HomeBien-êtreClonage et télomérase : implication dans le vieillissement physique

Clonage et télomérase : implication dans le vieillissement physique

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Depuis que la Fon­taine de Jou­vence semble ne plus exis­ter, aucun pro­duit cos­mé­tique ou thé­ra­peu­tique n’a jusqu’à ce jour pu véri­ta­ble­ment offrir les pro­prié­tés de cette mythique source. Ces inca­pa­ci­tés semblent tendre vers leur fin. En effet, avec les der­nières décou­vertes faites à pro­pos du clo­nage et de la télo­mé­rase, il est fort pos­sible que l’être humain obtienne enfin ce per­pé­tuel rajeu­nis­se­ment qu’il a tant recher­ché et sou­hai­té. Ces deux élé­ments bio­lo­giques sont-ils réel­le­ment une voie vers l’immortalité ? Tous les détails sont élu­ci­dés ici.

Les télomères : Des structures impliquées dans le vieillissement physique

C’est à Jack Szos­tak et Eli­za­beth Black­burn que la com­mu­nau­té scien­ti­fique doit la décou­verte des télo­mères. Grâce à ces cher­cheurs, le rôle pro­tec­teur de ces struc­tures au niveau des chaînes d’ADN a été mis en évi­dence au début des années 1980.

En réa­li­té, il s’avère que lors de la divi­sion cel­lu­laire, phé­no­mène au cours duquel l’ADN poly­mé­rase donne nais­sance à de nou­veaux brins d’ADN, le chro­mo­some impli­qué dans ce cycle de répli­ca­tion se dété­riore. Ce qui conduit à des pertes d’information géné­tique. C’est pour évi­ter celles-ci que les télo­mères existent.

Ils sont comme des cha­peaux qui couvrent l’extrémité de tous les chro­mo­somes. Leur pré­sence serait éga­le­ment indis­pen­sable pour évi­ter que deux chro­mo­somes fusionnent. Ain­si, au lieu que ce soit ces der­niers qui subissent des dom­mages lors des divi­sions cel­lu­laires, ce sont plu­tôt les télo­mères qui assurent ce rôle.

Au cours de cette mitose, ces enve­loppes pro­tec­trices perdent de leur taille. On parle alors de rac­cour­cis­se­ment des télo­mères. Ces capu­chons deviennent à chaque cycle de répli­ca­tion de plus en plus court au point où ils ne sont plus capables de pro­té­ger les chromosomes.

Au fur et à mesure que ce rac­cour­cis­se­ment évo­lue, les cel­lules humaines entrent en sénes­cence puis finissent par mou­rir, occa­sion­nant ain­si le vieillis­se­ment phy­sique. Il faut dire qu’avant que les télo­mères ne soient plus en mesure de jouer leur rôle de pro­tec­teur, la limite de Hay­flick doit d’abord être atteinte. Cette der­nière équi­vaut à 50 voire 70 divi­sions cel­lu­laires.

Le clonage : Un processus biologique d’aide à la compréhension du mécanisme de vieillissement

Dans le monde bio­lo­gique, le terme clo­nage fait réfé­rence à deux dif­fé­rents phé­no­mènes. L’un consiste à implan­ter dans une molé­cule d’ADN un frag­ment iso­lé d’ADN afin de favo­ri­ser sa repro­duc­tion en un maté­riel géné­tique iden­tique. L’autre méthode a pour but de créer plu­sieurs êtres vivants dotés d’un ADN iden­tique.

C’est jus­te­ment cette der­nière tech­nique qui semble assez pri­sée dans l’univers scien­ti­fique. Elle est en effet mise en œuvre pour conce­voir des :

  • Végé­taux ;
  • Ani­maux ;
  • Êtres humains.

Au regard de ses domaines d’application, c’est uni­que­ment à des fins de pro­duc­tion que le clo­nage révé­lait son uti­li­té jusqu’à ce qu’il per­mette dans un pas­sé récent de mieux com­prendre le phé­no­mène du vieillis­se­ment chez un être vivant.

Dolly : La brebis clonée

Un nou­veau regard s’est jeté sur le clo­nage suite à la nais­sance de Dol­ly. Il s’agit d’une bre­bis morte en 2003 et conçue en 1996 grâce à ce pro­ces­sus bio­lo­gique qu’est le clo­nage. C’est par­ti­cu­liè­re­ment la méthode employée et le résul­tat obte­nu au cours de cette opé­ra­tion qui ont atti­ré l’attention.

