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Les Teignes du cheveu : modes de transmission, symptômes, diagnostic, traitements

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La teigne désigne une affec­tion sus­cep­tible d’apparaître au niveau de n’importe quelle par­tie du corps. Ain­si, elle est pos­sible de se déve­lop­per sur le visage, les mains ou le cou. Bien sou­vent, ce sont les zones cor­po­relles où se trouvent des che­veux ou poils que naît cette mala­die. C’est pour­quoi les cas les plus diag­nos­ti­qués de teignes sont ceux rela­tifs aux che­veux. Avec tous les soins dont béné­fi­cie cette région capil­laire, com­ment la teigne par­vient-elle à s’y loger ? Voi­ci tous les détails concer­nant cette pathologie.

La teigne du cheveu : Une maladie très contagieuse, mais bénigne

Il existe deux fausses idées reçues à pro­pos de la teigne du che­veu. La pre­mière se rap­porte au fait que la mala­die n’affecte que les che­veux. La seconde laisse com­prendre que la patho­lo­gie serait grave. En réa­li­té, la teigne du che­veu ne pos­sède aucun de ces modes de fonc­tion­ne­ment.

À vrai dire, bien que ce soit au niveau des fol­li­cules pileux que se remarquent ses dégâts lorsqu’elle a atteint son stade final de déve­lop­pe­ment, la teigne du che­veu affecte prin­ci­pa­le­ment le cuir che­ve­lu. Outre cela, cette der­ma­to­phy­tose ne pos­sède abso­lu­ment rien de dan­ge­reux. En effet, aucune des formes de teigne n’évolue vers les couches pro­fondes de la peau.

Elles ne se limitent qu’à la couche super­fi­cielle de la peau et la teigne du che­veu n’en fait pas excep­tion. Cette der­nière se déve­loppe au niveau de la couche cor­née du cuir che­ve­lu. La teigne ne reste pas pour autant une mala­die à négli­ger. Elle est en effet très irri­tante, bou­le­ver­sant ain­si la bonne qua­li­té de vie de la per­sonne concer­née.

Avec les pertes de che­veux qu’elle entraîne, cette infec­tion affecte éga­le­ment l’esthétique. De plus, elle est très conta­gieuse. Il est donc facile d’être por­teur du germe infectieux.

La teigne du cheveu : Une maladie essentiellement infantile due aux dermatophytes

Les teignes peuvent se déve­lop­per chez tout type d’individus et à n’importe quel âge. Cepen­dant, ce sont les enfants, notam­ment ceux âgés de 3 à 12 ans que cette mala­die attaque le plus souvent.

Si la teigne du che­veu fait plus de ravages dans le rang des tout-petits, c’est parce qu’ils passent une grande par­tie de leur temps dans des cadres col­lec­tifs comme les écoles, crèches et gar­de­ries. De plus, ils sont sou­vent en contact avec les objets sus­cep­tibles de conte­nir les dermatophytes.

Ces der­niers sont des cham­pions fila­men­teux et ils consti­tuent les agents infec­tieux à l’origine de la teigne du cuir che­ve­lu. Lorsqu’ils se retrouvent au niveau des che­veux, ils détruisent sa kéra­tine et la cha­leur pré­sente au niveau de cette zone capil­laire leur per­met de mieux se déve­lop­per.

Une diversité de champignons impliqués dans la maladie

Il n’y a pas qu’un seul type de der­ma­to­phyte qui pro­voque la teigne du cuir che­ve­lu. Une telle affec­tion peut être en effet cau­sée par :

  • Le Tri­cho­phy­ton schonleinii ;
  • Un cham­pi­gnon du genre Microsporum ;
  • Le Tri­cho­phy­ton men­ta­gro­phyte.

D’autres espèces de cham­pi­gnons comme le Tri­cho­phy­ton sou­da­nense ou le Micro­spo­rum lan­ge­ro­nii inter­viennent éga­le­ment dans la nais­sance de la teigne du cuir che­ve­lu. Le plus impor­tant à rete­nir est que l’affection peut prendre trois formes. Cha­cune d’elle est liée à un type par­ti­cu­lier de dermatophyte.

