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Le panaris : Typologie, facteurs de risques et traitements

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De nom­breuses mala­dies peuvent conduire à une hos­pi­ta­li­sa­tion dans un hôpi­tal chi­rur­gi­cal. Par­mi les patients ali­tés à la suite d’opérations et de bles­sures graves, on trouve aus­si des per­sonnes en très bonne san­té, dont le seul signe de mala­die est un doigt ban­dé à la main. Il peut s’agir du pana­ris. Sa com­pli­ca­tion peut conduire à la perte d’un seul doigt (géné­ra­le­ment le pouce, l’index ou le majeur). Dans de rares cas, le pana­ris peut même mena­cer la vie d’une per­sonne. Quelles en sont les dif­fé­rentes causes, com­ment le traite-t-on et quelles sont les mesures pré­ven­tives disponibles ?

Le panaris : Présentation

Le pana­ris est le résul­tat d’un pro­ces­sus inflam­ma­toire puru­lent aigu sur­ve­nant dans les tis­sus mous des doigts. Il est moins fré­quent sur les orteils, mais se pro­duit sur la face pal­maire des doigts. La mala­die se déve­loppe à la suite de l’activité vitale de micro-orga­nismes pyo­gènes. Ceux-ci pénètrent dans les tis­sus par le biais de lésions cuta­nées mineures (abra­sions et petites plaies sur les mains). En effet, l’affection com­mence par une péné­tra­tion cou­rante de l’infection sous la peau par :

  • Une petite coupure ;
  • Une plaie lais­sée après une déchi­rure de la barbe ;
  • Une écharde ;
  • Une mor­sure ou une griffure.

En ce moment, la mala­die passe par­fois inaper­çue. Tou­te­fois, après un cer­tain temps, un abcès com­mence à se for­mer dans la zone affec­tée. Il faut noter que le pana­ris peut se déve­lop­per chez n’importe qui, indé­pen­dam­ment du sexe, de l’âge et de la pro­fes­sion. Cepen­dant, selon les sta­tis­tiques, il s’observe le plus sou­vent chez les enfants, ain­si que chez les per­sonnes d’âge moyen de 20 à 50 ans. En outre, trois quarts des patients tombent malades à la suite de micro­trau­ma­tismes subis au tra­vail. Dans ces cas, les loca­li­sa­tions les plus cou­rantes sont (le pouce, l’index et le majeur) de la main droite.

Le panaris : Implication de la structure du doigt

La peau pro­tège le corps de la péné­tra­tion de l’infection dans le tis­su sous-cuta­né. Mal­heu­reu­se­ment, en cas de lésions cuta­nées, la flore pyo­gène peut se déve­lop­per et pro­vo­quer une cel­lu­lite, c’est-à-dire une inflam­ma­tion des tis­sus mous sous-jacents. Par exemple, la moindre égra­ti­gnure sur le doigt peut entraî­ner un large éven­tail d’infection, avec la for­ma­tion d’un infil­trat inflam­ma­toire. Ensuite, un abcès conte­nant une grande quan­ti­té de liquide inflam­ma­toire (pus) peut se former.

Le fait que l’inflammation puru­lente du doigt soit une affec­tion très dan­ge­reuse s’explique par les par­ti­cu­la­ri­tés de la struc­ture ana­to­mique. En effet, la sur­face pal­maire des doigts contient de nom­breuses for­ma­tions ana­to­miques impor­tantes. Il s’agit de ten­dons et gaines ten­di­neuses, nerfs, vais­seaux, cap­sules arti­cu­laires, etc.

Le tis­su sous-cuta­né de cette zone a une struc­ture par­ti­cu­lière. De nom­breuses fibres élas­tiques et rési­lientes courent de la peau à l’aponévrose pal­maire. En outre, des fais­ceaux lon­gi­tu­di­naux de tis­su conjonc­tif sont pré­sents dans l’épaisseur des fibres. En consé­quence, la fibre est divi­sée en petites cel­lules qui res­semblent à un nid d’abeille.

Une telle struc­ture, d’une part, empêche la pro­pa­ga­tion de l’inflammation sur le long des tis­sus. D’autre part, elle crée des condi­tions favo­rables à la péné­tra­tion du pro­ces­sus puru­lent en pro­fon­deur dans les tis­sus. Ain­si, avec le pana­ris, une pro­gres­sion rapide avec atteinte des ten­dons, des os et des arti­cu­la­tions, voire de tous les tis­sus du doigt est pos­sible. Au fur et à mesure que le pro­ces­sus pro­gresse, toutes les for­ma­tions ana­to­miques du doigt peuvent s’enflammer.

