Santé

La maladie de Verneuil : Facteurs de risques, symptômes, traitement

Les infections des tissus mous sont la raison la plus fréquente des visites chez le chirurgien ambulatoire (plus de 70 % des visites). L’une des pathologies de ce groupe est la maladie de Verneuil ou l’hydradénite. Dans le cas d’un mauvais ou non-traitement, cette affection peut entraîner une infection des tissus environnants, ce qui augmente le risque de cellulite. Ce dernier se traduit par des agents pathogènes qui pénètrent dans les ganglions lymphatiques ou dans la circulation systémique pour provoquer une septicémie. C’est pourquoi les spécialistes recommandent de mieux s’informer sur cette maladie afin de savoir quand consulter.

La maladie de Verneuil : Description générale

La maladie de Verneuil se manifeste par un processus inflammatoire aigu survenant dans les glandes sudoripares apocrines. Elle n’est jamais observée chez les enfants avant la puberté ou les personnes âgées. En effet, le fonctionnement des glandes sudoripares apocrines ne commence qu’à la puberté et s’estompe avec la vieillesse. Par exemple, la plupart des maladies associées à l’hidradénite (environ 85 %) surviennent chez les femmes âgées de 16 à 55 ans. En réalité, le déséquilibre hormonal et la ménopause sont les facteurs pour lesquelles cette affection est plus observée chez cette catégorie de patients. Il est important de rappeler que les femmes enceintes ne sont pas exclues de ce groupe. Cela peut entraîner un développement anormal du fœtus ou une fausse couche.

La maladie de Verneuil : différents types

La maladie de Verneuil se présente sous plusieurs formes, en fonction des facteurs déclencheurs et des manifestations cliniques. En effet, ses différentes classifications sont les suivantes :

  • Purulente aiguë (caractérisée par l’accumulation de pus dans la glande sudoripare) ;
  • Axillaire (le plus souvent causé par des coupures et des microtraumatismes qui contribuent à la pénétration des microbes) ;
  • Inguinal (le plus souvent causé par le port de sous-vêtements serrés qui peuvent frotter et le non-respect de l’hygiène personnelle) ;
  • Chronique (caractérisée par une évolution longue et récurrente) ;
  • Suppurative (un autre nom est l’acné inversa).

Il convient de noter que l’hydradénite suppurative s’accompagne de l’acné et la forme purulente aiguë est de plus en plus récidivante. De plus, les différents types de cette affection peuvent entraîner une ostéomyélite, une septicémie et des carcinomes spinocellulaires de la peau. Ces derniers ont un degré élevé de malignité et forment rapidement des métastases.

La maladie de Verneuil : Localisation

Bien que l’hydradénite puisse se manifester à n’importe quelle partie du corps où les glandes sudoripares apocrines sont présentes, les aisselles sont les zones les plus touchées. Par ailleurs, la région inguinale est moins fréquemment affectée. Les grandes lèvres, l’aréole, le dessous des glandes mammaires, l’aine, le nombril ou le cuir chevelu sont les zones les plus touchées chez la femme.

En revanche, chez les hommes, la maladie est plus caractéristique au niveau du scrotum et les parties autour de l’anus. Cependant, le taux d’apparition est le même pour les femmes que pour les hommes dans la région axillaire. On note parfois des endroits rares comme sur le visage (principalement chez l’homme).

Ces localisations sont dues au fait que les glandes sudoripares apocrines situées dans ces zones sont les plus sensibles aux inflammations. Elles se caractérisent par des conduits tortueux. Ces derniers entravent l’écoulement de la sueur et contribuent à l’inflammation.

La maladie de Verneuil : Agent responsable

Comme pour toutes les infections cutanées, les bactéries sont la cause directe de la maladie de Verneuil. En effet, l’agent responsable de cette affection est, dans la plupart des cas, le Staphylococcus aureus. Dans de rares cas, il peut s’agir de streptocoques, Escherichia coli ou Pseudomonas aeruginosa.

Ces germes pénètrent dans les glandes apocrines par les canaux excréteurs et commencent à s’y multiplier. Lorsque cela se produit, le flux est bloqué et on note une sécrétion accumulée (pus), qui n’a pas d’issue. Cela entraîne un processus inflammatoire et douloureux. En plus de ces micro-organismes, d’autres raisons peuvent également être à l’origine de l’hydradénite :

  • Une restructuration du système endocrinien ;
  • Une immunité affaiblie ;
  • Blessures de la peau ;
  • Transpiration accrue ;
  • Les troubles hormonaux ;
  • Les processus inflammatoires chroniques.

