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Rapport tour de hanche/ tour de taille : meilleur facteur de prédiction du risque cardiaque que l’IMC

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Le sur­poids et l’obésité consti­tuent de poten­tiels fac­teurs de risque de plu­sieurs mala­dies car­diaques. Plu­sieurs études ont révé­lé que la pro­gres­sion du risque car­diaque est dans de nom­breux cas due à une prise de poids exces­sive de la part du patient. Pour esti­mer ce risque, l’indicateur de masse cor­po­relle (IMC) était recom­man­dé aux patients et leur ser­vait de moyen de pré­dic­tion. Après plu­sieurs années d’utilisation, l’IMC semble mon­trer des insuf­fi­sances, tan­dis qu’un autre fac­teur de pré­dic­tion du risque car­diaque com­mence à don­ner plus d’assurance. Il s’agit du rap­port tour de hanche/ tour de taille, dont il est impor­tant de connaitre le mode de fonc­tion­ne­ment et les avantages.

Quelle relation existe-t-il entre l’obésité et le risque cardiaque ?

L’obésité et les mala­dies car­diaques entre­tiennent une solide cor­ré­la­tion. Plu­sieurs études menées au fil des décen­nies démontrent clai­re­ment, le lien de cau­sa­li­té qu’il existe entre la sur­charge pon­dé­rale et la sur­ve­nue de plu­sieurs car­dio­pa­thies. Défi­nie par un indice de masse cor­po­rel cor­res­pon­dant à plus de 30 kg/m², l’obésité est une patho­lo­gie qui touche plus d’un mil­liard de per­sonnes dans le monde. Elle est régu­liè­re­ment asso­ciée à un risque de mor­ta­li­té pré­coce chez les per­sonnes qui sont affectées.

Ce risque de mor­ta­li­té devient alar­mant lorsque l’indice de cor­pu­lence dépasse le seuil de 27 kg /m². Il en résulte une sur­mor­ta­li­té dans la popu­la­tion tou­chée par l’obésité.  L’explication la plus récur­rente asso­ciée à cette cor­ré­la­tion est une réduc­tion du méta­bo­lisme éner­gé­tique du cœur pro­vo­quée par l’obésité. Ce dys­fonc­tion­ne­ment amène les scien­ti­fiques à conclure que l’obésité consti­tue un fac­teur de risque pour plu­sieurs mala­dies car­dio­vas­cu­laires. Il s’agit prin­ci­pa­le­ment de :

L’obésité et l’insuffisance cardiaque

D’abord, l’insuffisance car­diaque est la car­dio­pa­thie la plus notée chez les per­sonnes obèses. Elle sur­vient le plus sou­vent comme une com­pli­ca­tion, et s’explique par trois méca­nismes phy­sio­pa­tho­lo­giques. Ces trois méca­nismes révèlent les consé­quences de l’obésité sur le fonc­tion­ne­ment du ven­tri­cule gauche. En pre­mier lieu, on note une élé­va­tion de la pré­charge ven­tri­cu­laire qui est consé­cu­tive à une majo­ra­tion du volume plas­ma­tique. Cette majo­ra­tion est elle-même pro­vo­quée par l’augmentation de la masse grasse dans le corps.

En second lieu, on note l’élévation de la post­charge du ven­tri­cule gauche en rai­son de la sur­ve­nue fré­quente d’une hyper­ten­sion arté­rielle liée à l’obésité. En der­nier lieu, l’insuffisance car­diaque asso­ciée à l’obésité s’explique éga­le­ment par l’altération des fonc­tions sys­to­liques et dias­to­liques. Ces trois méca­nismes sont donc res­pon­sables de la sur­ve­nue de l’insuffisance car­diaque chez les per­sonnes souf­frant d’obésité.

La forme d’insuffisance car­diaque la plus fré­quente est celle à frac­tion d’éjection pré­ser­vée. Elle consti­tue au moins 50 % des cas géné­raux d’IC chez les obèses. De façon spé­ci­fique, plu­sieurs élé­ments expliquent ce nombre éle­vé de cas d’IC à frac­tion d’éjection pré­ser­vée. Par­mi ces élé­ments, on note une insu­li­no-résis­tance, une réten­tion rénale, des troubles du méta­bo­lisme cel­lu­laire ou encore une sur­charge car­diaque. Ces élé­ments tra­duisent les consé­quences de l’obésité sur les fonc­tions car­diaques. Outre l’insuffisance car­diaque à frac­tion d’éjection pré­ser­vée qui consti­tue la moi­tié des cas, les autres cas d’IC sur­viennent grâce au méca­nisme en trois temps expli­qué plus haut.

L’obésité et les maladies coronariennes

Ensuite, les mala­dies coro­na­riennes font éga­le­ment par­tie des car­dio­pa­thies les plus asso­ciées à l’obésité. L’étude de Fra­min­gham a révé­lé que les femmes souf­frant d’obésité étaient plus expo­sées au risque de déve­lop­per une mala­die coro­na­rienne qu’une femme ayant une charge pon­dé­rale nor­male. Cette étude indique éga­le­ment que le risque de mor­ta­li­té lié à une mala­die coro­na­rienne est 5 fois plus éle­vé chez les femmes obèses que chez celles qui sont saines.