Le panaris : Causes et facteurs de risques

En guise de rap­pel, la cause immé­diate du pro­ces­sus inflam­ma­toire dans le pana­ris est une infec­tion qui pénètre dans les tis­sus mous du doigt par des micro­trau­ma­tismes. Il peut s’agir des cou­pures et des per­fo­ra­tions de la peau. En outre, les brû­lures, les abra­sions, les éra­flures, les piqûres d’insectes et les corps étran­gers (échardes) peuvent ser­vir de points d’entrée à la flore patho­gène.

Ils passent sou­vent inaper­çus parce qu’ils semblent si insi­gni­fiants que le patient n’y prête tout sim­ple­ment pas atten­tion. En effet, il existe divers types de bac­té­ries à l’origine de l’inflammation puru­lente. Tou­te­fois, le plus sou­vent, les pana­ris des doigts ont pour ori­gine diverses souches de Sta­phy­lo­coc­cus aureus (58,3 % des cas), une flore mixte (16,5 %) ou des strep­to­coques (12,6 %).

Par ailleurs, cette affec­tion résulte moins fré­quem­ment de bacilles à Gram néga­tif et à Gram posi­tif, de strep­to­coques, d’Escherichia coli ou de Pro­teus. À ceux-ci s’ajoutent les micro­flores anaé­ro­bies non calos­trides et les agents patho­gènes d’infections putré­fiées. Dans cer­tains cas, la micro­flore du foyer puru­lent peut se pré­sen­ter sous la forme d’associations micro­biennes de trois micro-orga­nismes ou plus.

Facteurs de risques

Les fac­teurs aug­men­tant le risque d’inflammation des tis­sus mous des doigts sont :

  • Lavage fré­quent des mains avec cer­tains savons ou pro­duits chimiques ;
  • Mau­vaises habi­tudes : mordre le bout des doigts, ony­cho­pha­gie (l’habitude de se ron­ger les ongles), sucer les doigts chez les enfants ;
  • Abus de pro­cé­dures cos­mé­tiques accom­pa­gnées de trau­ma­tismes : manu­cure, pédi­cure, etc. ;
  • L’utilisation de médi­ca­ments déri­vés de la vita­mine A (iso­tré­ti­noïne), qui peuvent réduire l’immunité ;
  • Prendre des médi­ca­ments qui sup­priment le sys­tème immu­ni­taire dans la thé­ra­pie com­plexe des patho­lo­gies auto-immunes et onco­lo­giques (chi­mio­thé­ra­pie, immunosuppresseurs) ;
  • Pro­ces­sus inflam­ma­toire chro­nique de la peau (der­ma­tite aller­gique, pso­ria­sis, lupus éry­thé­ma­teux, autres mala­dies de la peau) ;
  • États d’immunodéficience, béri­bé­ri, dia­bète sucré.

En outre, le risque de déve­lop­per un pana­ris est plus impor­tant chez les per­sonnes tra­vaillant dans la pro­duc­tion (acci­dents du tra­vail). Par consé­quent, le déve­lop­pe­ment de cette affec­tion se pro­duit grâce à des fac­teurs externes. C’est la rai­son pour laquelle la pro­ba­bi­li­té d’une inflam­ma­tion puru­lente est par­ti­cu­liè­re­ment éle­vée chez les enfants. En effet, ils sont sou­vent en contact avec le sol pen­dant les jeux de rue et peuvent s’infecter à tra­vers les micro­fis­sures de la peau.

Le panaris : différents types et leurs symptômes

Les symp­tômes du panaris sont dif­fé­rents selon le type de la mala­die. Cepen­dant, quelle que soit sa forme, on observe un cer­tain nombre de symp­tômes com­muns. Dans tous les cas, il existe trois stades de cette affec­tion, dont dépendent les tac­tiques de traitement.

