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Le syndrome métabolique : causes, complications et traitements

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Le syn­drome méta­bo­lique, encore appe­lé syn­drome X, ras­semble un ensemble de signes qui sont géné­ra­le­ment avant-cou­reurs d’autres mala­dies telles que les mala­dies car­dio­vas­cu­laires et le dia­bète de type 2. Les causes et les symp­tômes de ce syn­drome n’ont pas encore été clai­re­ment défi­nis, puisque le syn­drome lui-même n’a été décou­vert que récem­ment. Dans le pré­sent article, nous vous pro­po­sons un point de l’essentiel des infor­ma­tions à connaître sur le syn­drome métabolique.

Définition du syndrome métabolique 

Aus­si connu sous le nom de syn­drome X, le syn­drome méta­bo­lique cor­res­pond à la pré­sence d’un ensemble de symp­tômes phy­sio­lo­giques, qui aug­mentent de façon consi­dé­rable le risque de déve­lop­per un dia­bète de type 2, un acci­dent vas­cu­laire céré­bral (AVC) ou encore d’autres mala­dies car­diaques. Il ne s’agit donc pas d’une mala­die en soi.

Les dif­fé­rents symp­tômes qui carac­té­risent le syn­drome méta­bo­lique sont géné­ra­le­ment pré­cur­seurs de graves pro­blèmes de san­té qu’il est dif­fi­cile de détec­ter. Ce n’est donc pas lors des exa­mens médi­caux de rou­tine que le syn­drome est décou­vert dans la plu­part des cas.

À titre illus­tra­tif, un diag­nos­tic de syn­drome méta­bo­lique peut être annon­cé, pour une per­sonne qui pré­sente des taux de glu­cose et de lipides san­guins anor­maux (bas ou éle­vé). Ce sont géné­ra­le­ment des signaux d’alarme qui indiquent qu’il faut rapi­de­ment trai­ter la mala­die sous-jacente avant que la situa­tion dégénère.

Par ailleurs, la défi­ni­tion du syn­drome méta­bo­lique varie d’une région à une autre en fonc­tion des régle­men­ta­tions des divers orga­nismes de san­té. Cepen­dant, dans la plu­part des cas, on parle de syn­drome méta­bo­lique, lorsqu’au moins trois des condi­tions sui­vantes sont réunies :

  • Une concen­tra­tion du gras autour de la taille (embon­point) : dans cette situa­tion, le tour de taille est supé­rieur à 80 cm pour les femmes et à 94 cm pour les hommes. Il faut pré­ci­ser que ces valeurs concernent beau­coup plus les popu­la­tions afri­caines, cau­ca­siennes et celles du Moyen-Orient ;
  • Une élé­va­tion du taux de tri­gly­cé­rides san­guins (supé­rieur ou égal 1,7 mmol/l) ;
  • Une hyper­ten­sion arté­rielle (la ten­sion arté­rielle aug­mente jusqu’à atteindre 130 mm Hg/85 mm Hg ;
  • Une dimi­nu­tion impor­tante du taux de bon cho­les­té­rol [des valeurs infé­rieures à 1,0 mmol/l chez les hommes et à 1,3 mmol/l chez les femmes] ;
  • Une gly­cé­mie éle­vée qui peut aller jusqu’à 5,6 mmol/l.

Il est impor­tant de pré­ci­ser que les mesures en mmol/l sont uti­li­sées dans presque tous les pays du monde à l’exception des États-Unis qui uti­lisent plu­tôt les mesures en mil­li­grammes par déci­litre [mg/dl].

La liste de ces fac­teurs qui carac­té­risent le syn­drome méta­bo­lique n’est tou­te­fois pas exhaus­tive. Elle pour­rait s’allonger avec de nou­velles recherches. La défi­ni­tion du syn­drome méta­bo­lique pour­rait elle-même en être modifiée.

Une des mani­fes­ta­tions les plus fré­quentes du syn­drome méta­bo­lique est un début de résis­tance à l’insuline [hor­mone pro­duite par le pan­créas, qui per­met d’absorber le glu­cose et qui par­ti­cipe à la régu­la­tion de la gly­cé­mie]. En cas d’insulino-résistance, le glu­cose est mal absor­bé et se retrouve alors en grande quan­ti­té dans le sang. Les cel­lules, elles, manquent de cette sub­stance capi­tale pour leur fonc­tion­ne­ment. Pour amé­lio­rer la situa­tion, le pan­créas s’efforce de pro­duire de l’insuline en plus grande quan­ti­té et finit par s’épuiser. En l’absence de pro­duc­tion d’insuline, le risque d’apparition du dia­bète de type 2 devient alors très impor­tant. Cela peut aus­si conduire à des hyper­ten­sions arté­rielles, à des mala­dies car­dio­vas­cu­laires ou encore à une aug­men­ta­tion du taux de cholestérol.