La teigne tondante : La forme la plus fréquente de la maladie

Cau­sée par le der­ma­to­phyte Micro­spo­rum, la teigne ton­dante consti­tue le type le plus cou­rant de teigne du che­veu. La mala­die prend en effet cette forme dans 80 % des cas. Elle touche sou­vent les enfants âgés de 3 à 10 ans, mais semble rare avant l’âge de 3 ans.

Outre cela, il n’y a qu’au niveau de la teigne ton­dante que l’affection peut se mani­fes­ter de plu­sieurs manières. La teigne ton­dante peut être en effet à grandes plaques ou à petites plaques. Dans le pre­mier cas, les plaques (un symp­tôme de l’infection) ne sont pas nom­breuses, mais leur dia­mètre est grand, soit com­pris entre 2 et 4 cm.

Elles sont pro­vo­quées par les micro­spores. Au niveau du second type de teigne ton­dante, les der­ma­to­phytes en cause sont les tri­cho­phytes. Ici, les plaques s’avèrent plus petites. En rai­son de leur taille, elles sont plus nombreuses.

Les autres formes de teignes du cheveu

Outre le fait d’être ton­dante, la teigne du che­veu peut prendre deux autres aspects. Elle est d’une part sus­cep­tible d’être sup­pu­rée. Cette forme de l’affection pos­sède éga­le­ment le titre de teigne inflam­ma­toire ou de Kérion de Celse.

Cau­sée par le tri­cho­phy­ton ver­ru­co­sum et celui dit men­ta­gro­phyte, elle doit ces appel­la­tions au fait que les plaques s’accompagnent à un cer­tain stade d’inflammations. D’autre part, la teigne peut être favique et dans ce cas, c’est le tri­cho­phy­ton schon­lei­nii qui consti­tue le der­ma­to­phyte à son origine.

Il s’agit de la forme la plus rare par­mi tous les types de teignes du che­veu, mais éga­le­ment la plus agres­sive. En effet, même après avoir été par­fai­te­ment trai­tée, la teigne favique laisse des cica­trices et pro­voque une alo­pé­cie à vie.

La teigne du cheveu : Trois principaux modes de transmission

La conta­mi­na­tion de la teigne du che­veu inter­vient de trois manières à savoir par :

  • L’homme ;
  • Les ani­maux ;
  • Le sol.

Lorsque c’est le pre­mier agent qui favo­rise l’infection, la patho­lo­gie est dési­gnée d’antropophile. Ici, la conta­mi­na­tion s’effectue par contact direct. Cela signi­fie que la peau de l’individu sain entre en contact avec celle du malade.

Dans le cas où ce sont les ani­maux qui consti­tuent les vec­teurs de la patho­lo­gie, celle-ci est dite zoo­phile. À ce niveau, un simple contact avec l’animal suf­fit pour se faire conta­mi­ner. Ce der­nier porte géné­ra­le­ment les germes infec­tieux dans son pelage. En tou­chant donc les poils, les der­ma­to­phytes sont trans­mis au sujet.

Les ani­maux géné­ra­le­ment impli­qués dans ce type de pro­ces­sus sont les chats et les chiens. En ce qui concerne la conta­mi­na­tion par le sol, il faut rete­nir qu’un contact est éga­le­ment néces­saire pour que l’infection soit possible.

Concrè­te­ment, cette der­nière s’effectue lorsque l’individu entre en inter­ac­tion avec le sol alors que celui-ci com­porte des spores de cham­pi­gnons ou des squames infec­tées. Par ailleurs, l’infection par la teigne du che­veu peut éga­le­ment se pro­duire suite au contact avec des objets conta­mi­nés comme :

  • Le peigne ;
  • Un acces­soire de lite­rie ;
  • Un fou­lard ou une casquette.

Le fait de tou­cher des sur­faces mani­pu­lées par une per­sonne infec­tée peut aus­si favo­ri­ser la contamination.

