­dies car­dio­vas­cu­laires. On peut aus­si évo­quer les com­pli­ca­tions gyné­co­lo­giques dont la plus impor­tante est un risque très impor­tant de déve­lop­per un can­cer de l’endomètre.

Tous ces symp­tômes et pos­sibles com­pli­ca­tions sont les rai­sons pour les­quelles il ne faut pas prendre en charge que l’aspect esthé­tique de l’hyperandrogénie. Il faut consul­ter un méde­cin le plus rapi­de­ment pos­sible et envi­sa­ger une prise en charge médicale.

Comment se passe le diagnostic de l’hyperandrogénie ?

Pour éta­blir un diag­nos­tic fiable de l’hyperandrogénie chez une femme, les méde­cins se basent sur un cer­tain nombre de fac­teurs et d’examens.

Le diag­nos­tic com­mence géné­ra­le­ment par l’établissement d’un dos­sier médi­cal com­plet de la patiente. Ce dos­sier doit com­prendre les résul­tats des recherches sur les anté­cé­dents d’hyperandrogénie dans la famille de la patiente, l’évolution des symp­tômes ain­si qu’une éva­lua­tion du cycle mens­truel.

Ensuite est réa­li­sée une explo­ra­tion gyné­co­lo­gique et phy­sique du corps de la femme. Durant cette explo­ra­tion, le méde­cin repère les zones dans les­quelles la pilo­si­té est impor­tante, les par­ties atteintes d’acné. Le poids et la taille de la femme sont éga­le­ment recen­sés. Par ailleurs, les organes géni­taux externes sont aus­si explo­rés avec une écho­gra­phie trans­va­gi­nale en option. Il est aus­si pos­sible de réa­li­ser un bilan san­guin avec des mar­queurs hor­mo­naux précis.

Dans les cas où on sus­pecte un défaut de fonc­tion­ne­ment des glandes sur­ré­nales comme étant à l’origine de l’hyperandrogénie, on peut réa­li­ser une IRM (Ima­ge­rie par Réso­nance Magné­tique). Pour les cas graves, il peut être réa­li­sé des tests de sti­mu­la­tion ou de sup­pres­sion de l’activité hor­mo­nale.

Le traitement de l’hyperandrogénie

À l’heure actuelle, il n’existe aucun trai­te­ment qui per­mette de venir à bout de l’hyperandrogénie. Les solu­tions exis­tantes dépendent de la cause et per­mettent uni­que­ment de sou­la­ger les symp­tômes.

La pre­mière solu­tion consiste à mettre les ovaires au repos, afin que les hor­mones mas­cu­lines ne soient plus pro­duites en grande quan­ti­té. Cette option est envi­sa­geable si et seule­ment si la patiente ne veut pas ou ne veut plus avoir des enfants. Les méde­cins pres­crivent géné­ra­le­ment une pilule œstro­pro­ges­ta­tive. En accom­pa­gne­ment, peut être pres­crit un médi­ca­ment anti-andro­gène comme l’acétate de cypro­té­rone.

Si la femme souf­frant d’hyperandrogénie désire avoir des enfants, mais qu’elle a des pro­blèmes d’infertilité, il est recom­man­dé d’utiliser du citrate de clo­mi­fène pour sti­mu­ler l’ovulation. Paral­lè­le­ment, il fau­dra réa­li­ser un bilan d’infertilité pour déter­mi­ner d’autres fac­teurs éven­tuels res­pon­sables de l’infertilité. Si la sti­mu­la­tion ova­rienne échoue, il faut envi­sa­ger des insé­mi­na­tions intra-uté­rines pour une fécon­da­tion in vitro.

Pour ce qui est des pro­blèmes de pilo­si­té impor­tante, il peut être pro­po­sé à la femme une épi­la­tion laser. Les trai­te­ments locaux contre l’acné sont aus­si envisageables.

Enfin, il peut être béné­fique de pra­ti­quer une acti­vi­té phy­sique et d’avoir une ali­men­ta­tion saine et équi­li­brée pour réduire les risques de sur­poids.

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