Dans le cas de la transpiration, c’est l’humidification et la macération constantes de la peau qui entraînent une diminution de sa fonction barrière. Par conséquent, la pénétration des micro-organismes devient plus facile.

La maladie de Verneuil : Les facteurs de risques

Le principal facteur déclencheur de cette affection est la mauvaise hygiène. Il s’agit du cas où une personne ignore les règles de propreté personnelle, ne prend pas de douche ou de bain à temps. Dans ces conditions, la peau devient un environnement favorable à la croissance rapide des micro-organismes.

En outre, ces dernières années, l’un des moyens de provoquer la suppuration des glandes sudoripares dans les régions axillaires et inguinales est le rasage (surtout la partie intime chez les femmes). Les microcoupures qui se produisent pendant cet acte deviennent le point d’entrée des batteries.

Outre la saleté, l’obésité joue également un rôle important, car les plis de la peau ne se dessèchent pas à temps. En fait, dans un environnement humide, les microbes se multiplient dix fois plus activement. L’érythème fessier et le grattage réduisent également les fonctions protectrices de la peau. Enfin, le diabète sucré, qui altère la fonction nutritionnelle des vaisseaux sanguins, est également un terrain propice aux infections cutanées purulentes.

Par ailleurs, l’un des facteurs de risques de la maladie de Verneuil est l’utilisation des anti-transpirants. Les ingrédients de ces produits provoquent le blocage de la fonction des glandes sudoripares. Pour cette raison, la sueur n’évacue pas ses conduits et le lessivage du staphylocoque doré ne se produit pas. En conséquence, le patient ressent une inflammation qui se développe dans la glande sudoripare elle-même.

La maladie de Verneuil : Stades de développement

La maladie de Verneuil se développe rapidement et est active pendant plusieurs mois. Dans le même temps, en l’absence de traitement et de prévention appropriés, il existe toujours un risque de rémission soudaine. En effet, cette dernière peut durer de plusieurs mois à plusieurs années. Dans tous les cas, l’évolution de cette maladie se fait en trois étapes :

  • Stade I : Formation d’éléments inflammatoires denses, de « nodules » mobiles à la palpation. Ils peuvent être douloureux et provoquer des démangeaisons ;
  • Stade II : Combinaison de plusieurs éléments enflammés et formation de fistules, développement d’abcès et de cicatrices.
  • Stade III : élargissement des fistules (jusqu’à 2 cm de diamètre ou plus), nodules « collés » et cicatrices visibles.

En fonction de la gravité de la maladie et de sa cause, le processus peut être un peu plus court.

Stade I

La maladie de Verneuil commence par l’apparition d’un petit nodule douloureux sous la peau à un endroit typique. Il n’est pas visible au début, mais peut être ressenti au toucher. Après 24 à 48 heures, il augmente considérablement de taille. Ainsi, la peau qui le recouvre change de couleur et devient rouge, puis bleu violacé. La douleur devient très intense et empêche souvent tout mouvement actif du membre.

Stade II

À ce moment, dans l’épaisseur du nœud, un processus de fusion tissulaire se produit. Il se manifeste par l’apparition de fluctuations (lorsque le nœud est palpé, son centre semble tomber sous le doigt). La peau recouvrant l’abcès s’amincit progressivement jusqu’à ce qu’un petit trou apparaisse, par lequel du pus épais commence à s’écouler.

Cela se produit généralement entre le 7e et le 10e jour après le début de la maladie. Généralement, si l’on ne soigne pas l’hidradénite purulente, le processus se termine par la formation d’une fistule, par laquelle le contenu purulent s’écoule constamment.

Stade III

Durant cette étape d’évolution de la maladie, un grand nombre de vaisseaux lymphatiques traversent le tissu sous-cutané. Par leur intermédiaire, l’infection peut se propager aux glandes sudoripares voisines. Dans ce cas, l’état général du patient s’aggrave. Il ressent une augmentation de la température corporelle, faiblesse, trouble du sommeil et des malaises incessants.