Au début du pana­ris, on observe une rou­geur, un léger gon­fle­ment et une dou­leur légère à modé­rée, éven­tuel­le­ment brû­lante. Le deuxième stade, celui de l’infiltration, s’accompagne de gon­fle­ment qui aug­mente, la dou­leur s’intensifie, devient sévère, éclate, se contracte, prive de som­meil. La troi­sième étape se carac­té­rise par la for­ma­tion de l’abcès. Elle se pro­duit lorsque le tis­su inflam­mé infil­tré fusionne de manière puru­lente pour for­mer une cavi­té purulente.

Un foyer puru­lent se forme dans la zone d’inflammation, qui est clai­re­ment visible dans les formes super­fi­cielles du pana­ris. La for­ma­tion d’un abcès peut s’accompagner de fai­blesse, de fatigue, de maux de tête et de fièvre. Les symp­tômes d’intoxication sont plus pro­non­cés dans les formes pro­fondes et sévères de pana­ris (os, arti­cu­la­tion, tendon).

 Au fur et à mesure que le pro­ces­sus inflam­ma­toire se déve­loppe, les mou­ve­ments du doigt sont limi­tés, en par­ti­cu­lier dans les formes pro­fondes avec lésions des arti­cu­la­tions ou des ten­dons. C’est pour­quoi le trai­te­ment conser­va­teur n’est pos­sible qu’aux pre­mier et deuxième stades, avant la for­ma­tion de l’abcès.

En outre, chaque forme de pana­ris a ses propres symp­tômes carac­té­ris­tiques. En effet, en fonc­tion de l’épicentre de l’inflammation, il est pos­sible de regrou­per les pana­ris en :

  • Pana­ris cutanés ;
  • Péri-unguéaux ;
  • Sous-unguéaux ;
  • Sous-cuta­nés ;
  • Osseux ;
  • Arti­cu­laires et tendineux.

Il faut noter que ces dif­fé­rents types peuvent éga­le­ment pré­sen­ter signes en fonc­tion du fac­teur déclencheur.

Panaritium cutané

Il s’agit de la forme super­fi­cielle de la mala­die, accom­pa­gnée de la for­ma­tion d’un abcès intra­der­mique conte­nant du pus. Elle se défi­nit visuel­le­ment comme une ampoule sur la peau du doigt (géné­ra­le­ment sur la face dor­sale ou laté­rale), rem­plie d’un exsu­dat séreux puis puru­lent ou san­glant. En fait, le pana­ris cuta­né se mani­feste habi­tuel­le­ment dans la région de la pha­lange de l’ongle.

La peau de cette zone rou­git, puis une zone limi­tée de l’épiderme s’exfolie au centre de la rou­geur. Une bulle se forme, rem­plie d’un liquide trouble, san­guin ou jaune gri­sâtre, trans­lu­cide à tra­vers la peau. La dou­leur n’est pas intense au début, mais elle aug­mente pro­gres­si­ve­ment et devient lancinante.

Cette forme de pana­ris s’accompagne sou­vent d’une lym­phan­gite du moi­gnon, dans laquelle des bandes rouges se forment sur l’avant-bras et la main le long des gan­glions lym­pha­tiques enflés. Dans le cas d’un pana­ris non com­pli­qué, le patient ne souffre pas, dans le cas d’une lym­phan­gite, la fièvre, la fai­blesse et l’affaiblissement sont possibles.

Félon périunguéal (paronychie)

En règle géné­rale, il se déve­loppe après une manu­cure infruc­tueuse ou est une com­pli­ca­tion de bavures et de fis­sures dans le pli péri-unguéal chez les per­sonnes qui effec­tuent un tra­vail phy­sique. Au départ, il y a un gon­fle­ment et une rou­geur locaux, puis le pro­ces­sus se pro­page rapi­de­ment, cou­vrant tout le pli de l’ongle. Un abcès se forme rapi­de­ment, trans­lu­cide à tra­vers la fine peau de cette zone. Dans le domaine de l’inflammation, il existe de fortes dou­leurs qui per­turbent le som­meil, mais l’état géné­ral n’en souffre guère. La lym­phan­gite avec cette forme de pana­ri­tium est rare.

L’ouverture spon­ta­née de l’abcès est pos­sible, cepen­dant, sa vidange incom­plète peut pro­vo­quer la tran­si­tion de la forme aiguë de pana­ri­tium en chro­nique. Avec la pro­gres­sion du pro­ces­sus, le pus peut péné­trer sous la base de l’ongle.

