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ASCOT-LLA : A quoi sert-elle ?

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L’An­glo-Scan­di­na­vian Car­diac Out­comes Trial – Lipid Lowe­ring (ASCOT-LLA) est une étude cli­nique majeure dans le domaine de la san­té car­dio­vas­cu­laire, menée entre 1998 et 2002 dans plu­sieurs pays euro­péens. Elle avait pour objec­tif d’é­va­luer l’ef­fi­ca­ci­té d’un médi­ca­ment hypo­cho­les­té­ro­lé­miant, appe­lé ator­vas­ta­tine, sur la réduc­tion des évé­ne­ments car­dio­vas­cu­laires chez des patients atteints d’hy­per­ten­sion arté­rielle et pré­sen­tant un risque, modé­ré à éle­vé, de mala­dies car­dio­vas­cu­laires. Les résul­tats de l’AS­COT-LLA ont eu un impact signi­fi­ca­tif sur la pra­tique médi­cale, en par­ti­cu­lier dans la pré­ven­tion et le trai­te­ment des mala­dies car­dio­vas­cu­laires. Dans cet article, nous allons pas­ser en revue les résul­tats les plus impor­tants de cette étude, ain­si que ses impli­ca­tions pour la san­té car­dio­vas­cu­laire et la pra­tique médicale.

Enjeux de l’ASCOT-LLA sur la santé cardiovasculaire

L’ASCOT-LLA a per­mis de mettre en évi­dence l’im­por­tance de la réduc­tion du taux de cho­les­té­rol dans la pré­ven­tion des mala­dies car­dio­vas­cu­laires chez les patients pré­sen­tant un risque modé­ré à éle­vé de ces patho­lo­gies. En effet, les mala­dies car­dio­vas­cu­laires sont la pre­mière cause de mor­ta­li­té dans le monde et elles sont sou­vent liées à des taux éle­vés de cho­les­té­rol.

L’é­tude a éga­le­ment per­mis de démon­trer que la réduc­tion du taux de cho­les­té­rol peut être réa­li­sée de manière sûre et effi­cace avec l’u­ti­li­sa­tion de médi­ca­ments hypo­cho­les­té­ro­lé­miants tels que l’ator­vas­ta­tine. Cette décou­verte a eu un impact impor­tant sur la pra­tique médi­cale, en encou­ra­geant l’u­ti­li­sa­tion de ces médi­ca­ments chez les patients pré­sen­tant un risque modé­ré à éle­vé de mala­dies car­dio­vas­cu­laires.

Enfin, l’ASCOT-LLA a contri­bué à une meilleure com­pré­hen­sion des fac­teurs de risque car­dio­vas­cu­laire et de leur impor­tance dans la pré­ven­tion des mala­dies car­dio­vas­cu­laires. Les résul­tats de cette étude ont ain­si per­mis de ren­for­cer l’im­por­tance d’une prise en charge pré­coce des fac­teurs de risque car­dio­vas­cu­laire tels que l’hyper­ten­sion arté­rielle et l’hyper­cho­les­té­ro­lé­mie dans la pré­ven­tion de ces pathologies.

Contexte et méthodologie

Il est impor­tant de connaître le contexte de cette étude et dans le même temps la métho­do­lo­gie adap­tée pour mieux la cerner.

Critère de l’étude

L’ASCOT-LLA est une étude cli­nique qui a impli­qué des patients de plu­sieurs pays. Les patients ont été recru­tés dans des centres de soins pri­maires et des hôpi­taux en Europe occi­den­tale et en Scan­di­na­vie, notam­ment au Royaume-Uni, en Irlande, en Suède, au Dane­mark et en Fin­lande.

L’é­chan­tillon de l’é­tude com­pre­nait 10 305 patients atteints d’hyper­ten­sion arté­rielle non contrô­lée mal­gré un trai­te­ment anti­hy­per­ten­seur et pré­sen­tant un risque modé­ré à éle­vé de mala­dies car­dio­vas­cu­laires. Les patients avaient en moyenne 63 ans et étaient répar­tis en deux groupes de trai­te­ment : l’un rece­vant une com­bi­nai­son de deux médi­ca­ments anti­hy­per­ten­seurs (l’amlo­di­pine et le périn­do­pril) et l’autre rece­vant cette même com­bi­nai­son de médi­ca­ments en plus de l’a­tor­vas­ta­tine, un médi­ca­ment hypo­cho­les­té­ro­lé­miant.

