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Qu’est-ce-que la gériatrie ?

Le vieillissement est l’une des principales causes de décès dans le monde. Il s’agit d’une étape inévitable de la vie, qui entraîne de nombreuses complications sur le plan sanitaire. Une branche de la médecine appelée la gériatrie s’est dédiée entièrement à la santé des personnes du troisième âge. En quoi consiste concrètement cette spécialité de la médecine et quelle mission accomplissent ces spécialistes ? Découvrez ici les réponses à ces interrogations.

Définition de la gériatrie

La gériatrie est la spécialité médicale qui s’intéresse aux personnes âgées. C’est une branche de la médecine qui s’intéresse aux diverses affections des patients âgés. Cette branche de la médecine intervient plus particulièrement, lorsque le patient souffre d’une pathologie chronique ou aiguë, ou encore lorsque ce dernier est en phase de réhabilitation, de prévention ou en fin de vie. Cette catégorie particulière de patients est souvent atteinte de nombreuses maladies évolutives qui requièrent en plus de l’avis des spécialistes, une approche généraliste.

En effet, de nombreuses maladies peuvent présenter des signes nouveaux lorsque le patient est une vieille personne. Dans ces cas, le diagnostic est plus complexe à réaliser, et le traitement par ricochet peut aussi être difficile à administrer. Ce type de patient, en plus du traitement normal, a besoin en permanence d’une assistance médicale, psychologique et aussi sociale. Les nombreuses conséquences de la vieillesse sur le corps humain affectent les patients sur les plans sociaux et psychologiques. Cela les rend aussi plus vulnérables et enclins à certaines maladies.

L’une des nombreuses complications que présentent les patients âgés est la polypathologie. Cela consiste pour un individu, à souffrir de plusieurs pathologies chroniques à la fois. Il s’agit d’une situation clinique qui se manifeste chez la plupart des personnes âgées. La polypathologie affecte doublement l’organisme des personnes âgées, car elle entraîne aussi la polymédication. Cette dernière signifie la consommation chronique d’au moins quatre médicaments différents de façon chronique.

En plus de tous ces facteurs, les personnes âgées sont en proie à de nombreux dysfonctionnements biologiques comme :

  • La défaillance des organes sensoriels comme les yeux, les oreilles, et bien d’autres ;
  • Les troubles de motricité ;
  • Les trous de mémoire et les défaillances intellectuelles.

Ces différents dysfonctionnements peuvent entraîner l’apparition de nombreux maladies ou problèmes psychiques comme l’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la démence et bien d’autres.

La médecine gériatrique est sollicitée dans certains cas, parce qu’elle utilise des approches différentes de celles rencontrées dans la médecine d’organe. En effet, la gériatrie essaie d’apporter des solutions à ces problèmes de vieillesse, en utilisant des techniques transversales et plus englobantes. De plus, la gériatrie offre des soins spécifiques en plus de ceux offerts par les médecins multidisciplinaires. Ces soins permettent d’accroitre l’état physiologique et fonctionnel des personnes âgées et d’augmenter leur qualité de vie.

Il est important de préciser ici qu’il n’existe pas une limite d’âge fixe pour parler de gériatrie. La spécialité s’occupe plutôt simplement du caractère particulièrement spécifique aux personnes âgées. Toutefois, en se basant sur les statistiques, on constate que la plupart des patients sont dans la soixantaine. Mais, les gériatres interviennent beaucoup plus sur les patients octogénaires, allant aux centenaires.

Dans quels cas consulter un gériatre ?

Le médecin gériatre intervient généralement lorsque le patient traverse un vieillissement difficile.

Les différents types de vieillissement et leurs conséquences

Il existe deux principaux types de vieillissements : le vieillissement normal et le vieillissement pathologique.

Le vieillissement normal

Le vieillissement peut se définir comme un ensemble de modifications affectant l’organisme sur les plans sanitaire, physiologique, psychique et bien d’autres. Il se dit normal lorsqu’il se déroule sans la survenance de problèmes de santé chroniques.

Sur le plan neurologique, le vieillissement normal se manifeste par une diminution de la masse du cerveau qui perd des milliards de neurones. Cette perte importante de neurones se passe souvent dans la zone du cerveau qui stocke les informations relatives à la vie associative et autres aptitudes résultant d’un processus d’apprentissage. Les aptitudes résultant d’un réflexe sont toujours conservées chez les personnes touchées.

Sur le plan psychologique, on peut noter un phénomène de « travail » sur moi, qui aboutit le plus souvent à une perte de l’identité et des repères sociaux. De plus, les vieilles personnes sont en proie à une humeur maussade issue d’un processus de deuil chronique. On assiste aussi à une perte de la personnalité, une disparition des traits caractéristiques de la personne comme l’humour ou encore les sublimations.

