HomeBien-êtreIntolérance à l’histamine : comment détecter et soigner ?

Intolérance à l’histamine : comment détecter et soigner ?

Publié le

spot_img

Souf­frez-vous d’une into­lé­rance à l’histamine ? En effet, même si cet acide ami­né joue un rôle déter­mi­nant dans la san­té géné­rale de votre orga­nisme, sa pro­por­tion peut-être source d’ennui. En fait, si cette molé­cule de signa­li­sa­tion est pré­sente en faible quan­ti­té, cela peut créer des troubles.

Il en est de même si, elle est sécré­tée ou ingur­gi­tée en forte dose. Mais avant, qu’est-ce que l’histamine ? À quel moment peut-on véri­ta­ble­ment par­ler d’une into­lé­rance à la sub­stance ? Com­ment faire la dif­fé­rence entre une simple aller­gie ali­men­taire et les symp­tômes appa­rents d’une into­lé­rance à l’histamine ? Mieux, quels sont les trai­te­ments envisageables ?

De l’histamine, que comprendre ?

L’histamine fait par­tie des com­po­sés orga­niques regrou­pés sous vocable d’amines naturelles.

Par­ti­cu­liè­re­ment, on parle ici de la cyto­kine déri­vée de l’histidine. Elle est une sécré­tion natu­relle de l’organisme. Cepen­dant, elle est aus­si pré­sente dans cer­tains ali­ments. Ain­si, on peut ingur­gi­ter de l’histamine à volonté.

Qu’en est-il de son rôle dans l’organisme ?

L’histamine est une cyto­kine pro­duite par les mas­to­cytes, c’est-à-dire les glo­bules blancs du sang. Par consé­quent, elle est char­gée de trans­mettre l’information aux cel­lules, afin que cha­cune d’elles puisse plei­ne­ment jouer son rôle.

L’activation de la défense immu­ni­taire, la pro­tec­tion de l’épiderme, la sécré­tion d’en­zymes favo­ri­sant la diges­tion et la régu­la­tion nyc­thé­mère, sont liées à l’activité de l’histamine. Il en est de même pour la pro­duc­tion du sang, la dila­ta­tion des vais­seaux, le sti­mu­lus au niveau des nerfs et la contrac­tion au niveau de 600 muscles en moyenne chez un être humain vivant.

À quel moment peut-on parler d’intolérance à l’histamine ?

À bien des égards, la pré­sence de l’histamine est béné­fique pour l’organisme. Cela dit, puisque cer­tains ali­ments consom­més peuvent faire un apport de la molé­cule, il est pos­sible qu’il y ait de la « sur­pro­duc­tion ». La ren­contre de l’histamine consom­mée et celle natu­rel­le­ment pro­duite par l’organisme fait accroître le volume de la cytokine.

Il devient donc dif­fi­cile aux organes en charge de la régu­la­tion de dégra­der l’histamine exis­tant sous l’action de la diamine oxy­dase et cela dans le temps impar­ti. Ceci peut se tra­duire par des malaises ou par des réac­tions aller­giques diverses. C’est à ce moment qu’on parle d’intolérance à l’histamine.

Quelle est la responsabilité de la diamine oxydase dans une intolérance à l’histamine ?

Puisqu’à prio­ri, c’est l’histamine ingé­rée, grâce aux ali­ments consom­més, qui désor­ga­nise le sys­tème de dégra­da­tion de l’histamine au sein de l’organisme, on peut s’intéresser aux enzymes impli­qués dans le jeu.

À cet effet, plu­sieurs enzymes inter­viennent dans la régu­la­tion de l’histamine pro­ve­nant des ali­ments. On pour­rait par exemple citer l’Histamine-N-métyltransférase en abré­gé HMT ou par­fois HNMT et sur­tout la diamine oxy­dase ou DAO, en abré­gé. Cela dit, plu­sieurs études confirment que c’est la diamine oxy­dase qui est prin­ci­pa­le­ment impli­quée dans le pro­ces­sus de la dégra­da­tion de l’histamine en pro­ve­nance des aliments.

On retrouve par­ti­cu­liè­re­ment cette enzyme dans les vési­cules sémi­nales, au niveau des néphrons, dans le thy­mus, le pla­cen­ta, mais éga­le­ment au niveau de la muqueuse intes­ti­nale. Lorsque la DAO n’arrive plus à régu­ler la bio­dis­po­ni­bi­li­té de l’histamine, l’histaminose n’est plus dégra­dée, sinon len­te­ment. La consé­quence est la sur­ve­nue d’une into­lé­rance à l’histamine.

Intolérance à l’histamine : étiologie

L’é­tio­lo­gie dans ce contexte per­met de recher­cher les causes éven­tuelles d’une into­lé­rance à l’histamine. Après des recherches croi­sées, on pour­rait affir­mer que jusqu’à pré­sent, les scien­ti­fiques n’ont pas encore déni­ché la cause irré­fu­table d’un trouble du fonc­tion­ne­ment de la diamine oxy­dase indui­sant une into­lé­rance à l’histamine. Cepen­dant, il y a plu­sieurs hypothèses.