En effet, Dol­ly a été obte­nue grâce au noyau cel­lu­laire d’une autre bre­bis adulte de 6 ans. Une fois que le mam­mi­fère est né, il pré­sen­tait déjà à l’âge de 3 ans des signes de vieillis­se­ment. Une ana­lyse a donc été faite pour mesu­rer ses télo­mères. Il s’avérait que ces der­niers étaient plus courts que ceux d’une bre­bis du même âge.

Les cher­cheurs ont donc conclu que ce clo­nage n’a pas per­mis de remettre à zéro le comp­teur bio­lo­gique de l’être vivant. Dol­ly avait déjà donc à sa nais­sance le même âge bio­lo­gique que sa mère, soit 6 ans.

Ce qui a davan­tage ren­du cette expé­rience sur­pre­nante ou intri­gante, c’est que le même pro­ces­sus a été adop­té par des cher­cheurs de l’entreprise Advan­ced Cell Tech­no­lo­gy au moment de clo­ner six veaux. Ici, les mam­mi­fères créés n’étaient pas aus­si vieux que leurs parents. Ils pos­sé­daient plu­tôt des télo­mères assez longs.

Par consé­quent, ils étaient jeunes, et ce, bien plus que d’autres veaux du même âge. Concrè­te­ment, ces mam­mi­fères se sont retrou­vés avec des cel­lules sus­cep­tibles de sup­por­ter 90 cycles de divi­sion alors que l’équipe de scien­ti­fiques s’attendait à en trou­ver que quatre.

Le clonage : Un moyen pour mettre fin au vieillissement ?

Com­ment un même prin­cipe de clo­nage peut-il conduire à des résul­tats dif­fé­rents ? La com­mu­nau­té scien­ti­fique n’apporte pas encore de véri­tables éclair­cis­se­ments par rap­port à une telle situa­tion. Il se peut donc que cette dif­fé­rence soit due à des fac­teurs comme :

  • Le pro­cé­dé de culture cellulaire ;
  • Le choix des cellules ;
  • La méthode de clo­nage.

Avec les recherches effec­tuées jusqu’à ce jour dans ce contexte, il sem­ble­rait que le type d’espèce soit un élé­ment en cause de ce dépha­sage. En effet, la même tech­nique de clo­nage a été réa­li­sée pour conce­voir d’autres bre­bis. Il s’avère que ces der­nières pos­sé­daient des télo­mères de même lon­gueur que ceux de leur donneur.

Tou­te­fois, ce qui réjouit, c’est que le clo­nage per­met dans cer­tains cas (comme celui des veaux) d’obtenir des êtres plus jeunes. Si les condi­tions garan­tis­sant un tel résul­tat sont bien défi­nies, alors des cel­lules vieillis­santes chez l’homme pour­ront être rem­pla­cées par d’autres, plus jeunes.

La télomérase : Une réparatrice des télomères usés

Si la télo­mé­rase a été per­çue pour la pre­mière fois en 1989 sur des cel­lules humaines, il faut dire que c’est en 1985 que sa décou­verte s’est opé­rée. Il s’agit d’une enzyme ribo­nu­cléo­pro­téine consti­tuée de :

  • Sous uni­tés pro­téiques associées ;
  • ARN matrice ;
  • Sous uni­té catalytique.

Cette sub­stance est dis­po­nible en grande quan­ti­té dans l’organisme de l’être humain lorsque celui-ci se trouve à un stade embryon­naire. Au fur et à mesure que les divi­sions cel­lu­laires sur­viennent, le taux de cette enzyme chute également.

Par consé­quent, une fois par­ve­nu à l’âge adulte, l’homme ne pos­sède plus de télo­mé­rase, du moins cer­taines de ses cel­lules s’en retrouvent pri­vées. Il s’agit des cel­lules soma­tiques. En revanche, cette enzyme est pré­sente et constante dans d’autres cel­lules comme celles :

  • Pro­gé­ni­trices ;
  • Ger­mi­nales ;
  • Souches.

Si cette sub­stance est dis­po­nible à foi­son au sein de ces tis­sus, c’est parce que ces der­niers pos­sèdent un nombre de cycles de divi­sion plus éle­vé que la nor­male. Pour empê­cher alors les cel­lules concer­nées de mou­rir plus vite que pré­vu, la télo­mé­rase se charge d’allonger les télo­mères lorsque ces der­niers perdent de leur taille.

La télomérase : Une enzyme contre le vieillissement ?