Les facteurs de risques

Si la conta­mi­na­tion de la teigne du che­veu néces­site un cer­tain mode de trans­mis­sion, il faut rete­nir qu’il existe cer­tains para­mètres qui peuvent accroître le risque d’infection. Il s’agit notam­ment du fait de :

  • Pos­sé­der un sys­tème immu­ni­taire affaibli ;
  • Fré­quen­ter un cadre humide et chaud comme un sau­na, un ves­tiaire ou une cabine de douche ;
  • Vivre en milieu urbain ;
  • Être ori­gi­naire d’Afrique sub-sahé­lienne (un grand nombre de cas est détec­té dans cette région) ;
  • Loger dans un envi­ron­ne­ment en état de pro­mis­cui­té comme les camps de réfu­giés ou les squats.

Pos­sé­der une peau ramol­lie, humide ou dotée de lésions (plaies) favo­rise aus­si énor­mé­ment la trans­mis­sion des dermatophytes.

La teigne du cheveu : Des symptômes variables selon la forme de la maladie

La teigne du che­veu ne se mani­feste pas de la même manière dans tous les cas. Ses symp­tômes dépendent en effet de la forme de l’affection. Ain­si, la teigne ton­dante s’identifie par :

  • Une absence d’inflammations ;
  • Des che­veux cas­sés ras ou très courts ;
  • La pré­sence de squames ;
  • Des déman­geai­sons d’intensité modé­rée à intense ;
  • De petites taches rouges (au début de l’infection) ;
  • Des plaques arron­dies, gri­sâtres ou blan­châtres et au pour­tour net ;
  • Des plaques de 1 à 4 cm de dia­mètre (variable selon qu’elles soient petites ou grandes).

L’aspect nor­mal des che­veux en dehors des plaques peut éga­le­ment aider à recon­naître la teigne ton­dante de che­veu. En ce qui concerne la teigne sup­pu­rée, ses élé­ments de recon­nais­sance sont :

  • Des plaques rouges, gon­flées, larges et arrondies ;
  • De grandes lésions simi­laires à des maca­rons ;
  • Des dou­leurs au niveau de la zone infectée ;
  • Une perte de che­veux sur le site contaminé ;
  • La pré­sence d’inflammations à aspect puru­leux.

Dans cer­tains cas, ces divers symp­tômes peuvent s’accompagner de fièvre et d’une hyper­tro­phie des gan­glions. Au niveau du favus ou de la teigne favique, les signes cli­niques se rap­portent à :

  • Une for­ma­tion de croûtes jaunâtres ;
  • Des lésions en forme de godet ;
  • La pré­sence et la pro­li­fé­ra­tion dans les zones proches du site d’infection de ganglions ;
  • Une impor­tante perte de cheveux.

Il faut pré­ci­ser que lorsque les che­veux tombent, ils ne repoussent plus.

La teigne du cheveu : Un diagnostic confirmé par analyse biologique

Les Teignes du cheveu

Lors de l’entretien cli­nique avec le patient, le méde­cin s’intéresse à ses symp­tômes et anté­cé­dents médi­caux. Si sur la base de ces élé­ments, il sus­pecte une teigne du che­veu, le pra­ti­cien pousse plus loin son diag­nos­tic en exa­mi­nant la par­tie contaminée.

À ce stade, le pro­fes­sion­nel de san­té fait usage de la lampe de Wood ; une lampe à rayons ultra­vio­lets. L’objectif est d’identifier la zone pré­cise de l’infection sur la tête ain­si que l’étendue de celle-ci. En effet, lorsque la lampe est diri­gée sur les che­veux, ceux conta­mi­nés doivent pou­voir prendre une colo­ra­tion dif­fé­rente.

La teinte exacte des fol­li­cules pileux va dépendre du type de der­ma­to­phyte en cause. Cepen­dant, il faut rete­nir que ce ne sont pas tous les cham­pi­gnons infec­tieux qui réagissent à cette lumière fluo­res­cente de la lampe Wood. C’est pour cela que pour confor­ter ses résul­tats, le méde­cin pro­cède à une ana­lyse biologique.