Le risque coro­na­rien est éga­le­ment très pré­sent chez les hommes obèses. La même étude indique le risque de sur­ve­nue d’une mala­die coro­na­rienne est de 13% plus éle­vé chez ces der­niers. Ces dif­fé­rentes don­nées sont indé­pen­dantes d’éléments d’influences comme le taux de cho­les­té­rol, le dia­bète ou encore les varia­tions de la pres­sion arté­rielle. Il faut donc en déduire que l’obésité est un fac­teur de risque indé­pen­dant des mala­dies coronariennes.

L’obésité et l’hypertension artérielle

Enfin, l’hypertension arté­rielle consti­tue la troi­sième patho­lo­gie car­dio­vas­cu­laire la plus récur­rente chez les per­sonnes obèses. Elle serait cau­sée par une acti­va­tion du sys­tème ner­veux sym­pa­thique. Cette acti­va­tion serait elle-même sti­mu­lée par une hyper­in­su­li­né­mie. Des études ont été menées sur le lien entre l’hypertension et l’obésité. Ils en résultent une cor­ré­la­tion intrin­sèque entre les deux patho­lo­gies. L’obésité serait notam­ment à la base du tiers des cas d’HTA dans le monde.

Par ailleurs, cette cor­ré­la­tion serait à la base de la plu­part des acci­dents vas­cu­laires céré­braux notés au sein de la popu­la­tion obèse. Il en résulte notam­ment que l’obésité est une cause majeure de mort subite due à la sur­ve­nue de mala­dies car­dio­vas­cu­laires. Au regard de ces dif­fé­rents liens éta­blis entre l’obésité et le risque car­diaque, la néces­si­té de la mise en œuvre d’un moyen de pré­dic­tion de ce risque se com­prend aisé­ment. C’est d’ailleurs ce qui a moti­vé les auto­ri­tés sani­taires à mettre en place l’indice de masse cor­po­relle (IMC).

Comment mesurer l’indice de masse corporelle ?

L’indice de masse cor­po­relle est un moyen médi­cal uti­li­sé pour mesu­rer la cor­pu­lence d’une per­sonne. Il a été créé au XIXe siècle et est ins­pi­ré de l’indice Que­te­let de l’obésité qui a été éla­bo­ré en 1932 par Adolphe Que­te­let. L’IMC se base notam­ment sur la taille et le poids de la per­sonne, et per­met de détec­ter une éven­tuelle sur­charge pon­dé­rale. Il per­met éga­le­ment d’évaluer le risque de mala­dies car­dio­vas­cu­laires s’exposent le patient chez qui une obé­si­té a été diagnostiquée.

La for­mule pour la cal­cu­ler est IMC = poids / taille, le poids étant en kg et la taille en m². Les résul­tats obte­nus per­mettent de faire diverses inter­pré­ta­tions de la situa­tion pon­dé­rale d’une per­sonne. Ain­si, il peut être pos­sible de déter­mi­ner grâce à l’IMC un sous-poids, un sur­poids ou  encore une obésité.

Interprétation des résultats après la mesure de l’IMC

Lorsque l’indice de masse cor­po­relle d’une per­sonne est infé­rieur à 18,5, cette der­nière souffre d’une insuf­fi­sance pon­dé­rale (le patient est en sous-poids). Bien qu’un tel état ne pré­sente aucun risque car­diaque, il peut en résul­ter un affai­blis­se­ment du sys­tème immu­ni­taire de la per­sonne concer­née, une ostéo­po­rose ou encore une infertilité.

Lorsque l’IMC se situe entre 18, et 24,9, le patient est consi­dé­ré comme ayant un poids nor­mal. Cet inter­valle de poids ne pré­sente pas de risque de patho­lo­gies, mais au contraire atté­nue les risques de déve­lop­per des patho­lo­gies liées au poids.

Par contre, lorsque l’IMC dépasse les 25 kg/m², le patient est consi­dé­ré soit en sur­poids soit en situa­tion d’obésité. Dans ce cas, il pré­sente de plus grands risques de déve­lop­per des mala­dies graves comme le dia­bète, les mala­dies car­dio­vas­cu­laires ou encore cer­tains types de can­cers. Dans de nom­breux cas, la situa­tion pon­dé­rale indi­quée par l’IMC est véri­fiée médi­ca­le­ment. Plu­sieurs don­nées indiquent que ce fac­teur de pré­dic­tion du risque car­diaque ne serait pas tota­le­ment fiable.

Les insuffisances de l’IMC

La prin­ci­pale limite du cal­cul de l’IMC est qu’il ne tient pas compte de la masse grasse. Plu­sieurs experts mettent en avant le fait l’IMC ne fasse pas de nuance entre le gras du corps, le muscle cor­po­rel ou encore la masse osseuse. Cette confu­sion influence néga­ti­ve­ment les résul­tats, et peut conduire à une fausse inter­pré­ta­tion des résul­tats.