En outre, il peut se pro­pa­ger au tis­su sous-cuta­né de la région pal­maire, à l’os et même à l’articulation inter­pha­lan­gienne dis­tale. Un signe carac­té­ris­tique est une dou­leur lan­ci­nante sévère, aggra­vée par la pres­sion, avec gon­fle­ment et rou­geur de la peau.

Paronychie

Cette forme de pana­ris se mani­feste par une inflam­ma­tion infec­tieuse des tis­sus entou­rant l’ongle. Elle s’accompagne d’une rou­geur et d’un gon­fle­ment des zones laté­rales ou proxi­males de la crête péri-unguéale. Par ailleurs, elle peut entraî­ner la for­ma­tion d’abcès. Appuyer sur la zone tou­chée pro­voque une dou­leur intense. Le plus sou­vent, la paro­ny­chie est la consé­quence d’une manu­cure faite en vio­la­tion des règles des antiseptiques.

Panaritium sous-unguéal

Il s’agit géné­ra­le­ment d’une com­pli­ca­tion de la paro­ny­chie. Tou­te­fois, elle peut éga­le­ment se déve­lop­per prin­ci­pa­le­ment à la suite d’une écharde. Elle sur­vient aus­si après un coup de cou­teau dans la zone du bord libre de l’ongle ou d’une sup­pu­ra­tion de l’hématome sous-unguéal.

En effet, l’abcès qui émerge dans cette zone se trouve « pres­sé » par une plaque unguéale dure et dense. Par consé­quent, une dou­leur extrê­me­ment intense, un malaise géné­ral et une élé­va­tion signi­fi­ca­tive de la tem­pé­ra­ture sont carac­té­ris­tiques du pana­ri­tium sous-unguéale. De plus, la pha­lange des ongles est œdé­ma­teuse, du pus est visible sous l’ongle.

Panaris sous-cutanée

C’est le type le plus cou­rant de pana­ris. Dans cer­tains cas, le pana­ris sous-unguéal se mani­feste par le suin­te­ment d’un héma­tome, qui se forme lorsqu’un objet conton­dant heurte l’ongle. Il sur­vient par exemple lorsqu’on tra­vaille avec un mar­teau ou qu’on se coince le doigt avec une porte.

Cette affec­tion se déve­loppe aus­si quand des plaies punc­ti­formes petites, mais pro­fondes s’infectent. Par exemple, lorsqu’une plante est piquée avec une épine, une alène, une arête de pois­son, etc. Au début, il y a une légère rou­geur et une dou­leur locale. En quelques heures, la dou­leur s’intensifie et devient lan­ci­nante. Le doigt est gonflé.

L’état géné­ral du patient peut res­ter satis­fai­sant ou se dété­rio­rer consi­dé­ra­ble­ment. Dans le cas des abcès à haute pres­sion, on observe des fris­sons et une élé­va­tion de la tem­pé­ra­ture à 38 degrés ou plus. En cas de non-trai­te­ment, de trai­te­ment insuf­fi­sant ou de retard, le pro­ces­sus puru­lent peut s’étendre aux for­ma­tions ana­to­miques pro­fondes (os, arti­cu­la­tions, tendons).

Panaritium osseux

Le pana­ri­tium osseux est un pro­ces­sus inflam­ma­toire qui se pro­duit dans les os des doigts. Il sur­vient à la suite du trans­fert de l’infection des tis­sus envi­ron­nants à l’os ou à la suite d’un trau­ma­tisme impor­tant. Le pana­ri­tium osseux se carac­té­rise par une dou­leur écla­tante et lan­ci­nante. Lorsque le pro­ces­sus se pro­duit sur la pha­lange de l’ongle, un œdème se pro­duit et la pha­lange devient comme un flacon.

Il peut se déve­lop­per avec une frac­ture ouverte infec­tée ou être le résul­tat d’un pana­ri­tium sous-cuta­né lorsque l’infection se pro­page des tis­sus mous à l’os. La pré­do­mi­nance des pro­ces­sus de fusion osseuse (ostéo­myé­lite) sur sa res­tau­ra­tion est carac­té­ris­tique. La des­truc­tion par­tielle et com­plète de la pha­lange est pos­sible. Aux pre­miers stades, les symp­tômes res­semblent à un pana­ri­tium sous-cuta­né, mais ils sont beau­coup plus prononcés.

