ETIOLOGIES ORGANIQUES DE TROUBLES PSYCHIATRIQUES
L'important c'est d'y penser !!!!
A coté de toutes les causes organiques de souffrance cérébrale, des pathologies générales ou des médicaments
[Lire] peuvent donner
des troubles d'allure neuro-psychiatriques.
Certaines affections
somatiques sont particulièrement trompeuses quand les manifestations
psychiatriques représentent la forme de début ou dominent le tableau
clinique à la phase d'état. avec le piège classique est représenté par l'existence d'antécédents
psychiatriques connus.
Voir également :
Les troubles psychiatriques iatrogènes
Les affections organiques peuvent mimer toutes sortes de
maladies psychiatriques- syndromes confusionnels
- syndromes démentiels
- trouble de l'humeur : instabilité
émotionnelle, anxiété, dépression.
- modification du caractère,
irritabilité, indifférence, oppositionnisme.
- modification du
comportement : apathie, fatigabilité ou plus rarement hyperactivité.
-
manifestations délirantes et hallucinatoires
- Agressivité inexpliquée, récidivante
- la névrose d'angoisse,
- la dépression,
- la manie,
- voire la schizophrénie.
Lorsque les symptômes psychiatriques dominent, les patients risquent donc d' être orientés, en première intention, en Psychiatrie.
Le diagnostic des affections somatiques à masque psychiatrique repose comme toujours sur les données de l'examen clinique et paraclinique,
enquête anamnestique, en particulier à la recherche de modifications
récentes ou inhabituelles du comportement et du caractère, menée auprès
du patient et surtout de son entourage
examen clinique : neurologique, cardio-vasculaire, respiratoire,
hépatique, etc...
bilan biologique orienté en fonction des données de l'examen
clinique : ionogramme sanguin, glycémie, calcémie, urée, recherche de
toxiques, gaz du sang, ponction lombaire,
examen complémentaire si doute : examen du fond d'oeil,
électroencéphalogramme, scanner cérébral.
LE DIABETE
L'hypoglycémie peut entraîner des troubles du comportement importants à type d'agitation psycho-motrice et
d'incohérence ou des signes plus discrets à type d'anxiété ou
d'oppositionnisme.
Les troubles psychiques à type d’agitation, de stupeur,
d’irritabilité, etc…. Ils peuvent être les seuls signes précédant :-
Un coma acido-cétosique
- un coma hyperosmolaire
- Un coma hypoglycémique y compris l'insulinome
LES ENDOCRINOPATHIES
Les troubles psychiatriques font partie intégrante de leurs
manifestations initiales et peuvent même, bien que rarement, constituer la
seule expression de l'affection à son début.
- L'hyperthyroïdie
Les troubles psychiques sont fréquents et se présentent sous la forme
d'un état d'agitation anxieuse> avec irritabilité et insomnie.
L'humeur est souvent triste.
Les poussées aiguës d'hyperthyroïdie peuvent donner des accès d'obnubilation ou des épisodes
d'excitation psycho-motrice qui peuvent en imposer pour un épisode aigu
d'une psychose maniaco-dépressive
- L'hypothyroïdie
Les troubles psychiques sont caractérisés par un ralentissement psychomoteur important avec une fatigabilité intellectuelle et motrice, s'accompagnant
d'une indifférence affective ou d'un sentiment de tristesse. Certaines formes réalisent soit des tableaux confusionnels,
hallucinatoires ou oniriques, soit des tableaux de mélancolie
stuporeuse.
- L'hypercorticisme - syndrome de Cushing
Les troubles psychiques y sont fréquents. Il s'agit le plus souvent
de manifestations dépressives d'intensité modérée, parfois d'une
euphorie, d'anxiété, d'insomnie ou d'irritabilité. Plus rarement se
constitue un tableau d'allure psychotique : mélancolie délirante ou plus
exceptionnellement état maniaque. Les tableaux schizophréniformes sont
rares, plutôt sous forme d'épisodes hallucinatoires aigus.
- L'insuffisance surrénale - maladie
d'Addison
Les troubles psychiques sont fréquents à type d'anxiété,
d'apathie, d'asthénie, parfois d'euphorie mais sont souvent au second plan
par rapport au reste du tableau clinique : asthénie physique, psychique
intense, douleurs à type d'arthralgies et myalgies, amaigrissement,
hypotension et mélanodermie caractéristique.
- L'hyperparathyroïdie :
Les troubles psychiatriques sont à type d'anxiété, d'instabilité, et
d'hyperactivité ou à l'inverse d'apathie et de dépression. Ils s'associent
habituellement aux troubles ostéo-articulaires (douleurs, fractures
spontanées), rénaux (syndrome polyuro-polydipsique, lithiase rénale),
digestifs et cardio-vasculaires. Cependant, les troubles psychiatriques
peuvent précéder les autres signes de plusieurs années.