Les patients ont été sui­vis en moyenne pen­dant 3,3 ans et les don­nées ont été col­lec­tées par des visites régu­lières chez les méde­cins trai­tants, des ana­lyses de sang et d’autres tests pour éva­luer les cri­tères de l’é­tude. Les résul­tats de l’é­tude ont été publiés en 2003 dans le New England Jour­nal of Medi­cine et ont eu un impact signi­fi­ca­tif sur la prise en charge des patients atteints d’hy­per­ten­sion arté­rielle et pré­sen­tant un risque modé­ré à éle­vé de mala­dies cardiovasculaires.

Critères d’inclusion et d’exclusion des participants

Les cri­tères d’in­clu­sion pour les patients de l’é­tude ASCOT-LLA étaient les suivants :

  • Hyper­ten­sion arté­rielle non contrô­lée mal­gré un trai­te­ment anti­hy­per­ten­seur (pres­sion arté­rielle sys­to­lique entre 140 et 200 mm Hg et/ou pres­sion arté­rielle dias­to­lique entre 90 et 115 mm Hg) ;
  • Pré­sence d’un ou plu­sieurs fac­teurs de risque car­dio­vas­cu­laire sup­plé­men­taires tels qu’un taux de cho­les­té­rol éle­vé, un dia­bète de type 2, un taba­gisme actif, une mala­die vas­cu­laire péri­phé­rique ou une his­toire fami­liale de mala­dies car­dio­vas­cu­laires prématurées ;
  • Capa­ci­té à don­ner un consen­te­ment éclairé.

Les cri­tères d’ex­clu­sion de l’é­tude comprenaient :

  • Anté­cé­dents de mala­dies cardio­vas­cu­laires majeures, y com­pris une crise car­diaque, un acci­dent vas­cu­laire céré­bral ou une pro­cé­dure de revas­cu­la­ri­sa­tion coronarienne ;
  • Anté­cé­dents d’in­suf­fi­sance hépa­tique ou rénale ;
  • Hyper­sen­si­bi­li­té connue à l’un des médi­ca­ments uti­li­sés dans l’étude ;
  • Uti­li­sa­tion d’un trai­te­ment avec des médi­ca­ments sta­tines au cours des trois mois pré­cé­dant le début de l’étude ;
  • Uti­li­sa­tion de médi­ca­ments connus pour inter­agir avec l’un des médi­ca­ments uti­li­sés dans l’étude.

Ces cri­tères ont été mis en place pour s’as­su­rer que l’é­tude se concen­trait sur les patients pré­sen­tant un risque modé­ré à éle­vé de mala­dies car­dio­vas­cu­laires et qu’elle était menée en toute sécu­ri­té pour les participants.

Description du protocole et des intervenants

Le pro­to­cole de l’é­tude ASCOT-LLA était un essai cli­nique ran­do­mi­sé et contrô­lé qui a duré en moyenne 3,3 ans. Les par­ti­ci­pants ont été répar­tis de manière aléa­toire en deux groupes de traitement :

  • Groupe 1 : les par­ti­ci­pants de ce groupe ont reçu une com­bi­nai­son de deux médi­ca­ments anti­hy­per­ten­seurs : l’amlo­di­pine et le périn­do­pril. Les doses ont été ajus­tées pour atteindre une pres­sion arté­rielle cible de 140/90 mm Hg ;
  • Groupe 2 : les par­ti­ci­pants de ce groupe ont reçu la même com­bi­nai­son de médi­ca­ments anti­hy­per­ten­seurs que le groupe 1, plus de l’a­tor­vas­ta­tine, un médi­ca­ment hypo­cho­les­té­ro­lé­miant. La dose d’a­tor­vas­ta­tine a été ajus­tée pour atteindre un taux de cho­les­té­rol LDL cible de moins de 2,6 mmol/L.