La démarche à ce niveau consiste à couper quelques mèches de che­veux et recueillir des débris de squames infec­tés sur le cuir che­ve­lu en grat­tant celui-ci. Les divers pré­lè­ve­ments effec­tués seront ensuite envoyés au labo­ra­toire pour un exa­men et une mise en culture qui dure 3 à 4 semaines.

Après ce temps d’attente, les résul­tats sont dis­po­nibles et ils révèlent l’affection en cause puis pré­cisent le type de der­ma­to­phyte responsable.

La teigne du cheveu : Un traitement par voie orale ou locale

Le trai­te­ment de la teigne du che­veu dure en moyenne 4 semaines et peut aller jusqu’à 2 mois. Il asso­cie l’usage de pro­duits locaux comme les topiques à appli­quer sur le site de l’infection et de solu­tions orales, notam­ment des com­pri­més. Le choix appro­prié à faire au niveau de chaque trai­te­ment va dépendre du contexte.

Ain­si, si avant la sor­tie des résul­tats d’analyse, le méde­cin sus­pecte for­te­ment la teigne alors que l’examen cli­nique est posi­tif (ou néga­tif), il doit pres­crire de la ter­bi­na­fine en crème. Ce même pro­duit (ou à défaut de la gri­séo­ful­vine) doit être recom­man­dé sous forme de comprimés.

Lorsque l’analyse bio­lo­gique donne un avis néga­tif de la teigne du che­veu, le pra­ti­cien doit mettre fin au trai­te­ment oral. Dans le cas contraire, il fau­dra donc le conti­nuer, mais il faut noter que chez les adultes et les enfants de plus de 5 ans, c’est la ter­bi­na­fine qui sera choi­sie en pre­mière inten­tion. Avec les sujets de moins de 5 ans, c’est en revanche la gri­séo­ful­vine qui sera pré­fé­rée.

En cas d’examen clinique négatif et d’analyse biologique positive

Le méde­cin peut sus­pec­ter la teigne du che­veu alors que l’examen cli­nique pré­sage que ce n’est pas cette affec­tion qui est en cause. Dans ce cas, il doit pres­crire uni­que­ment de la ter­bi­na­fine en crème.

Si suite à l’analyse bio­lo­gique, il s’avère que le patient est por­teur de der­ma­to­phytes, il doit asso­cier de la gri­séo­ful­vine ou de la ter­bi­na­fine en com­pri­més. Le choix de ces trai­te­ments sys­té­miques ne s’effectue pas au hasard. Le pre­mier médi­ca­ment est à envi­sa­ger lorsque ce sont les micro­spo­rons qui sont en cause et le second se pri­vi­lé­gie quand ce sont les tri­cho­phy­tons.

En ce qui concerne le dosage, il est de 15 à 20 mg/kg/jour pour la gri­séo­ful­vine. Il s’agit d’un com­pri­mé qui est décon­seillé d’usage en cas de gros­sesse. Pour la ter­bi­na­fine com­pri­mé, il faut la pres­crire à un dosage de 125 mg par jour pour les sujets avec un poids com­pris entre 20 et 40 kg.

Au-delà de cette marge de masse cor­po­relle, la dose quo­ti­dienne doit pas­ser à 250 mg. Le médi­ca­ment est contre-indi­qué aux patients pesant moins de 20 kg. Par ailleurs, après un mois de trai­te­ment, il est conseillé de reprendre tous les exa­mens aupa­ra­vant effec­tués.

Cela per­met en effet de véri­fier l’efficacité des pro­duits en cours d’usage. Si les exa­mens sont néga­tifs, il n’est plus utile de pour­suivre les trai­te­ments. Si l’un d’eux est posi­tif, il faut conti­nuer l’administration des pro­duits jusqu’à dis­pa­ri­tion com­plète de tout signe d’atteinte à la teigne du cheveu.

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