En effet, l’obésité se mesure à l’excès de gras cor­po­rels, et ne tient pas compte du poids en géné­ral. C’est d’ailleurs ce que retient l’OMS et d’autres orga­nismes sani­taires impor­tants. Cepen­dant, la mesure de l’IMC ne se base que sur le poids et la taille d’une per­sonne, ce qui ne ren­seigne pas suf­fi­sam­ment sur la réelle situa­tion cli­nique de cette dernière.

De plus, les résul­tats d’une mesure de l’IMC peuvent créer un sen­ti­ment de fausse séré­ni­té. Cela se jus­ti­fie par le fait que la dis­tri­bu­tion du gras cor­po­rel n’est pas non plus prise en compte par l’IMC. La dis­tri­bu­tion du gras cor­po­rel au niveau de l’abdomen et dans d’autres par­ties du corps est un indice fiable sur la pré­sence de mala­dies car­diaques ou encore de mala­dies chro­niques comme le dia­bète. L’indice de masse cor­po­relle ne pre­nant en compte que le poids, une per­sonne dont la répar­ti­tion du gras cor­po­rel indique une mala­die car­diaque peut donc pen­ser qu’elle en bonne santé.

Par ailleurs, cet outil pré­sente d’autres insuf­fi­sances qui sont non négli­geables. D’abord, le résul­tat de l’IMC peut être influen­cé par cer­tains élé­ments. À titre illus­tra­tif, lorsque le patient est déshy­dra­té, son IMC peut être dimi­nué. De même, une per­sonne pré­sen­tant des œdèmes peut voir son IMC aug­men­ter. Outre ces situa­tions de varia­tion de l’IMC, il faut pré­ci­ser que l’outil ne s’adapte pas aux femmes et aux per­sonnes âgées.  Rela­ti­ve­ment aux enfants, la méthode de mesure qui leur est appli­quée est dif­fé­rente de celle des adultes.

Il est une évi­dence que l’ensemble de ces élé­ments témoignent des insuf­fi­sances de l’IMC. Il n’est donc pas recom­man­dé de se fier aux seuls résul­tats éma­nant de la mesure de l’IMC, pour déter­mi­ner le risque car­diaque lié à la cor­pu­lence. Les experts recom­mandent davan­tage un autre exa­men qui semble don­ner plus de satis­fac­tion en termes de pré­dic­tions du risque car­diaque. Il s’agit du rap­port tour de taille/ tour de hanche dont il est impor­tant de connaitre le fonc­tion­ne­ment et les avantages.

En quoi le rapport tour de taille/tour de hanche est-il meilleur que l’IMC ?

Le rap­port taille/hanche est l’une des mesures aux­quelles ont recours les méde­cins afin de détec­ter un embon­point chez un patient. Il consti­tue un indice impor­tant sur l’état de san­té du patient, et per­met par­ti­cu­liè­re­ment de déter­mi­ner s’il existe un risque car­diaque asso­cié à cet état. Il se dif­fé­ren­cie notam­ment de l’IMC par son pro­cé­dé qui consiste à mesu­rer le rap­port du tour de la taille de l’individu à celui de sa hanche.  Ain­si, il per­met de cal­cu­ler la quan­ti­té de graisses pré­sentes au niveau de la taille, des fesses et des hanches.

Comme dans le cas de l’IMC, le risque car­diaque s’évalue sur base des don­nées four­nies par la mesure. Tou­te­fois, ce risque s’évalue dif­fé­rem­ment chez l’homme et chez la femme.  Ain­si, chez la femme, lorsque le ratio taille/hanche est infé­rieur 0,80, le risque car­diaque et le risque sani­taire en géné­ral sont très faibles. Ce risque est modé­ré lorsque le résul­tat est situé entre 0,81 et 0,85 et devient éle­vé lorsque le ratio dépasse 0,86.

Chez l’homme par contre, le risque car­diaque est faible lorsque le rap­port donne un résul­tat infé­rieur à 0,95. Il est dit modé­ré lorsqu’il se trouve dans l’intervalle 0,96–1,0. Le risque car­diaque devient éle­vé chez l’homme lorsque le ratio affiche un résul­tat supé­rieur à 1,0. Ces dif­fé­rents résul­tats sont poten­tiel­le­ment plus fiables que ceux de l’IMC, car ils tiennent compte des para­mètres lais­sés de côté par ce der­nier. De plus, son appli­ca­tion est simple et acces­sible à tous.

Ain­si, pour mesu­rer soi-même le rap­port taille/hanche, il faut d’abord se tenir droit. Une expi­ra­tion par la bouche per­met de se sen­tir plus à l’aise dans cette pos­ture. Ensuite, le sujet doit se ser­vir d’un ruban pour mesu­rer son tour de taille. Il doit ensuite répé­ter le même exer­cice pour la cir­con­fé­rence de ses hanches.

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