En raison de l’infection massive, le tissu sous-cutané gonfle fortement et les foyers d’infection dépassent la peau. Par conséquent, cela forme une image semblable à un « pis de chienne ». Ce dernier est devenu le nom populaire de la maladie.

La maladie de Verneuil : Symptômes

Dans la plupart des cas, la maladie de Verneuil est unilatérale, mais il existe aussi des situations de lésions bilatérales. Au début de la maladie, les signes incluent :

  • Changement de couleur de la peau ;
  • Des démangeaisons à l’endroit de l’inflammation ;
  • Fièvre ;
  • Nausées ;
  • Les nodules douloureux au toucher.

Ces derniers augmentent rapidement de taille et se transforment sous forme de mamelons. De plus, la peau peut prendre une teinte rouge-bleuâtre, un gonflement se produit et la douleur dans la zone affectée s’intensifie. Par ailleurs, les ganglions peuvent fusionner entre eux, en raison de la formation de pus en leur sein, ils deviennent mous. Parfois, les foyers s’ouvrent spontanément et on remarque une libération du pus. Après cela, l’état peut s’améliorer. Puis un ulcère s’y forme, qui guérit après un certain temps.

En cas de déclenchement de la maladie, un infiltrat (joint) peut se développer, qui met longtemps à guérir. En général, les rechutes sont fréquentes, surtout chez les personnes en surpoids ou diabétiques. Dans la plupart des cas, les récidives de la maladie se produisent au même endroit que la première fois.

Les nodules peuvent devenir plus douloureux et plus gros et une suppuration peut se développer lorsqu’on ne soigne pas cette pathologie. Parfois, ils s’ouvrent d’eux-mêmes et on remarque un liquide séreux et sanglant. Ces lésions guérissent lentement, généralement en 10 à 30 jours, et peuvent laisser des cicatrices sur la peau.

La maladie de Verneuil : Complications

La maladie de Verneuil

Cette maladie se complique rarement si le traitement est prescrit à temps et de manière adéquate. Toutefois, si elle est ignorée, les effets indésirables suivants peuvent survenir :

  • Phlegmon (processus purulent sans limites claires dans le tissu adipeux) ;
  • Septicémie (propagation d’une infection entraînant un empoisonnement du sang) ;
  • Lymphadénite (inflammation des ganglions lymphatiques) ;
  • Récupération incomplète ;
  • Inconfort ;
  • Formation de comédons
  • Propagation de l’infection à d’autres glandes ;
  • Inefficacité du traitement médicamenteux nécessitant une intervention chirurgicale.

À première vue, l’hydradénite peut ne pas sembler être une pathologie très grave. Cependant, afin d’éviter des conséquences graves, il est préférable de contacter un professionnel de santé dès les premiers signes. Par exemple, l’apparition de bosses rouges sur la peau dans la zone d’accumulation des glandes sudoripares.

La maladie de Verneuil : Diagnostics

Le diagnostic de cette affection n’est pas difficile à établir. Il se fonde sur la localisation caractéristique de l’inflammation. Tout d’abord, le médecin procède à un examen visuel, évalue le tableau clinique et étudie les antécédents du patient.

Parmi les méthodes de diagnostic en laboratoire, une analyse de sang générale est obligatoire. Durant cet examen, on observe une augmentation du nombre de leucocytes et une accélération de la vitesse de sédimentation des érythrocytes. En cas d’évolution récurrente ou prolongée, les spécialistes réalisent une culture bactérienne de la plaie. Ils étudient aussi sa sensibilité face aux médicaments antibactériens.

La maladie de Verneuil : Traitements

Les différents types de traitement de cette affection dépendent de son stade d’évolution. En effet, le plus souvent, l’évolution de l’hidradénite est longue avec des exacerbations périodiques et l’auto-guérison est rare.

Traitement initial

Dans la phase de formation de l’infiltrat, le médecin peut essayer de traiter de manière conservatrice les zones inguinales, axillaires et autres. Il peut utiliser les fonds locaux à partir du premier ou du deuxième jour. Par ailleurs, le professionnel de santé peut prescrire des antibiotiques sous forme de pommades.

On utilise le plus souvent de la tétracycline, des pommades d’érythromycine ou des lotions de clindamycine. De plus, sur recommandation d’un médecin, il est possible d’utiliser la thérapie UHF, la thérapie UV, la magnétothérapie et l’électrophorèse.