- L'hypoparathyroïdie
L'augmentation de l'excitabilité neuro musculaire (signes de
Chvostek et de Trousseau) provoque des manifestations tétaniques avec
hyperventilation. Les troubles psychiques peuvent réaliser un tableau
asthénique ou dépressif, plus ou moins confusionnel, d'affaiblissement
intellectuel voire de démence.
. LES PATHOLOGIES NEUROLOGIQUES
LES PATHOLOGIES INFECTIEUSES
Les maladies infectieuses à l'origine de troubles psychiatriques connaissent une recrudescence depuis l'épidémie d'infection par le VIH.
- La méningo-encéphalite syphilitique tertiaire, ou paralysie
générale, désormais fort rare, comporte des troubles du comportement et
des conduites sociales (vols absurdes, exhibitionnisme), des idées délirantes mégalomaniaques, souvent à thème sexuel, dont la labilité
signe l'origine organique.
- L’encéphalite herpétique est une urgence médicale qui
peut se manifester au premier plan par des troubles du comportement
d’allure psychiatrique : fugue, errance, tentative de suicide.
L’instabilité des symptômes orientent vers une cause organique.
LE SIDA
On distingue deux périodes où le patient peut présenter des troubles
psychiatriques liés à une atteinte organique.
- Le phénomène de séropositivité
Le patient présente des troubles psychologiques liés au retentissement de la maladie (anxiété, dépression, alcoolisme, reprise
de la toxicomanie). Il présente aussi des troubles organiques à manifestations psychiatriques comme des accès maniaques
- Le SIDA déclaré :
Les étiologies organiques peuvent au début s'exprimer par un tableau
psychiatrique aigu pur parfois bruyant
- bouffée délirante aiguë avec trouble du comportement, agitation et
agressivité.
- la localisation cérébrale d'une infection opportuniste:
toxoplasmose, cryptoccocose, aspergillose,...
- L'encéphalite à CMV (CytoMégaloVirus).
- Un lymphome cérébral.
- L' encéphalite HIV:
- La Leucoencephalite multifocale et progressive (LMP) du au J.C.
Papovavirus concerne 1 à 2% des malades dont l'évolution est rapidement
mortelle. Elle concerne toujours des patients très immunodéprimés.
LES SEQUELLES PSYCHIQUES DES TRAUMATISES CRANIENS
- L'hématome sous dural-chronique. - Les troubles apparaissent dans les semaines ou les mois qui suivent
un traumatisme crânien qui peut avoir été minime ou oublié (sujet sous
anticoagulants, sujet alcoolique, vieillard ). Les manifestations peuvent être psychiatriques : céphalées, vertiges,
troubles du caractère (irritabilité, agressivité inhabituelle), ralentissement psychique parfois tableau démentiel ou confuso-démentiel
chez le vieillard
- Le syndrome subjectif des traumatisés du crâne qui associe des céphalées, des sensations vertigineuses, des
troubles neurovégétatifs, des troubles psychiques : labilité émotionnelle,
irritabilité, intolérance aux bruits et à la lumière, désintérêt,
asthénie, troubles mnésiques, troubles du sommeil (insomnies
d'endormissement, cauchemars) parfois syndrome dépressif franc. Ces
plaintes subjectives ne s'accompagnent pas de signes objectifs.
- >IILes états déficitaires post-traumatiques : Ils peuvent survenir au décours d'un traumatisme sévère avec coma
prolongé. Les troubles associent une bradypsychie, des persévérations, une
apathie, une indifférence, des troubles de l'attention et de la mémoire,
des troubles du caractère à type d'irritabilité.
LES ENCEPHALOPATHIES METABOLIQUES
- La porphyrie aiguë
Les symptômes surviennent par crises, lors des poussées déclenchées par
une prise médicamenteuse (barbituriques, sulfamides, oestroprogestatifs,
anti-inflammatoires), un épisode infectieux, une anesthésie..
avec la triade clinique : signes psychiatriques, syndrome abdominal
aigu et syndrome neurologique périphérique
- La maladie de Wilson : Les troubles psychiatriques sont souvent précoces : troubles du
caractère, modifications de l'humeur, régression intellectuelle posant des
problèmes diagnostiques au début avant que ne s'installent les autres
éléments du tableau clinique
- Les avitaminose
la maladie de Biermer (carence en vitamines B12) avec son syndrome neuro-psycho-anémique
- Les autres: respiratoires, pancréatiques,
hépatiques
mais l'atteinte somatique responsable de ces encéphalopathies est en règle
suffisamment sévère pour qu'en pratique le problème diagnostique ne se
pose guère avec une affection psychiatrique pure.