Pour cer­tains cher­cheurs, la carence ou hyper­pro­duc­tion d’histamine serait à l’origine de l’into­lé­rance à l’histamine. Cela peut être la consé­quence d’une grande absorp­tion d’alcool, d’une carence en sub­stance orga­nique (telle que le zinc ou les vita­mines), une consom­ma­tion éle­vée de médi­ca­ments, etc.

Cer­taines mala­dies gas­tro-intes­ti­nales comme le côlon irri­table, les ulcères ou la gas­trite, peuvent induire une faible/forte acti­vi­té du DAO et par consé­quent une into­lé­rance à l’histamine. Tou­te­fois, la consom­ma­tion d’aliments trop concen­trés en his­ta­mine peut être aus­si un fac­teur déclencheur.

Comment se manifeste l’intolérance à l’histamine ?

Il est dif­fi­cile de recon­naître les symp­tômes appa­rents d’une into­lé­rance à l’histamine. En effet, ce trouble de la diamine oxy­dase peut se mani­fes­ter par des rou­geurs, des malaises au niveau de l’abdomen, des dif­fi­cul­tés res­pi­ra­toires, des réac­tions aller­giques se carac­té­ri­sant par la pré­sence d’éruptions cutanées.

Une simple migraine peut éga­le­ment être le signe d’une into­lé­rance à l’histamine. La qua­si-tota­li­té de ces symp­tômes s’observe dans le cas des crises aller­giques. C’est ce qui com­plique l’identification d’une into­lé­rance à l’histamine par des symp­tômes. Pour cela, on se réfère aux ali­ments consom­més avant les plaintes.

Si ceux-ci ont une forte teneur en his­ta­mine, on peut soup­çon­ner une into­lé­rance à la molé­cule. Tou­te­fois, seuls des exa­mens com­plé­men­taires peuvent per­mettre de véri­fier l’hypothèse. Il faut éga­le­ment remar­quer que le mal peut se mani­fes­ter dif­fé­rem­ment, d’un indi­vi­du à un autre. Chez cer­taines per­sonnes, des plaintes peuvent s’observer une minute après le repas, tan­dis qu’il faut attendre des heures chez d’autres.

Comment détecter une intolérance à l’histamine ?

La pré­sence d’une into­lé­rance à l’histamine peut se confir­mer après des tests de dépis­tage ou une diète d’élimination.

Les tests de dépistage

Il existe plu­sieurs tests pour confir­mer la pré­sence ou non d’une into­lé­rance à l’histamine chez une per­sonne sans anté­cé­dents. Il peut s’agir d’analyse san­guine afin de déter­mi­ner le taux d’histamine ou de pré­lè­ve­ment d’urine. Avec l’avancée de la tech­no­lo­gie, il existe même des kits de test pour per­mettre aux per­sonnes qui soup­çonnent une into­lé­rance à l’histamine de faire des pré­lè­ve­ments. Ceci leur per­met d’avoir des résul­tats en ligne. Tou­te­fois, le diag­nos­tic après dépis­tage n’est pas digne de confiance d’après plu­sieurs scientifiques.

La diète d’élimination

La diète d’élimination consiste à suivre un régime basé sur les ali­ments pauvres en his­ta­mine. La durée conseillée par les nutri­tion­nistes pour suivre ce régime est de deux semaines. En fait, lorsque vous consom­mez des ali­ments pauvres en his­ta­mine, il y a de fortes chances que les malaises s’estompent. Si cela se passe ain­si, alors vous avez la cer­ti­tude que vous souf­frez d’une into­lé­rance à l’histamine. Si ce n’est pas le cas, l’o­ri­gine de votre dou­leur gas­tro-intes­ti­nale n’est pas le dés­équi­libre de l’histamine.

Par ailleurs, il faut sou­li­gner qu’outre les malaises diges­tifs que sont la consti­pa­tion, le bal­lon­ne­ment, la gas­trite, les nau­sées, les ulcères, les dou­leurs au niveau de l’abdomen ; l’into­lé­rance à l’histamine peut se mani­fes­ter par des réac­tions cuta­nées. Il s’agit de rou­geurs accom­pa­gnées de déman­geai­sons ou non, d’œdèmes, d’enflures, de pru­rits, etc. Dans cer­tains cas, on peut remar­quer des cépha­lées, l’épistasie, la tachy­car­die, le rhume chro­nique, une chute de la ten­sion arté­rielle voire des troubles men­suels chez les dames.

