Santé

La cécité monoculaire transitoire ou amaurose fugace unilatérale : causes et traitements

Les troubles de la vision sont de plus en plus récurrents de nos jours. La cécité monoculaire transitoire est l’un de ces troubles, qui se manifeste principalement par une perte progressive de la vision. Toutes les tranches d’âge sont concernées, mais le risque devient plus important à partir de 60 ans. Qu’est-ce que la cécité monoculaire transitoire ? Quels sont ses symptômes et comment la prévenir ?

Définition de la cécité monoculaire

Aussi connue sous le nom d’amaurose fugace unilatérale, la cécité monoculaire transitoire est une perte de la vision temporaire d’un œil. Elle est couramment provoquée par une diminution de l’affluence du sang vers la rétine. Elle n’est pas considérée comme une maladie à proprement parler, mais plutôt comme une manifestation de certains troubles de la vision comme la névrite optique ainsi que les tumeurs cérébrales et les scléroses en plaques. Lorsqu’une perte de vision, aussi minime soit-elle, apparait, il faut rapidement consulter un ophtalmologiste pour déterminer s’il s’agit d’une cécité monoculaire, afin qu’un traitement soit amorcé le plus rapidement possible.

Généralement, les personnes atteintes de cécité monoculaire transitoire évoquent l’apparition de tâches grises ou noires dans leur champ de vision. Ces tâches compromettent fortement la vision pendant quelques secondes, voire quelques minutes. Le traitement convenant à un cas de cécité monoculaire est déterminé en fonction de la cause et des différents symptômes. Si le traitement n’est pas entamé le plus tôt possible, cela peut conduire à des affections cérébrales ou à des maladies du système immunitaire.

La cécité monoculaire transitoire peut également être définie comme une altération profonde des capacités visuelles. L’évolution de cette affection est répartie sur les trois principaux stades suivants :

  • La déficience visuelle profonde

C’est le premier stade de la cécité au cours duquel, les sujets comptent les doigts à un mètre de distance.

  • La cécité sévère

A ce stade, la perte de vision est presque totale. L’acuité visuelle du sujet est inférieure à 1/50. Son champ visuel est également réduit à une valeur inférieure à 5 degrés, avec une perception préservée de la lumière. La cécité sévère est même considérée comme un stade avancé de la malvoyance.

  • La cécité absolue

Il s’agit du stade le plus avancé de la cécité monoculaire transitoire, qui est marqué par une absence totale de la perception de la lumière. Lorsque le trouble atteint ce stade, le sujet est complètement aveugle.

La gravité de la cécité devient plus importante lorsqu’elle passe d’un stade à un autre. Par ailleurs, la cécité peut parfois correspondre à un état transitoire temporaire ou encore définitif et irréversible.

La cécité monoculaire transitoire : quelles en sont les principales causes ?

Différentes causes peuvent être responsables du déclenchement d’une cécité monoculaire transitoire. On peut notamment évoquer les maladies congénitales, chroniques ainsi que les infections. On peut aussi citer d’autres causes telles que :

  • La micro-angiopathie diabétique ;
  • Le glaucome et la cataracte ;
  • Un décollement de la rétine et les infections virales de la cornée telles que la kératite herpétique ;
  • Les kératocônes ;
  • Les tumeurs au cerveau ;
  • Une blessure à la tête ;
  • Les migraines ;
  • Le lupus érythémateux systémique ;
  • Le vasospasme : il s’agit d’un resserrement assez brusque des vaisseaux sanguins dans l’œil qui provoque une limitation du flux de sanguin ;
  • Les cancers (la rétinoblastome) ;
  • Une atrophie du nerf optique ;
  • Les affections congénitales ;

On peut également retrouver d’autres causes comme :

  • L’ichtyose qui est une maladie génétique très nuisible à la vue ;
  • Le syndrome de l’œil sec et l’ulcère cornéen ;
  • Les brûlures oculaires ;
  • Les rétinopathies pigmentaires ;
  • Le trachome ;
  • La neuropathie optique de Leber ;
  • L’onchocercose ;
  • La sclérose en plaques ;
  • Un œdème papillaire ou papillite ;
  • La rubéole congénitale ;
  • Les maladies métaboliques et dégénératives ;
  • La névrite optique rétro-bulbaire due à des intoxications et à l’alcoolisme ;
  • Une occlusion des vaisseaux sanguins de la rétine.

En dehors de ces causes, la cécité monoculaire transitoire peut être provoquée par les accidents de voiture et de travail, qui sont à l’origine de nombreux traumatismes dont les lésions de la cornée, les lésions du globe, les hémorragies du vitré ou encore un décollement de la rétine.

Par ailleurs, les origines de la cécité monoculaire transitoire sont très variables d’un pays à un autre. A titre illustratif, les pays à revenus faibles ou intermédiaires connaissent beaucoup plus de cas de déficiences visuelles imputables à cataracte que les pays à revenus élevés. Dans le même temps, les maladies comme la rétinopathie diabétique, le glaucome et la dégénérescence maculaire liée à l’âge, sont beaucoup plus diagnostiquées dans les pays à revenus élevés.