Les doses des médi­ca­ments sont ajus­tées (aug­men­tées ou dimi­nuées selon les besoins, tout en main­te­nant la sécu­ri­té du trai­te­ment) pour atteindre les objec­tifs thé­ra­peu­tiques. Les par­ti­ci­pants ont été exa­mi­nés régu­liè­re­ment par leur méde­cin trai­tant pour sur­veiller leur san­té car­dio­vas­cu­laire, leurs taux de cho­les­té­rol et leur pres­sion artérielle.

Les résultats de l’étude

Les études de l’ASCOT-LLA ont per­mis d’avoir des résul­tats très importants.

Présentation des résultats les plus significatifs

Les résul­tats de l’é­tude ASCOT-LLA ont mon­tré que la com­bi­nai­son de médi­ca­ments anti­hy­per­ten­seurs et d’a­tor­vas­ta­tine a entraî­né une réduc­tion signi­fi­ca­tive de 36 % des évé­ne­ments car­dio­vas­cu­laires majeurs par rap­port au groupe trai­té avec les médi­ca­ments anti­hy­per­ten­seurs seuls. Les évé­ne­ments car­dio­vas­cu­laires majeurs com­pre­naient les crises car­diaques non mor­telles, les décès coro­na­riens, les acci­dents vas­cu­laires céré­braux non mor­tels et les inter­ven­tions coronariennes.

De plus, le groupe trai­té avec la com­bi­nai­son de médi­ca­ments a mon­tré une réduc­tion signi­fi­ca­tive de 28 % du risque d’ac­ci­dent vas­cu­laire céré­bral par rap­port au groupe trai­té avec les médi­ca­ments anti­hy­per­ten­seurs seuls. Les deux groupes ont atteint des objec­tifs simi­laires en termes de réduc­tion de la pres­sion arté­rielle, mais le groupe trai­té avec la com­bi­nai­son de médi­ca­ments a mon­tré une réduc­tion signi­fi­ca­tive de 35 % des taux de cho­les­té­rol LDL par rap­port au groupe trai­té avec les médi­ca­ments anti­hy­per­ten­seurs seuls.

L’é­tude a éga­le­ment révé­lé que le trai­te­ment avec la com­bi­nai­son de médi­ca­ments était sûr et bien tolé­ré par les par­ti­ci­pants. Les effets indé­si­rables étaient simi­laires dans les deux groupes de trai­te­ment à l’ex­cep­tion d’une légère aug­men­ta­tion des cas de dou­leurs mus­cu­laires dans le groupe trai­tés avec la com­bi­nai­son de médi­ca­ments. Cepen­dant, ces cas étaient géné­ra­le­ment légers et n’ont pas entraî­né d’ar­rêt du traitement.

Effet de l’atorvastatine sur les événements cardiovasculaires

Les résul­tats de l’é­tude ASCOT-LLA ont mon­tré que l’a­tor­vas­ta­tine a un effet signi­fi­ca­tif sur la réduc­tion des évé­ne­ments car­dio­vas­cu­laires chez les patients à haut risque. L’ator­vas­ta­tine est un médi­ca­ment de la classe des sta­tines qui est uti­li­sé pour réduire le taux de cho­les­té­rol dans le sang. Dans l’é­tude, l’ator­vas­ta­tine a été uti­li­sée en com­bi­nai­son avec des médi­ca­ments anti­hy­per­ten­seurs pour éva­luer son effet sur les évé­ne­ments cardiovasculaires.

Les conséquences de l’étude

Elles sont consta­tées sur divers plans et se pré­sentent comme suit :

Implications pour la prévention et le traitement des maladies du cœur

Les résul­tats de l’é­tude ASCOT-LLA ont des impli­ca­tions impor­tantes pour la pré­ven­tion et le trai­te­ment des mala­dies car­dio­vas­cu­laires. L’é­tude a mon­tré que la com­bi­nai­son de l’ator­vas­ta­tine et des médi­ca­ments anti­hy­per­ten­seurs peut réduire consi­dé­ra­ble­ment le risque d’é­vé­ne­ments car­dio­vas­cu­laires majeurs chez les patients à haut risque.