L’excès de poids et l’obésité sont les prin­ci­paux fac­teurs qui expliquent la résis­tance à l’insuline. En effet, dans ces situa­tions, le gras se concentre prin­ci­pa­le­ment dans la région de l’abdomen.

Le syndrome métabolique : les causes et les personnes touchées

Très sou­vent, le syn­drome méta­bo­lique est lié à l’hérédité. Mais, ce sont bien les styles de vie séden­taire et les ali­men­ta­tions riches en calo­ries et pauvres en nutri­ments qui ont le plus de chances de conduire à un syn­drome méta­bo­lique.

Entre 20 et 25 % de la popu­la­tion adulte mon­diale est atteinte du syn­drome méta­bo­lique. Ces nombres révèlent à quel point cette mala­die est répan­due. On estime à 40 % la pro­por­tion des per­sonnes de plus de 60 ans qui sont atteintes.

Par ailleurs, le syn­drome X est plus fré­quent chez les hommes de plus de 50 ans et chez les femmes ayant plus de 60 ans. Par ailleurs, la ten­dance occi­den­tale actuelle à la séden­ta­ri­té et à l’embonpoint fait que de plus en plus de jeunes sont affec­tés par le syn­drome méta­bo­lique.

Les complications possibles du syndrome métabolique

Le dia­bète de type 2, les mala­dies car­dio­vas­cu­laires, les acci­dents vas­cu­laires céré­braux et le syn­drome des ovaires poly­kys­tiques sont les prin­ci­pales com­pli­ca­tions aux­quelles peut conduire le syn­drome méta­bo­lique. Cela s’explique par le fait que ce syn­drome est aus­si la consé­quence d’un désordre hor­mo­nal, qui peut même conduire à l’infertilité. Ce désordre hor­mo­nal se carac­té­rise notam­ment par une aug­men­ta­tion de la pro­duc­tion d’hormones andro­gènes par les ovaires et donc à une for­ma­tion des kystes qui empêchent la matu­ra­tion des ovules.

Par ailleurs, la véri­table rela­tion entre le syn­drome méta­bo­lique et celui des ovaires poly­kys­tiques n’a pas encore été tota­le­ment com­prise. Cepen­dant, les prin­ci­pales hypo­thèses font réfé­rence à une impli­ca­tion de la résis­tance à l’insuline dans le déclen­che­ment de ces deux états. En plus, la majo­ri­té des femmes qui sont atteintes du syn­drome des ovaires poly­kys­tiques pré­sentent un sur­plus de poids et une résis­tance à l’insuline. D’autres mala­dies telles que les can­cers du sein, de la pros­tate, de l’utérus et la mala­die d’Alzheimer sont aus­si iden­ti­fiées comme poten­tielles causes sous-jacentes du syn­drome métabolique.

Les symptômes et les personnes à risque du syndrome métabolique 

Géné­ra­le­ment, le syn­drome méta­bo­lique ne pré­sente pas de symp­tômes par­ti­cu­liers. La plu­part du temps, ce sont les méde­cins de famille qui diag­nos­tiquent ce syn­drome en pre­nant en compte les fac­teurs de risque ain­si que les anté­cé­dents fami­liaux.

S’il arrive que le syn­drome méta­bo­lique pré­sente des symp­tômes, cela signi­fie que la situa­tion est deve­nue plus grave et que le syn­drome a évo­lué vers un pro­blème plus grave comme un trouble vas­cu­laire ou un dia­bète de type 2.

En ce qui concerne les per­sonnes à risque, les per­sonnes les plus tou­chées sont notam­ment celles ayant des anté­cé­dents fami­liaux du dia­bète de type 2. On peut aus­si évo­quer les femmes qui ont contrac­té un dia­bète de gros­sesse, ain­si que les per­sonnes d’origine his­pa­nique, amé­rin­dienne, asia­tique et afro-américaine.

Quelques mesures pour prévenir le syndrome métabolique 

Les chan­ge­ments dans les habi­tudes de vie sont géné­ra­le­ment suf­fi­sants pour évi­ter au maxi­mum les fac­teurs bio­lo­giques sus­cep­tibles de conduire au syn­drome méta­bo­lique. Dans le même temps, on réduit de façon consi­dé­rable les risques de mala­dies car­dio­vas­cu­laires et de diabète.

Les mesures de dépis­tage sont aus­si à prendre en consi­dé­ra­tion pour pré­ve­nir le syn­drome méta­bo­lique. Il s’agit d’adopter un sui­vi médi­cal régu­lier afin de déce­ler le plus rapi­de­ment pos­sible un éven­tuel syn­drome méta­bo­lique. Si le sujet pré­sente un embon­point abdo­mi­nal ou un autre fac­teur du syn­drome méta­bo­lique, d’autres exa­mens tels que la mesure de la gly­cé­mie et celle de la ten­sion arté­rielle doivent être réa­li­sés, pour confir­mer le diag­nos­tic.