Sur les plans biologique et physiologique, on peut constater que l’âge biologique est différent de l’âge d’une personne. Le concept d’âge biologique suppose que plus une personne a des cellules résistantes, plus son âge biologique est bas. Il peut donc arriver qu’une personne âgée de 50 ans présente une structure biologique qui laisse penser qu’il aurait en réalité 30 ans. L’aspect physiologique du vieillissement entraîne aussi une diminution fonctionnelle.

Le vieillissement pathologique

Le vieillissement pathologique est tout simplement un vieillissement qui ne déroule pas de façon normale. Dans ce type de vieillissement, on observe des complications pathologiques et l’apparition de plusieurs maladies en dehors de ce qui a été présenté dans le vieillissement normal.

Les domaines de compétence du médecin gériatre

Les maladies dont souffrent les personnes âgées sont en général les mêmes que celles qui affectent les jeunes. La seule différence réside dans le fait que les personnes âgées sont beaucoup plus exposées à ces pathologies. Cette augmentation notée au niveau de la survenance des maladies s’explique par une diminution des performances du système immunitaire. Cela augmente le nombre d’affections auquel les gériatres sont confrontés. Il s’agit notamment des affections telles que :

  • Les maladies affectant les sens comme la surdité ou la perte de la vue ;
  • Les traumatismes et chutes pouvant affecter plus gravement les personnes plus âgées et générant des problèmes comme des fractures ou d’autres types de traumatismes ;
  • Les maladies affectant l’état psychologique et neurologique du malade comme la démence ou encore les délires et hallucination ;
  • Les maladies respiratoires et cardiovasculaires comme l’hypertension artérielle, les bronchites et bien d’autres ;
  • La fatigue des tissus musculaires accompagnée parfois d’une déminéralisation des os ;
  • Les troubles affectant le système digestif et l’apport en nutriments ainsi que le développement de nombreuses allergies ;
  • Les troubles du sommeil.

Ces signes sont en général des corolaires d’un mauvais vieillissement encore appelé vieillissement pathologique.

Que fait concrètement le gériatre ?

Les gériatres sont le plus souvent dans des hôpitaux ou des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), plus connus sous l’appellation de maisons de retraites spécialisées. Les gériatres servent souvent de liaison entre la famille des personnes internées et le personnel soignant.

Afin d’assurer efficacement le suivi de ses patients, le gériatre doit procéder parfois à plusieurs analyses différentes. On en trouve principalement trois que sont :

  • Une évaluation de l’état auditif ;
  • Un électrocardiogramme ;
  • Une mesure de la tension artérielle.

Cependant, lorsque le gériatre fait face à un problème de santé plus spécifique, il fait appel à un spécialiste intervenant dans le domaine, afin qu’une meilleure prise en charge soit effectuée. C’est le cas lorsque le médecin gériatre fait intervenir un ORL, lorsqu’il s’agit d’un problème d’audition ou un cardiologue lorsque le problème est d’ordre cardiaque.

Comment devenir gériatre ?

Pour devenir gériatre, il faut suivre une formation spécifique en la matière. Cette formation se déroule en second cycle à travers le canevas des modules transversaux dans le cas de la France. C’est le module 5 qui s’occupe particulièrement de ces cours, car il présente un condensé de thèmes afférant à la gériatrie. De nombreuses facultés de médecine offrent un stage facultatif aux étudiants dans les services de gériatrie des hôpitaux. Toutefois, cela ne suffit pas à former des gériatres professionnels. Il existe donc des formations plus spécifiques, proposées aux étudiants en troisième cycle désireux de se spécialiser en gériatrie.

En France, la formation pour devenir gériatre est le diplôme d’études spécialisé complémentaire (DESC) de gériatrie. Courant l’année 2017, ce dernier a été remplacé par le DES appelé diplôme d’études spécialisé, qui s’obtient au bout d’un cursus de 4 ans. Cette formation peut se faire au cours de l’internat ou en post-internat.

La dernière catégorie concerne beaucoup plus les chefs de cliniques ou les médecins exerçants, qui ont envie d’accroître leurs compétences. Cette formation se fait par cours théorique suivi d’un stage obligatoire dans le service de gériatrie d’un hôpital. Le diplôme est validé à la suite de la soutenance d’un mémoire.

Cependant, d’autres médecins peuvent recevoir la qualification de médecin gériatre, sans recourir à ce diplôme. Cela est rendu possible par le système de validation de l’expérience et des acquis. Cela se fait devant la commission de qualification du conseil de l’ordre des médecins. Vous pouvez aussi approfondir vos connaissances en matière de gériatrie, en ayant recours à des diplômes universitaires ou encore des diplômes interuniversitaires de 3e cycle.

En plus de la gériatrie, vous pouvez élargir vos champs de compétence vers la gérontologie, qui est la science génitrice de la gériatrie. Vous pourrez par exemple obtenir la capacité de gérontologue qui est un diplôme décerné dans les facultés de médecine. Seuls les médecins ayant soutenu leur et réussi leur examen probatoire sont autorisés à y assister. Cette formation consiste en 200 heures de cours théoriques réparties sur 2 ans puis un stage hospitalier.

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