Le patient souffre de dou­leurs lan­ci­nantes extrê­me­ment intenses et ne peut pas dor­mir. La peau est for­te­ment hyper­émique, chaude. Il existe des signes d’intoxication géné­rale : fièvre, fris­sons, maux de tête, fai­blesse. La for­ma­tion d’une fis­tule puru­lente indique le déve­lop­pe­ment d’un pana­ri­tium chro­ni­que.

La pha­lange affec­tée aug­mente de volume, ce qui fait que le doigt prend l’apparence d’un fla­con. La peau est lisse, brillante, rouge avec une teinte cya­no­tique. Le doigt est légè­re­ment plié, les mouve­ments sont limi­tés en rai­son de la dou­leur. Contrai­re­ment au pana­ri­tium sous-cuta­né, avec une forme osseuse, il est impos­sible de déter­mi­ner la zone de dou­leur maxi­male, car la dou­leur est dif­fuse. Des fris­sons et de la fièvre sont possibles.

Panaritium articulaire

Il peut se déve­lop­per à la suite d’une infec­tion directe (avec plaies péné­trantes ou frac­tures intra-arti­cu­laires ouvertes) ou de la pro­pa­ga­tion d’un pro­ces­sus puru­lent (avec pana­ri­tium ten­di­neux, sous-cuta­né et osseux). Avec le pana­ri­tium arti­cu­laire, les arti­cu­la­tions inter­pha­lan­giennes ou méta­car­po-pha­lan­giennes deviennent enflam­mées, dans les­quelles s’accumule l’exsudat inflammatoire.

En consé­quence, le doigt acquiert une appa­rence en forme de fla­con ou en forme de fuseau avec un volume maxi­mal dans la zone arti­cu­laire. La peau au-des­sus de l’articulation devient lisse, brillante et hyper­émique. La dou­leur s’intensifie lorsque vous essayez de faire un mou­ve­ment. L’évolution de la mala­die se carac­té­rise par la des­truc­tion du car­ti­lage arti­cu­laire et la pro­pa­ga­tion du pro­ces­sus au tis­su osseux. Au départ, il y a un léger gon­fle­ment et une dou­leur dans l’articulation pen­dant le mouvement.

Puis la dou­leur s’intensifie, les mou­ve­ments deviennent impos­sibles. L’œdème aug­mente et devient par­ti­cu­liè­re­ment pro­non­cé sur la sur­face arrière du doigt. À la pal­pa­tion, la ten­sion de la cap­sule arti­cu­laire est déter­mi­née. Par la suite, une fis­tule se forme sur le dos du doigt. Les symp­tômes pri­maires peuvent se ter­mi­ner par une gué­ri­son, avec des signes secon­daires. Par ailleurs, en rai­son de la pro­pa­ga­tion de la sup­pu­ra­tion des tis­sus voi­sins, l’amputation ou l’ankylose devient géné­ra­le­ment le résultat.

Tendon félon (tendovaginite purulente)

Comme d’autres types de pana­ri­tium, il peut se déve­lop­per à la fois avec une péné­tra­tion directe de l’infection et avec sa pro­pa­ga­tion à par­tir d’autres par­ties du doigt. On note un gon­fle­ment uni­forme du doigt, une légère flexion, une dou­leur intense, qui aug­mente for­te­ment lorsqu’on tente de faire des mou­ve­ments pas­sifs. Avec une pres­sion le long du ten­don, une dou­leur aiguë est déter­mi­née. Les rou­geurs peuvent ne pas être expri­mées. Il y a une aug­men­ta­tion signi­fi­ca­tive de la tem­pé­ra­ture, de la fai­blesse, du manque d’appétit. La confu­sion et le délire sont possibles.

Panaritium tendineux

Le pana­ri­tium ten­di­neux est une forme pro­fonde et sévère du pro­ces­sus inflam­ma­toire. Il se déve­loppe le plus sou­vent à la suite d’un trai­te­ment tar­dif ou inef­fi­cace du pana­ri­tium sous-cuta­né ou à la suite d’un trau­ma­tisme. Dans le cas du pana­ris ten­di­neux, les patients res­sentent une dou­leur intense et voû­tée dans tout le ten­don. Celle-ci s’aggrave par la flexion et l’extension du doigt et les mou­ve­ments pas­sifs sont for­te­ment limités.

Le doigt peut être dans une posi­tion for­cée à moi­tié pliée et gon­fler par­tout, par­fois l’inflammation passe à la main et à l’avant-bras.