Traitement chirurgical

Dans les cas plus graves où il n’est pas possible de guérir cette maladie avec des méthodes conservatrices, il faut recourir à une intervention chirurgicale. Dans ce cas, le spécialiste procède au drainage qui constitue le moment clé dans le traitement de tout processus purulent. La chirurgie pour ouvrir l’abcès est le meilleur moyen d’y parvenir.

Selon la clinique ou le spécialiste, la méthode la plus appropriée pour soulager la douleur est l’anesthésie. Cela évite l’apparition d’effets systémiques des anesthésiques. Voici comment se déroule généralement l’avancement de l’opération :

  • Les professionnels traitent la peau au-dessus de l’abcès et autour de celui-ci avec des antiseptiques.
  • Ils pratiquent une petite incision sur toute la profondeur de la peau jusqu’à ce que la cavité de l’abcès soit ouverte.
  • Ensuite, ils traitent la cavité avec des antiseptiques. Par ailleurs, on effectue son drainage avec des compresses stériles de gaze imbibées d’une pommade antibiotique hydrosoluble.
  • Avec de multiples lésions des glandes sudoripares, on ouvre chaque abcès immédiatement. Si les foyers sont situés très près les uns des autres, il est préférable d’éliminer tout le conglomérat inflammatoire dans les tissus sains. Dans ce cas, le spécialiste procède à la suture de la plaie.

Après l’opération, on effectue quotidiennement des pansements. En effet, on traite aussi la peau autour de la plaie avec des antiseptiques. Les spécialistes lavent également la cavité de l’abcès et changent les compresses stériles de gaze.

À la fin du pansement, ils appliquent des bandages avec une pommade antimicrobienne sur la plaie. Enfin, ils retirent les compresses stériles de gaze après que le pus ait cessé de couler de la plaie. Après cela, cette dernière guérit rapidement d’elle-même. Bien entendu, jusqu’à cicatrisation complète, les pansements se poursuivent.

Traitement conservateur après l’opération

Les spécialistes effectuent un traitement conservateur général après la chirurgie dans les cas où l’hidradénite récidive. C’est aussi la forme chronique de la maladie de Verneuil. En effet, elle ne reflète pas son évolution réelle. Dans ce cas, ils procèdent à des traitements spécifiques :

  • Cures d’antibiothérapie avec céphalosporines et pénicillines semi-synthétiques ;
  • Transfusion de plasma antistaphylococcique ;
  • Irradiation UV du sang ;
  • Irradiation laser du sang ;
  • Thérapie vitaminique.

Pour les douleurs intenses, ils prescrivent également des antalgiques non narcotiques. En outre, pour les troubles du sommeil, le patient peut prendre des somnifères adaptés.

La maladie de Verneuil : Prévention

Les mesures de prévention sont simples :

  • Respect des règles d’hygiène personnelle ;
  • Non-utilisation des anti-transpirants (utiliser des lotions avec des solutions ou des poudres de bronzage) ;
  • Refus des sous-vêtements synthétiques ;
  • Changement quotidien du linge, surtout pendant la saison chaude ;
  • Perte de poids ;
  • Traitement approfondi des foyers d’infection chroniques de toute localisation (leur présence réduit les défenses de l’organisme) ;
  • Éviter le rasage de l’aine ou des aisselles (il vaut mieux faire une épilation au laser).

Comme le risque est aussi présent chez les femmes enceintes, la prévention de l’hidradénite est également nécessaire pendant la grossesse.

La maladie de Verneuil : Recommandations

L’hidradénite est une maladie désagréable, mais pas mortelle. En guide de rappel, l’accès rapide à un médecin aidera à éviter une invalidité à long terme et le développement de complications. L’alimentation joue un rôle important dans le traitement de cette maladie.

Pendant trois mois, le patient doit s’abstenir d’aliments épicés, d’alcool et de sucreries. On recommande plutôt de manger des aliments riches en vitamines et en fer (pommes, baies, chou). De plus, le choix de la méthode de traitement et la nomination des médicaments doivent être effectués exclusivement par un médecin. L’automédication est inacceptable et peut être dangereuse pour la santé. En outre, le traitement doit être accompagné de procédures d’hygiène régulières et de soins corporels.

 

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