Ces résul­tats ont des impli­ca­tions impor­tantes pour la pré­ven­tion des mala­dies car­dio­vas­cu­laires, en par­ti­cu­lier chez les patients hyper­ten­dus et ceux qui pré­sentent un risque éle­vé de mala­dies car­dio­vas­cu­laires. Les patients à haut risque devraient être trai­tés de manière par­ti­cu­lière pour réduire leur risque de mala­dies car­dio­vas­cu­laires. Par ailleurs, la com­bi­nai­son d’un trai­te­ment anti­hy­per­ten­seur et d’un trai­te­ment hypo­li­pé­miant, telle que l’a­tor­vas­ta­tine, peut être une stra­té­gie effi­cace pour atteindre cet objectif.

En outre, ces résul­tats ont des impli­ca­tions pour le trai­te­ment des patients atteints de mala­dies car­dio­vas­cu­laires. Les patients qui ont déjà subi un évé­ne­ment car­dio­vas­cu­laire majeur ont un risque plus éle­vé de subir des évé­ne­ments futurs, et la com­bi­nai­son d’un trai­te­ment anti­hy­per­ten­seur et d’un trai­te­ment hypo­li­pé­miant peut être béné­fique pour réduire ce risque.

Impact sur la pratique médicale

L’im­pact de l’é­tude ASCOT-LLA sur la pra­tique médi­cale a été signi­fi­ca­tif. Les résul­tats ont confir­mé que le trai­te­ment de l’hy­per­ten­sion arté­rielle et de l’hyper­cho­les­té­ro­lé­mie avec un trai­te­ment com­bi­né peut réduire le risque d’é­vé­ne­ments car­dio­vas­cu­laires majeurs chez les patients à haut risque. En consé­quence, les direc­tives de pra­tique cli­nique pour la pré­ven­tion et le trai­te­ment des mala­dies car­dio­vas­cu­laires ont été mises à jour pour recom­man­der une approche de trai­te­ment com­bi­née pour ces patients.

Limites de l’étude et perspectives de recherche

Comme toute étude, ASCOT-LLA a éga­le­ment ses limites. Voi­ci quelques-unes des prin­ci­pales limites de l’étude :

La durée de sui­vi de l’é­tude était de 3,3 ans, ce qui peut être consi­dé­ré comme rela­ti­ve­ment court pour éva­luer l’ef­fet d’un trai­te­ment à long terme sur les évé­ne­ments car­dio­vas­cu­laires. Aus­si, l’é­tude a été menée dans des pays euro­péens, ce qui signi­fie que les résul­tats peuvent ne pas être géné­ra­li­sables à d’autres populations.

L’é­tude a inclus des par­ti­ci­pants ayant un risque éle­vé de mala­dies car­dio­vas­cu­laires, ce qui signi­fie que les résul­tats peuvent ne pas être appli­cables à des per­sonnes ayant un risque plus faible.

En ce qui concerne les pers­pec­tives de recherche, ASCOT-LLA a ouvert la voie à de nom­breuses études futures. Par exemple, d’autres études pour­raient être menées pour éva­luer l’ef­fi­ca­ci­té d’autres trai­te­ments com­bi­nés pour pré­ve­nir les mala­dies cardiovasculaires.

En outre, il serait inté­res­sant de pour­suivre les recherches sur les inter­ac­tions entre l’hyper­ten­sion arté­rielle et l’hyper­cho­les­té­ro­lé­mie et leur rôle dans le déve­lop­pe­ment des mala­dies car­dio­vas­cu­laires. Enfin, les cher­cheurs pour­raient explo­rer de nou­velles approches pour éva­luer l’ef­fet à long terme des trai­te­ments sur les évé­ne­ments car­dio­vas­cu­laires majeurs, notam­ment en uti­li­sant des modèles de simu­la­tion informatique.

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