Cela est dû au fait que le pus se pro­page rapi­de­ment à tra­vers les gaines ten­di­neuses, pas­sant aux muscles, aux os, aux tis­sus mous de la paume et même à l’avant-bras. Sans un trai­te­ment effi­cace, le ten­don fon­dra com­plè­te­ment et le doigt per­dra sa fonction.

Le panaris : Complication

Le pana­ris

Le dan­ger du pana­ris est que, en l’absence de trai­te­ment, le pro­ces­sus peut se pro­pa­ger d’une for­ma­tion à l’autre. En effet, il peut même endom­ma­ger les vais­seaux lym­pha­tiques du doigt, par les­quels l’infection peut se pro­pa­ger au-delà de la main et pro­vo­quer une inflam­ma­tion géné­rale, voire une sep­ti­cé­mie.  En outre, le patient peut souf­frir de :

  • Nécrose des doigts ;
  • Formes osseuses, arti­cu­laires et ten­di­neuses du panaritium ;
  • Empoi­son­ne­ment du sang ;
  • Inflam­ma­tion de tous les tis­sus du doigt ;
  • Récu­pé­ra­tion incom­plète avec perte de la fonc­tion des doigts.

Dans les cas moins graves, un dys­fonc­tion­ne­ment per­sis­tant à irré­ver­sible des doigts est pos­sible, par exemple avec une fusion puru­lente des pha­langes ou une défor­ma­tion des arti­cu­la­tions entre elles.

Phlegmon de la main

Une com­pli­ca­tion redou­table du pana­ris est le déve­lop­pe­ment du phleg­mon de la main. Il s’agit d’une inflam­ma­tion puru­lente aiguë et dif­fuse des tis­sus pro­fonds ou super­fi­ciels de la main, qui s’étend rapi­de­ment et n’a pas ten­dance à être conte­nue. Par exemple, il existe un risque éle­vé de déve­lop­per un phleg­mon avec les felons ten­di­neux des doigts I et V. En effet, les gaines ten­di­neuses de ces doigts se pro­longent dans le poi­gnet et l’avant-bras et sont connec­tées aux espaces cel­lu­laires de l’avant-bras.

Pandactylite

La pan­dac­ty­lite s’observe le plus sou­vent à la suite d’un trai­te­ment tardif/insuffisant d’autres formes de pana­ris ou à la suite d’un trau­ma­tisme grave du doigt. Pen­dant toute la durée de l’inflammation, il y a un gon­fle­ment, le doigt est épais­si, a une cou­leur bleu-vio­let et est très douloureux.

Dans ces cas, les mou­ve­ments actifs et pas­sifs sont impos­sibles. Il se forme sou­vent plu­sieurs fis­tules, d’où suintent des écou­le­ments puru­lents. Le doigt reste dans une posi­tion semi-flé­chie. On observe une intoxi­ca­tion géné­rale, les gan­glions lym­pha­tiques régio­naux sont hyper­tro­phiés et dou­lou­reux. Avec cette forme, le risque de perdre la pha­lange ou le doigt entier est très élevé.

Le panaris : Diagnostic

Le diag­nos­tic s’établit sur la base des plaintes du patient et des symp­tômes cli­niques de la mala­die. Le méde­cin pro­cède d’abord à un exa­men visuel pour déter­mi­ner la forme du pana­ris et éva­luer la pro­fon­deur de la lésion. Pour trou­ver la zone la plus dou­lou­reuse, on uti­lise une sonde abdominale.

Pour exclure le pana­ris osseux et arti­cu­laire, des radio­gra­phies sont néces­saires. Il convient de noter que, contrai­re­ment au pana­ris osseux, avec la forme arti­cu­laire de la mala­die, les chan­ge­ments ne sont pas immé­dia­te­ment détec­tables et peuvent être légers. Par consé­quent, afin de cla­ri­fier le diag­nos­tic, il convient de pres­crire des radio­gra­phies com­pa­ra­tives du doigt sain du même nom.

Le panaris : Traitement

Si le patient soup­çonne un pana­ris, il convient de consul­ter un méde­cin le plus rapi­de­ment pos­sible. S’il y a des­truc­tion du tis­su osseux, une consul­ta­tion avec un chi­rur­gien ortho­pé­dique est néces­saire. Si un patient atteint de pana­ris pré­sente un dia­bète sucré, il est néces­saire de consul­ter un endocrinologue. 