Quelques aliments concentrés en histamine qu’il faut éviter

Lorsque vous soup­çon­nez la pré­sence d’une into­lé­rance à l’histamine, il est conseillé de limi­ter ou d’éviter la consom­ma­tion de cer­tains ali­ments à forte teneur en his­ta­mine. Il s’agit de :

  • Fraises ;
  • Auber­gines ;
  • Cho­co­lat ;
  • Sala­mi ;
  • Yogourt ;
  • Pois­sons en conserve ou long­temps péchés ;
  • Viande vieillie ou transformée ;
  • Épi­nard ;
  • Soya et dérivés ;
  • Kiwi ;
  • Avo­cat ;
  • Jam­bon ;
  • Fro­mages (sur­tout ceux affinés) ;
  • Cor­ni­chons, etc.

Il est conseillé de faire atten­tion à toute ali­men­ta­tion qui a subi une fer­men­ta­tion ou qui a une forte teneur en vinaigre. En ce qui concerne les bois­sons, le café et les alcools sont à éviter.

Comment soigner une intolérance à l’histamine ?

Si vous êtes sou­vent vic­time d’intolérance à l’his­ta­mine alors, il est de bon ton que vous vous inté­res­siez à une solu­tion pour éra­di­quer le pro­blème. En effet, il existe bien des approches de trai­te­ments pour sou­la­ger les troubles, lorsque vous êtes into­lé­rant à l’histamine. Médi­ca­le­ment, il vous sera pres­crit des anti­his­ta­mi­niques, mais les thé­ra­peutes recom­mandent la modi­fi­ca­tion du régime alimentaire.

Prise de médicaments antihistaminiques

Si vous soup­çon­nez une into­lé­rance à l’histamine alors, n’hésitez pas à consul­ter un méde­cin-aller­go­logue. Celui-ci pour­ra vous pres­crire un trai­te­ment spé­ci­fique. Il peut s’agir de médi­ca­ments anti­his­ta­mi­niques pour caler l’action de l’histamine en vue de réta­blir l’équilibre au sein du sys­tème gas­tro-intes­ti­nal. En géné­ral, ce trai­te­ment est cura­tif. C’est-à-dire qu’il est indi­qué lorsque des symp­tômes de l’into­lé­rance à l’histamine sont déjà appa­rents. L’allergologue peut éga­le­ment vous sou­mettre à une cure de pro­bio­tique, pour cor­ri­ger les troubles occa­sion­nés par le mal.

Modification de régime alimentaire

La cure basée sur la modi­fi­ca­tion du régime ali­men­taire est géné­ra­le­ment conseillée par les thé­ra­peutes pour cor­ri­ger les troubles ali­men­taires, mais aus­si une into­lé­rance à l’histamine. Le régime connaît d’abord une phase test pour avoir la confir­ma­tion de l’intolérance. Au cours de cette pre­mière phase qui dure en géné­ral deux semaines, il est recom­man­dé de reti­rer de votre régime ali­men­taire tout pro­duit conte­nant un fort taux d’histamine.

Si vous remar­quez des chan­ge­ments posi­tifs sur l’organisme alors, il y a effec­ti­ve­ment pré­sence d’intolérance à l’histamine. Ensuite, il fau­dra prendre 7 mois en moyenne pour réin­tro­duire en cres­cen­do les ali­ments sup­pri­més dans votre régime et en quan­ti­té pro­por­tion­nelle. Vous devez tenir un agen­da où noter les constats, car le but est de déce­ler le seuil de tolé­rance. À la suite de cette phase, vous êtes plei­ne­ment conscient des ali­ments que vous pou­vez man­ger et en quelle quan­ti­té les consom­mer sans prendre le risque d’une into­lé­rance à l’histamine.

En somme, les troubles liés à l’intolérance de l’histamine ne se cor­rigent pas en un jour. Il faut un temps à l’organisme pour retrou­ver son équi­libre. Par ailleurs, la chose la plus dan­ge­reuse est de res­ter les bras croi­sés face à un constat d’allergie ali­men­taire ou de pseu­do-aller­gie. Il est conseillé de consul­ter un méde­cin, car un malaise dû à une into­lé­rance à l’histamine peut bien conduire à la mort.

Derniers articles

La question de la qualité nutritionnelle des repas en résidence senior

Le bien-être de nos parents et grands-parents est une préoccupation constante, surtout lorsque l'âge...

Prophylaxie médicale : tout savoir sur les masques FFP

Depuis la pandémie de la Covid-19, l’utilisation des masques respiratoires s’est largement répandue dans...

Comment booster la présence de collagène dans votre organisme ?

Le collagène est un composant bien connu dans le monde du cosmétique. Au-delà de...

8 aliments à consommer pour réduire la graisse abdominale

Saviez-vous que notre santé est largement influencée par nos choix alimentaires au quotidien ?...

Pour aller plus loin

La question de la qualité nutritionnelle des repas en résidence senior

Le bien-être de nos parents et grands-parents est une préoccupation constante, surtout lorsque l'âge...

Prophylaxie médicale : tout savoir sur les masques FFP

Depuis la pandémie de la Covid-19, l’utilisation des masques respiratoires s’est largement répandue dans...

Comment booster la présence de collagène dans votre organisme ?

Le collagène est un composant bien connu dans le monde du cosmétique. Au-delà de...