La cécité peut aussi survenir dans de nombreuses situations cliniques comme les accidents vasculaires localisés à l’œil (une ischémie de l’artère de la rétine ou du nerf optique, les hémorragies oculaires), les accidents vasculaires cérébraux, les traumatismes de l’œil puis les atteintes neurologiques telles que la migraine ophtalmologique et la sclérose en plaques.

Il faut préciser qu’une cécité monoculaire transitoire peut survenir à tous les âges. Même les nourrissons peuvent naître aveugles. On estime à 1/80 000, les cas de cécité concernant les naissances en France et cela chaque année. Toutefois, les personnes âgées sont les plus exposées à la cécité. Le risque de survenue de cette maladie devient plus important à partir de 60 ans.

Deux principaux phénomènes mondiaux sont très couramment associés à la cécité qui est en recrudescence au niveau mondial. Il s’agit du vieillissement des populations et de l’épidémie mondiale du diabète. En ce qui concerne le diabète, il s’agit fréquemment des formes mal contrôlées de la maladie.

En termes de statistiques, un peu plus de deux milliards de personnes présentent des déficiences visuelles liées à la cécité. Entre 100 000 et 200 000 de ces personnes sont aveugles ou présentent des signes de malvoyance profonde.

Les symptômes de la cécité monoculaire transitoire

La perte de vision induite par la cécité monoculaire transitoire peut être brutale ou progressive, partielle (on parle de malvoyance) ou alors totale. Cette perte de vision peut toucher aussi bien la vision centrale que celle périphérique et parfois même les deux à la fois.

Par ailleurs, les manifestations de la cécité monoculaire transitoire sont très variables en fonction des causes de l’anomalie. Parmi les symptômes les plus courants, on peut citer :

  • La cataracte : c’est une opacification partielle ou totale de la lentille convergente située à l’intérieur de l’œil. Elle fait baisser la vue de manière progressive et peut parfois être associée à une photophobie ;
  • Une altération de la courbure de la cornée ;
  • Le strabisme ;
  • Les mouvements oculaires irréguliers et imprécis ;
  • Une diminution de l’intensité des réponses oculaires ;
  • Une forte sensibilité à la lumière ;
  • Le glaucome : il peut être à angle fermé ou ouvert. Lorsqu’il est à angle ouvert, il avance très progressivement et provoque une augmentation de la tension intra-oculaire du nerf optique. Le glaucome peut rester asymptomatique pendant une longue période ;
  • La dégénérescence maculaire liée à l’âge : affectant principalement la région centrale de la rétine, elle se manifeste essentiellement par une déformation des lignes, une vision de plus en plus floue et l’apparition de tâches blanches ou noires dans le champ de vision. Cette dégénérescence peut aussi provoquer une destruction progressive du nerf optique.

En dehors de ces symptômes qui affectent principalement l’œil, la cécité monoculaire transitoire est à l’origine de profonds changements dans la vie quotidienne des personnes qui en sont atteintes. Par exemple, les victimes ne peuvent plus s’adonner à des activités impliquant la vision centrale comme l’écriture, la lecture ou la manipulation de certains objets. La vie sociale et professionnelle ainsi que les déplacements des personnes qui souffrent de cécité, prennent un énorme coup. Chez les personnes âgées, on note essentiellement une perte d’autonomie partielle ou complète.

Le diagnostic de la cécité monoculaire transitoire

Le diagnostic de la cécité monoculaire transitoire commence généralement par un interrogatoire axé sur les antécédents familiaux et personnes de troubles visuels, l’état de santé du patient et sur l’existence éventuelle d’une maladie chronique telle que le diabète. Différents examens sont ensuite réalisés pour détecter l’anomalie. Au nombre de ces examens, on peut citer :

  • L’inspection externe de l’œil ;
  • Le test de Snellen au cours duquel le patient doit lire des lettres au hasard ou des numéros inscrits sur une carte située à plus de 5 mètres de lui. Cet examen est aussi appelé test d’acuité visuelle ;
  • Le test du champ visuel qui évalue principalement la vision périphérique ;
  • L’évaluation oculaire de la mobilité ;
  • L’électro-oculogramme ;
  • Une échographie de la rétine.

En plus de ces examens, des analyses générales telles qu’une analyse sanguine, peuvent être réalisées en parallèle, pour essayer de détecter une pathologie sous-jacente.

Les traitements de la cécité monoculaire transitoire

Peu importe le type de cécité dont il est question, le traitement doit toujours commencer par une prise en charge de la cause sous-jacente. Les chances que la vision du patient soit préservée sont plus grandes si, le traitement est très vite mis en place après le diagnostic. Si la cécité est d’origine génétique, il n‘y a alors aucun moyen d’en venir à bout, du moins pas pour le moment.

Par ailleurs, des solutions de réadaptation et d’assistance peuvent être mises en œuvre pour améliorer la vision du patient. Certaines de ces solutions sont :

  • Une rééducation de la vision ;
  • Des systèmes de télé-agrandisseurs ;
  • Les loupes pour visualiser les gros caractères ;
  • Des aménagements de logement pour rendre les gestes quotidiens plus faciles ;
  • Des applications mobiles pour aider les patients dans leur vie quotidienne.

En parallèle à ces solutions, des études sont en cours pour mettre au point de nouvelles thérapies concernant la greffe de rétines, les implants rétiniens et les thérapies géniques.

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