Avec le rôle que jouent les télo­mères au sein de l’organisme, il n’existe plus de doute par rap­port à leur impli­ca­tion dans le vieillis­se­ment d’un indi­vi­du. Si la télo­mé­rase peut rendre plus longs ces capu­chons pro­tec­teurs, alors la réac­ti­ver dans les cel­lules soma­tiques, c’est-à-dire les tis­sus où elle est absente favo­ri­se­rait un cer­tain rajeu­nis­se­ment.

Cette hypo­thèse a d’ailleurs été confir­mée grâce à une étude publiée dans la revue Nature en 2010. Cette expé­rience cli­nique a été menée par des cher­cheurs de la Har­vard Medi­cal School de Bos­ton. Ces scien­ti­fiques ont conçu une sou­ris avec une acti­vi­té télo­mé­rase modi­fiée. En réa­li­té, l’enzyme concer­née a été reti­rée chez l’omnivore.

Il a pu atteindre l’âge adulte, mais les signes de vieillesse se sont vite mani­fes­tés. Lorsque la télo­mé­rase lui a été injec­tée, il s’est pro­duit ce que l’on appelle l’inversement du vieillis­se­ment, phé­no­mène que les cher­cheurs ont sur­nom­mé l’effet Ponce de Leon. En réa­li­té, les tis­sus qui s’avéraient abî­més chez la sou­ris ont tous été res­tau­rés. Cette der­nière a donc rajeu­ni.

L’activation de la télomérase : Une technique risquée pour les cancéreux

Selon la com­mu­nau­té scien­ti­fique, si la théo­rie d’activation de la télo­mé­rase s’avère une réus­site chez l’homme (car elle n’a pour le moment pas encore été tes­tée chez ce type d’individu) elle sera pro­po­sée en pre­mière inten­tion aux can­cé­reux. En rai­son de leur patho­lo­gie, les per­sonnes atteintes de can­cers pos­sèdent en effet une durée de vie plus courte.

Cepen­dant, il sem­ble­rait que cette porte d’ouverture vers le rajeu­nis­se­ment pour­rait faire autant de bien que de mal à ces sujets. En effet, les cel­lules tumo­rales sont des tis­sus au sein des­quels l’activité de la télo­mé­rase s’effectue à un haut niveau. C’est d’ailleurs cela qui per­met à la tumeur de rapi­de­ment se mul­ti­plier.

Acti­ver une telle enzyme dans l’organisme d’un can­cé­reux favo­ri­se­ra certes sa lon­gé­vi­té, mais condui­ra aus­si à une pro­gres­sion plus rapide de son can­cer. Pour les can­cé­reux, la mise en œuvre d’une telle solu­tion scien­ti­fique serait donc une lame à double tranchant.

Mal­gré sa limite dans ce contexte, cette action de la télo­mé­rase consti­tue un moyen de trai­ter effi­ca­ce­ment un can­cer. En effet, au lieu d’activer l’enzyme en cause, il serait pré­fé­rable d’empê­cher sa pro­duc­tion au sein des cel­lules tumorales.

Le mode de vie sain : un autre facteur de rajeunissement

Clo­nage et télomérase

En théo­rie, les don­nées selon les­quelles le clo­nage et la télo­mé­rase consti­tuent une clé de rajeu­nis­se­ment sont concrètes et fiables. Ces décou­vertes fini­ront à coup sûr par être mises en œuvre chez l’homme, mais à quel moment, cela semble dif­fi­cile à dire.

En atten­dant que l’immortalité devienne chose réelle, il est pos­sible d’appli­quer les autres règles per­met­tant de main­te­nir son corps jeune. Celles-ci tournent toutes autour de l’adoption d’un mode de vie sain.

Comment retarder le vieillissement ?

Pour favo­ri­ser le rajeu­nis­se­ment, il faut :

  • Pra­ti­quer régu­liè­re­ment des acti­vi­tés physiques ;
  • Évi­ter le stress ;
  • Se tenir loin de la consom­ma­tion d’alcool, de sucres et du tabac ;
  • Vivre dans un cadre salubre ;
  • Pri­vi­lé­gier une ali­men­ta­tion équi­li­brée et saine ;
  • Favo­ri­ser de bonnes et longues nuits de sommeil ;
  • Réduire sa consom­ma­tion de viande rouge à l’âge adulte ;
  • Pré­fé­rer en cas de mala­die les méthodes natu­relles de traitement ;
  • Effec­tuer par moment des cures de detox.

Par ailleurs, il sem­ble­rait que la pra­tique des méde­cines ayur­vé­dique et chi­noises per­met éga­le­ment de conser­ver sa télomérase.

 

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