Ensuite, il est impor­tant de pra­ti­quer régu­liè­re­ment une acti­vi­té phy­sique. Une des meilleures acti­vi­tés pour pré­ve­nir le syn­drome méta­bo­lique est l’aérobique, puisqu’elle per­met de réduire la résis­tance à l’insuline. Il est recom­man­dé de pra­ti­quer cette acti­vi­té pen­dant au moins 30 minutes chaque jour et 5 jours par semaine. D’autres acti­vi­tés telles que la marche rapide, la nage, le jog­ging et le cyclisme peuvent aus­si s’avérer effi­caces. Pour ne pas mettre de pres­sion au corps et pour béné­fi­cier de tous les avan­tages de ces acti­vi­tés, il est conseillé d’y aller de façon gra­duelle. Ain­si, le glu­cose est uti­li­sé de la meilleure des manières pos­sibles et on s’assure une sta­bi­li­sa­tion du poids.

 

Une autre mesure pour pré­ve­nir le syn­drome méta­bo­lique consiste à adop­ter une ali­men­ta­tion saine et équi­li­brée. Quels que soient les troubles spé­ci­fiques dont on souffre, un régime ali­men­taire riche en fruits, en légumes, en grains entiers et en pro­duits lai­tiers est tou­jours béné­fique. Si vous sou­hai­tez avoir de plus amples infor­ma­tions concer­nant les prin­cipes d’une ali­men­ta­tion saine adap­tée spé­cia­le­ment pour vous, il fau­dra consul­ter un nutri­tion­niste. Les prin­cipes uni­ver­sels de base consistent à :

  • réduire les calo­ries, notam­ment en dimi­nuant les por­tions alimentaires ;
  • réduire consi­dé­ra­ble­ment la consom­ma­tion de gras satu­rés ;
  • limi­ter le plus pos­sible la consom­ma­tion de sel ;
  • opter pour des ali­ments qui ont une faible den­si­té éner­gé­tique : il s’agit des ali­ments qui contiennent très peu de calories.

Aus­si, faut-il pri­vi­lé­gier les gras poly­in­sa­tu­rés de type oméga‑3 conte­nus dans des ali­ments tels que le sau­mon, la sar­dine, les graines de lin et les noix.

Quels sont les principaux traitements contre le syndrome métabolique ?

Puisqu’il n’a été défi­ni que très récem­ment, le syn­drome méta­bo­lique ne dis­pose pas encore de trai­te­ments effi­caces. Les pro­cé­dures thé­ra­peu­tiques exis­tantes à ce jour visent prin­ci­pa­le­ment à réduire les risques de souf­frir de troubles plus graves que le syn­drome méta­bo­lique lui-même.

Les changements dans les habitudes de vie

Il s’agit du meilleur moyen de pré­ve­nir et en même temps de trai­ter le syn­drome méta­bo­lique. C’est aus­si le pre­mier trai­te­ment que pro­posent les méde­cins lorsque le syn­drome est diag­nos­ti­qué. Les recom­man­da­tions sont essen­tiel­le­ment rela­tives à :

  • l’adoption d’un régime ali­men­taire riche en fibres ali­men­taires et faible en gras saturés ;
  • la perte de poids, sur­tout lorsque le sur­plus se trouve au niveau de l’abdomen ;
  • la pra­tique régu­lière d’une acti­vi­té phy­sique entre 30 et 60 minutes par jour ;
  • l’arrêt du taba­gisme et de l’alcoolisme.

Il est aus­si impor­tant de se faire suivre par un médecin.

Les traitements médicamenteux

L’efficacité des médi­ca­ments pour trai­ter le syn­drome méta­bo­lique n’a pas encore été prou­vée, même si cer­tains ont révé­lé une cer­taine effi­ca­ci­té pour pré­ve­nir les com­pli­ca­tions qui pour­raient décou­ler du syn­drome méta­bo­lique. Au nombre de ces médi­ca­ments, on peut citer les hypo­gly­cé­miants qui sont utiles dans le trai­te­ment du dia­bète de type 2. On peut aus­si évo­quer les médi­ca­ments qui per­mettent de cou­per l’appétit [comme la sibu­tra­mine] qui est effi­cace pour empê­cher l’organisme d’absorber trop de gras. L’utilisation de l’aspirine pour trai­ter l’hypertension et l’hypercholestérolémie est aus­si effi­cace, dans le trai­te­ment du syn­drome métabolique.

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