En effet, les tac­tiques de trai­te­ment dépendent du stade de la mala­die. Dans la phase d’infiltration, un trai­te­ment conser­va­teur avec des médi­ca­ments anti­bac­té­riens est possible.

En cas de pana­ris sous-cuta­né en phase séreuse, un trai­te­ment conser­va­teur est pos­sible. Tou­te­fois, la pre­mière nuit blanche que passe le patient est une indi­ca­tion abso­lue de chi­rur­gie. En effet, une dou­leur lan­ci­nante sévère qui empêche de dor­mir est une preuve de suppuration.

En cas de déve­lop­pe­ment du pana­ris sous-unguéal, il convient de reti­rer une par­tie de l’ongle affec­té ou l’ongle entier. En outre, il est pos­sible de trai­ter la paro­ny­chie de manière conser­va­trice. Cepen­dant, lorsque du pus appa­raît, seule la chi­rur­gie est effi­cace.

Par ailleurs, le trai­te­ment du pana­ris ten­di­neux se fait en urgence, car la com­pres­sion du ten­don par l’exsudat entraîne rapi­de­ment une nécrose du ten­don. La zone enflam­mée est ouverte pour drai­ner l’exsudat et la gaine du ten­don est lavée avec une solu­tion antiseptique.

Le trai­te­ment du pana­ris arti­cu­laire néces­site une arthro­to­mie, c’est-à-dire l’ouverture de la cavi­té arti­cu­laire avec retrait ulté­rieur du conte­nu et drai­nage. Si les sur­faces arti­cu­laires sont déjà détruites, on pro­cède à la résec­tion des par­ties arti­cu­laires détruites de l’os. Dans de rares cas, l’amputation du doigt est nécessaire.

Dans les pre­miers stades du pana­ris ostéoar­ti­cu­laire et osseux, un trai­te­ment conser­va­teur est pos­sible, mais s’il n’y a pas d’amélioration dans les 1 à 2 jours, une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale est nécessaire.

Dans les der­niers stades du pana­ris super­fi­ciel, ain­si que dans tous les stades de la forme osseuse et ten­di­neuse de la mala­die, une opé­ra­tion est néces­saire. L’ouverture du pana­ri­tium se com­plète par un drai­nage pour assu­rer l’évacuation la plus effi­cace de la fibre divi­sée en cellules.

La tac­tique chi­rur­gi­cale pour le pana­ris osseux ou arti­cu­laire est déter­mi­née par le degré de pré­ser­va­tion des tis­sus affec­tés. En cas de des­truc­tion par­tielle, une résec­tion des zones endom­ma­gées est utile. En cas de des­truc­tion totale (pos­sible avec les félons des os et des arti­cu­la­tions), l’amputation serait la solu­tion finale. En même temps, le méde­cin peut pres­crire des médi­ca­ments pour com­battre l’inflammation (anti­bio­tiques), réduire la dou­leur et éli­mi­ner l’intoxication géné­rale.

Le panaris : Prévention

Le pana­ris fait par­tie des mala­dies qu’il est plus facile de pré­ve­nir que de trai­ter. Il est néces­saire de suivre un cer­tain nombre de règles simples pour la pré­ven­tion des patho­lo­gies infec­tieuses et inflam­ma­toires des tis­sus mous du doigt. Il s’agit notam­ment d’éviter l’exposition pro­lon­gée à l’eau, qui réduit les pro­prié­tés pro­tec­trices de la peau.

En outre, il convient d’utiliser des outils sté­riles pour la manu­cure ou la pédi­cure. De sur­croît, il faut por­ter des gants de pro­tec­tion pen­dant le tra­vail et res­pec­ter les mesures de sécu­ri­té au tra­vail. Dans tous les cas, il est très impor­tant de consul­ter un méde­cin à temps (dès l’apparition de dou­leurs intenses, qui inter­rompent par­fois le som­meil noc­turne, et même avant).

En cas de bles­sure de la peau des doigts, les cou­pures, abra­sions, bavures et injec­tions, il convient de les trai­ter à temps avec un anti­sep­tique. Il faut ensuite uti­li­ser un patch bac­té­ri­cide pour pro­té­ger la zone bles­sée. Le plus impor­tant est d’éviter les lésions cutanées.

 

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